vendredi 29 mars 2013

Les amants passagers

















Pedro revient aux comédies un peu sans queue ni tête de ses débuts et La piel que habito, son dernier film en date de 2011, nous parait alors à des années lumières. Avec Les amants passagers Almodovar se fait plaisir, mais cherche-t-il vraiment à NOUS faire plaisir ? C’est une question que l’on peut se poser à la vue de ce film plaisant mais qui manque cruellement de rythme.

Si on connait la filmographie de Pedro et notamment ces longs métrages des années 80/90, on est en droit de s’attendre à beaucoup mieux et à plus délirant. Ce qui me dérange énormément dans ce film, c’est le manque d’harmonie. Les amants passagers jouit de passages grandioses où l’on rit sans modération. Je prendrais pour exemple les scènes dans le cockpit entre pilotes et stewards. Cependant, il est également composé de moments lents, sans superbe et même sans intérêt, qui alourdissent terriblement l’histoire et font perdre en plaisir comme en allégresse. Je prendrais ici pour exemple toute l’histoire concernant Ricardo qui n’apporte strictement rien et dont l’intensité comique est très en dessous de l’ensemble de l’œuvre.

Comme à son habitude Almodovar s’entoure de bons acteurs. Les trois stewards joués par Carlos Areces, Raúl Arévalo et Javier Cámara (vu dans La mauvaise éducation et Parle avec elle) sont les personnages les plus délirants et les plus attachants. Certes caricaturaux, ils apportent la folie non modérée que l’on apprécie dans le film. En réalité, je regrette que ce film ne soit pas totalement barré. Je pense qu’étrangement, il gagnerait en crédibilité à se laisser totalement aller dans l’absurde et l’illogique.     

Malgré tout, après les très longs Cloud Atlas et Amadeus de ses derniers jours, il reste plaisant de voir un film d’une heure vingt au comique d’ensemble plutôt agréable. Car ne nous méprenons pas, Almodovar ne se plante pas totalement, il se contente de décevoir.      


2.5/5
 

dimanche 24 mars 2013

Amadeus

 

Seulement 8 ? Amadeus, film de Milos Forman, a reçu 8 Oscars lors de la cérémonie de 1985. Meilleur film, meilleur acteur pour F. Murray Abraham, meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleur maquillage, meilleurs costumes, meilleur direction artistique et bien évidemment meilleur musique. Nommé pour dix récompenses, au vu du chef d’œuvre qu’est Amadeus, on se demande comment ses deux derniers trophées ont pu lui échapper.    

Commençons par détruire un mythe gravitant autour de ce film : Amadeus n’est pas un documentaire mais bien une fiction. Tout droit sorti de l’imagerie romantique, ce film se permet de nombreux écarts avec ce que nous savons de la réalité. Par exemple, si on voit à plusieurs reprises Mozart en chef d’orchestre de ses propres opéras, il semble ne l’avoir jamais fait. De plus, les succès et les échecs présentés dans le film n’ont pas forcément eu lieu. Exemple flagrant : l’opéra Don Giovanni présenté comme un fiasco dans ce film fut en réalité un succès grandiose. Amadeus est une adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Peter Shaffer et par conséquent l’intensité dramatique n’est pas non plus en adéquation avec la vérité.

Ceux qui sont venus pour en apprendre plus sur Mozart seront déçus et feraient mieux d’aller jeter un œil à sa page Wikipédia. Ces même personnes qui diffament et rédigent des critiques assassines n’ont rien compris. Ce film n’est pas sur Mozart mais sur sa MUSIQUE. La musique de ce virtuose nous accompagne tout au long du film et elle est tellement belle et variée que Milos Forman peut s’en servir pour exprimer n’importe quelle émotion. C’est une joie intense et profondément merveilleuse que de redécouvrir cette harmonie des sons que nous connaissons tous. Le paroxysme est atteint lors d’une scène finale de toute beauté où l’on assiste à l’écriture de son Requiem et où l’on saisit toute l’ingéniosité de cet être si singulier. On comprend alors qu’il entendait parfaitement la musique dans sa tête et on n’est plus surpris qu’il est appris à déchiffrer une partition avant de savoir lire ou compter. Une fois le film terminé, on veut tout entendre de lui, symphonie, concerto, sonate, opéra, on voudrait se noyer dans sa musique et s’en bercer pour l’éternité, car les morceaux de ce compositeur émérite sont incontestablement immortels.

Mais ce film n’est pas que musique. Il jouit également d’une intensité dramatique forte et d’acteurs hors du commun. Le duo d’acteurs, formé de l’oscarisé F. Murray Abraham et de Tom Hulce, est tout simplement époustouflant. Le premier joue un Salieri stupéfiant, retenant ses émotions avec une habilité rare et pourtant habité d’une noirceur profonde. Le second, quant à lui, joue un Mozart démentiel, de l’insolence à la folie en passant par l’égoïsme tout est maitrisé. La reconstitution historique est brillante et les costumes comme le maquillage sont impeccables, du grand art. L’histoire nous est contée par le vieux Salieri, compositeur rival de Mozart, qui se remémore ses souvenirs. Les scènes où il apparait sont réalisées à la perfection et la relation qu’il entretient avec la religion est développée de la plus belle des façons, c’est à la fois profond et étonnant.

A l’instar de sa musique, ce film est un chef d’œuvre.   


5/5

samedi 23 mars 2013

The place beyond the pines

  

A l’instar de Cloud Atlas, j’étais parti pour dégommer en beauté et proprement ce film mais me voilà à sortir plutôt agréablement surpris. Alors pourquoi voulais-je le massacrer ? D’abord parce que j’ai horreur de Ryan Gosling avec sa tête de chien battu. Ensuite, parce que je n’aime pas spécialement le fier coquet Bradley Cooper et l’abonnée au film bas de gamme Eva Mendes. Enfin, parce que j’avais des échos plutôt médiocres me murmurant à l’oreille que ce n’était qu’un film faussement noir. Cependant, voilà tout, j’ai aimé.     

Ce film a deux visages et trois parties. La première partie est le mauvais visage, les deux dernières sont le bon. Ce film a deux acteurs, Ryan Gosling et Bradley Cooper, le premier est le mauvais, le second est le bon. 

La première partie du film est affligeante de nullité. Les acteurs sont ridicules et passablement mauvais. Ryan Gosling se place en tête avec sa tête de dépressif qu'on a envie de gifler. Il ne parle presque jamais (comme à son habitude) et heureusement vu les textes désolants que Derek Cianfrance l’oblige à déclamer. Les relations que le héros entretient avec sa femme ou son ami garagiste sont pitoyables tant dans leur textes que dans leur développement. Je ne vais pas chercher à faire des ronds de jambe, ces 45 premières minutes sont longues, chiante et pénible à regarder. Le seul bon moment est lorsque l’on entend "Dancing in the dark" de Bruce Springsteen. 

La deuxième partie est quant à elle excellente. Ryan Gosling disparait et laisse place à un Bradley Cooper étonnement bon. En aurait-il fini des films et des rôles de merde (Very Bad Trip, Limitless…) ? Car ces dernières apparitions dans des rôles plus denses sont plutôt enthousiasmantes (Happiness Therapy et ici même). Pour revenir au film, cette partie nous plonge dans le fonctionnement interne de la police. Elle est incroyable de réalisme, très bien filmée, polémique et intéressante. De plus, elle nous offre des scènes grandioses (perquisitions de la maison). Les relations sont cette fois-ci mieux abordées et plus développées.
Parfois un peu longue, cette fraction du film est cependant la plus captivante.

Pour finir, la dernière partie est moyenne mais son développement est bien exploité et on n’en sort plutôt satisfait. Les acteurs (des jeunes d’une vingtaine d’année) ne sont pas excellents, loin de là,  mais font leur travail correctement. Là encore, les relations sont plus denses qu’au début et on se laisse emporter dans un final assez convaincant. 

Ce qui peut paraître étrange avec ce film, c'est son manque de contours définis. En effet, on ne sait pas si on est devant un film noir, polémique (partie 2) ou juste traitant de la relation père-fils. C'est simplement un peu des trois et le résultat est plutôt plaisant. C’est donc étrangement que je suis passé de deux étoiles en entrant dans la salle à une puis re à deux pour enfin finir à 3 et même à 3.5 grâce à la belle chanson "The Wolves" de Bon Iver qui clôture ce film certes pas aussi noir qu’on pourrait le croire mais de bonne qualité. 

Si vous avez vu ce film, postez en commentaire votre classement des trois parties. Comme vous l’aurez compris mon classement est le suivant : Seconde partie, troisième puis première.      


3.5/5

jeudi 21 mars 2013

Scrubs

Scrubs ne vient pas grossir les rangs de la série hospitalière au côté d’Urgence, de Grey’s Anatomy ou de Dr House. Non !! Scrubs est simplement une série qui se passe dans un hôpital. Les épisodes ne tournent pas autour d’une grosse opération ou d’une grave maladie à soigner. Il est d’ailleurs très rare de voir des scènes purement médicales. 

La première saison nous présente un jeune interne, John Dorian alias JD, et nous allons le suivre au fil des saisons jusqu’à ce qu’il devienne médecin. Cependant, le fil conducteur de la série n’est aucunement le parcours professionnel de JD mais bien sa personnalité, un jeune homme entre sensibilité et humanisme. 

La série est belle et bien comique. Elle est drôle et même extrêmement drôle. Elle repose sur un humour absurde et un comique de situation parfaitement huilé qui vous fera pleurer de rire. JD, personnage principal interprété par l’excellent Zach Braff, est un garçon sensible, philanthrope et doté d’une imagination débordante. Scrubs s’appuie d’ailleurs énormément sur les rêveries fantasques, hallucinantes et tout à fait délectables de JD. Ce dernier est donc la clé de voute de la série mais il est entouré de personnages hauts en couleurs qui n’ont rien à lui envier.
  
Le casting est incroyable. Turk, meilleur ami d’enfance de JD, est le second rôle principal et son histoire d’amour / amitié avec JD est un régal. La relation est parfaitement développée et on s’attache énormément à ce duo d’acteurs au sommet de leur art. Le Ari Gold (Entourage) de la série est personnifié quant à lui par le Docteur Cox dont les tirades destructrices vont pousseront parfois à la limite de l’orgasme. A l’instar de Casey dans Chuck, le Dr Cox est un misanthrope. Son personnage prend encore plus d’ampleur grâce à sa relation quasi fratricide avec le dirigeant de l’hôpital Bob Kelso. La haine qui les lie est savoureuse et le personnage de Bob est tout bonnement étincelant. Enfin, Elliot (la belle Stella de How I met your mother) est le pendant féminin de JD, lunatique et dérangée, elle apporte beaucoup à la série notamment à travers sa relation avec JD. A cette ribambelle de personnages au tempérament bien marqué se rajoute des seconds rôles brillants. Ainsi, on a Todd le beauf macho, Ted l’avocat suicidaire, le concierge légèrement psychopathe et j’en passe.  

Si Scrubs est définitivement une série purement comique, elle aborde le thème du médecin et de sa conscience, d’une manière bien plus profonde que ses homologues dramatiques. Scrubs a des allures de Sitcoms mais elle est bien plus que ça. Premièrement, les opposants aux rires enregistrés seront ravis d’écouter les tirades des acteurs sans interruptions intempestives. Deuxièmement, la série jongle avec une habileté rare entre thèmes légers et propos émouvants, poignants même. Par exemple, la recherche d'une figure paternelle par JD en la personne du Dr Cox sera un des thèmes fondateurs de la série. De par le lieu, les personnages sont confrontés à la maladie, au désespoir et à la mort, mais ces thématiques ne sont jamais traitées facilement. Bill Lawrence (réalisateur émérite) ne nous les balance pas à la figure pour chercher les larmes. Au contraire, bien souvent la série cherche l'art difficile d'y insérer un peu d'humour ou de légèreté, sans jamais affecter la gravité de la scène. Dégageant du même coup beaucoup d'humanité.

Pour finir, la série jouit d’une bande originale exceptionnelle et d’une version française qui n’a pas à rougir de la version originale (je ne la conseille cependant pas pour cette série aux jeux de mots parfois intraduisibles).

Scrubs est plus qu’une Sitcom. Scrubs est la meilleure série comique jamais créée.  

5/5

 

mercredi 20 mars 2013

Le monde fantastique d'Oz


C’est décidé je suis définitivement en froid avec la 3D. Forcé d’aller voir Le monde fantastique d’Oz en trois dimensions (aucune séance en 2D), je me suis vu payé 5.5 euros en pleine fête du cinéma pour voir, à quelques reprises, des objets volants foncer dans ma direction. Une satisfaction très minime qui s’accompagne d’une qualité inférieure à la 2D et qui fatigue plus rapidement les yeux. En somme, un prix totalement exagéré pour une méthode destinée, à mon avis, à disparaître ou à franchement s’améliorer.

Bon maintenant que j’ai fait mon cinéma, parlons un peu de Cinéma. Sam Raimi réalise un long métrage qui malheureusement cumule les poncifs du film fantastique. Les gentilles sorcières sont blanches et les méchantes sont noires, les gentils sont très gentils et les méchants sont très méchants. Ah oui, mais quand même parfois des gentils deviennent méchants et des méchants deviennent gentils donc du coup ça change tout. On a un beau renversement de situation à la fin, qui n’est pas du tout mais alors pas du tout prévisible ! Il y a des belles phrases du type : « Quand on y croit vraiment, tout est possible » ou encore « Le plus important c’est d’être unis ». Les sorcières s’envoient des éclairs vert et rouge, les nains chantent et l’histoire d’amour est au rendez-vous. Bref, vous l’aurez compris, très peu d’originalité dans ce film.

Aux clichés à répétition vient s'ajouter une ribambelle d’acteurs (et surtout d’actrices) secondaires passablement mauvais(es), je pense surtout à la magnifique Mila Kunis. Révélée par la géniale série That 70’s show et forte d’une belle interprétation dans Black Swan, elle se ramasse totalement dans ce film, avec un jeu d’acteur entre froideur, indifférence et fausses notes.

Cependant, ce film est un divertissement de bonne facture. Il jouit notamment d’un acteur principal brillant. A l’instar de Johnny Depp dans Charlie et la Chocolaterie, James Franco sublime le film. En Don Juan et escroc égocentrique, il est tout à fait crédible et attachant. Moi qui le prenais pour le Guillaume Canet du Nouveau continent, ce dernier est bien supérieur à son homologue français, capable de se transformer (Spring Breakers) et de se magnifier. Ensuite, certains seconds rôles (Finley le singe, la fille de porcelaine, knuck) sont bien trouvés et parfois très drôles. Ils servent admirablement le film et lui donnent ce second degré qui nous amuse et nous éloigne pendant un temps de l’histoire bateau. Enfin, tout comme dans Charlie et la Chocolaterie, on voyage dans un monde imaginaire assez incroyable et plutôt magique. L'expérience visuelle est donc plaisante, mais on pense aux pauvres acteurs qui ont passé beaucoup de temps devant les écrans verts.

Ce film est donc un film fantastique très prévisible et très peu original mais qui pourtant arrive à se différencier de ses semblables pour devenir un divertissement de choix. Le meilleur moment de cette séance de cinéma restera tout de même une phrase lancée par mon voisin de derrière devant la bande annonce de Jappeloup : « On ne joue pas avec la nourriture ». 


3/5
 

dimanche 17 mars 2013

Cloud Atlas

 




« Tout est lié dans notre univers, chaque acte, chaque relation, dépend du passé et a un impact sur le futur » : voici le thème de ce film. A oui, et aussi, le film se déroule sur 5 siècles entremêlant 6 histoires et n’hésite pas à faire des sauts temporels incessants.     

Pour certains, Cloud Atlas sera un chef d’œuvre au message transcendant. Pour beaucoup, il restera une expérience visuelle plaisante et belle (d’autant plus s’il est vu au cinéma). En revanche, pour les derniers, il aura l’effet d’une trop longue cure de désintoxication et se résumera à une œuvre trop alambiquée et par conséquent ennuyeuse, assommante et pénible.

Je n’appartiens pas à la première catégorie car je n’adhère pas au message du film. Rassurez-vous, je ne le trouve aucunement stupide, absurde ou niais, ce n’est simplement pas ma tasse de thé. Ce long métrage est trop prétentieux et trop compliqué à mon goût car quoi qu’on en dise, le propos du film n’est pas nouveau et il a déjà mieux été abordé.

Mais alors à laquelle des deux dernières catégories appartiens-je ? Ceux qui me connaissent un peu, vont me rangez d’office dans la dernière… Suspens… Mais, étonnamment, je suis un fervent défendeur de la deuxième. Cloud Atlas est le genre de film qu’il ne faut pas essayer de comprendre entièrement et ça je m’y suis résigné très tôt. Il ne faut pas décortiquer ces œuvres-là sinon il y a de grandes chances pour que vous passiez un mauvais moment et que vous en sortiez quelque peu frustré voire passablement énervé.

Pour passer un bon moment, il faut simplement se laisser porter et profiter de chaque scène sans forcément chercher à savoir ce qu’elle peut apporter. Partant de ce principe, on découvre de très bons passages à l'image souvent très belle et on se surprend même à rire. Les 6 récits ont chacun un style très définit (historique, SF, comique) et sont de grande qualité. Si aucun ne peut faire un film à lui seul, ils s'accordent tous pour faire un long métrage très réussi. J'ai tout particulièrement apprécié l'histoire du pianiste avec cette ambiance britano-romantique raffinée. Les sauts temporels, parfois trop proches les uns des autres et ne laissant pas le temps de profiter, sont cependant impeccables. On voit une porte se fermer dans un monde et une s'ouvrir dans une autre, c'est assez stimulant. 

On n’apprécie également les déguisements et le maquillage qui rendent la chasse aux acteurs difficile, intéressante et plutôt amusante. Tom Hanks est méconnaissable et plutôt brillant en écrivain prétentieux, tandis que Jim Broadbent est remarquable en Cavendish. Enfin, la beauté des images rend l'expérience visuelle excitante, avec un prix spécial pour l'histoire SF de Somni.  

J’étais partie voir se film de 2h45 pour le dégommer en beauté et me voici plutôt content. C'est une œuvre cinématographique plaisante qui, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ne paraît pas excessivement longue.












samedi 16 mars 2013

Hugo Cabret

 
Hugo Cabret est comme un cadeau de noël de notre enfance. Il enchante, berce et ravi. On s’en délecte et on en redemande, impatient d’être à l’année prochaine. De plus, son atmosphère évoque étrangement la période du sapin et des guirlandes sans, pourtant, la mentionné. Enfin son propos, entre rêve et machinerie, nous renvoie tout droit dans la magie de l’enfance. Ce film est à la fois magique et poétique.     

On est à des années lumières des guns de Gangs of New York, des mafiosos de Casino et des Affranchis ou encore de la psychose de Shutter Island. Très loin en effet, car Scorsese nous livre ici une œuvre simple, humble et pourtant si magique et si belle. Pas besoin de scénarios alambiqués à la Christopher Nolan pour faire un grand film, c’est parfois la beauté du propos et le message transmis qui capte l’attention du spectateur.

Mon attention fut conquise dès les premières minutes du film notamment grâce à une scène d’ouverture magistrale, nous transportant dans les rouages d’une gare parisienne des années 30, le tout à la rencontre d’un petit garçon étonnant. Ici aucun synopsis, je vous laisse profiter de l’histoire qui s’intéresse aux débuts du cinéma. Scorsese fait fleurir un scénario sans fioritures mais avec des engrenages bien huilés. Entre orphelinage et espérance de l’ère industrielle, il se sert de thèmes visités et revisités par les intellectuels du XIX siècle pour produire une œuvre de toute beauté.

Le décor artificiel de ce Paris de 1931 en gênera surement et, malheureusement, les empêchera de s’émerveiller. Pour ceux qui voudront y croire (comme moi), ils se laisseront alors bercer par la douceur de la lumière. Les acteurs ne sont pas transcendants mais servent parfaitement le film. Le petit Asa Butterfield est surprenant et sans être exceptionnel, il nous convint. Enfin, le film s’agrémente de petites scènes très agréables entre personnages secondaires bien choisis.

Vous l’aurez compris ce film est un cadeau pour petit mais surtout pour grand. Il émerveillera les personnes de tout âge si tant est que ces dernières veuillent rêver.     

4/5

jeudi 14 mars 2013

Tyrannosaur

A l’instar de l’animal, Tyrannosaur est grand et fort. Étrangement, il me fait penser au beau et puissant Oslo, 31 août. Ne vous méprenez pas, le propos est tout à fait différent (quoi que ?). Cependant, ce sont deux films qui parlent peu mais qui pourtant disent beaucoup, des films au scénario simple mais pourtant fort et à la photographie grisâtre mais pourtant belle. On se délecte devant de telles œuvres qui par la beauté de leur mise en scène, vous entrainent et vous scient.  

Tyrannosaur est une sorte de Gran Torino qui évite soigneusement le politiquement correct de son prédécesseur. C’est brillamment que Paddy Considine instaure une violence sourde et aveugle. Le tour de force de ce dernier est que l’on est attiré par la violence inouïe du héros. Les premières minutes du film ne sont qu’un enchainement de scènes à la brutalité stupéfiante mais qui pourtant ne provoquent pas chez nous le dégout ou autres sentiments de rejet.

Joseph, alcoolique notoire et violent avéré, voit sa vie défilée entre baston d’un soir et passage à tabac. Un jour, il rencontre Hannah, croyante manifeste et femme soumise. Une rencontre qui va changer la vie des personnages dont on craint premièrement « l’oxymorité ». Peter Mullan crève l’écran en sociopathe au regard lointain et vide tandis qu’Olivia Coleman est réellement époustouflante. Le duo d’acteur est tout simplement parfait.

Si ce film est très violent, on l’apprécie notamment grâce à une certaine douceur dans la mise en scène (comme dans Oslo, 31 août). Le traitement des relations se passe de fioritures à la Wes Anderson mais bouleverse par sa simplicité. On pense notamment à la belle amitié qui lie cet antisocial de 50 ans et un jeune garçon d’une dizaine d’année. Enfin, le film nous offre des scènes aux dialogues crus et brillants comme dans le magasin au début du film. 

4/5

mercredi 13 mars 2013

The Sessions

 
Si on a beaucoup entendu parler (trop ?) du bruyant Intouchables, The Sessions reste dans un anonymat honteux. Sorti le 6 mars, il ne fut projeté que dans 2 salles de la région Lyonnaise. Je parle au passé car ce dernier n’a réussi à s’imposer qu’une petite semaine, malheureusement remplacé par Cloud Atlas, Le monde fantastique d’Oz et autres films de canasson monté par des acteurs français trop en vogue à mon goût.  

The Sessions est poignant et émouvant. Si Intouchables évitait d’approfondir les sujets fâcheux, The Sessions traite d’un sujet très compliqué à aborder dans notre société, la sexualité des handicapés. Un sujet qui gêne, un sujet souvent étouffé car trop dérangeant. Bob Lewin réalise magistralement ce long-métrage car il parvient miraculeusement à en faire une œuvre à la fois subtile et crue. On n’est jamais troublé, parfois ému et souvent charmé. Etrangement, on rit sans modération devant un thème, à première vue perturbant, mais ici emballant. Enfin, j’ai extrêmement apprécié le lien avec la religion. Si Flight s’engouffrait dans le pathos avec l’image d’une religion salvatrice, The Sessions aborde la dévotion avec plus de finesse et les passages de confession à l’église sont exquis.
Les acteurs sont grandioses. John Hawkes interprète à merveille le paralysé dont seule la tête est mobile. Il joue incroyablement bien le handicapé angoissé, excité parfois résigné d’autres fois déterminé mais toujours réaliste. Il est accompagné par Helen Hunt qui mérite sa nomination aux Oscars pour meilleure second rôle. Elle est convaincante en assistante sexuelle essayant tant bien que mal de garder ses distances avec son client. Je regrette cependant que sa relation avec sa famille et notamment son mari n’est pas été plus exploitée. Pour finir, William H. Macy est très bon en prêtre assez souple remplissant les jobs de confident et d’ami. Hier encore je regardais un épisode de Shameless US où il joue un ivrogne invétéré et père de famille refusant toute responsabilité. Ainsi, le voir en prêtre m’a d’abord beaucoup troublé mais ensuite convaincu, prouvant sa bonne interprétation.

Le remplissage de ma salle de cinéma devait approcher les 5%. Un pourcentage trop faible pour un film qui gagnerait à se faire connaitre. 

3.5/5


dimanche 10 mars 2013


Je n’ai pas vraiment accroché à NO. N’étant pas prévenu du format peu conventionnel de la projection, j’ai été très surpris et j’ai d’abord cru à un problème du à ma salle de cinéma. Ensuite, j’ai compris que ce format peu ordinaire (écran carré et image un peu sale à la façon d’un vieux documentaire) était bien voulu et servait à mixer fiction et reportages d’époque. Cependant, même une fois instruit, j’ai toujours eu beaucoup de mal à passer outre. Je trouve que l’image est parfois très mauvaise et ça m’a vraiment empêché de profiter pleinement du film.

Si la forme est dérangeante, le fond est quant à lui très intéressant. En 1988, sous la pression du monde occidental, le dictateur chilien Pinochet, arrivée au pouvoir grâce à l’aide des Etats-Unis, décide de faire un référendum pour savoir si OUI ou NON il doit être réélu pour 8 ans. Durant 27 jours précédant le référendum, le OUI comme le NON, bénéficient de 15 minutes de télévision pour plaider leur cause. Le film suit cette lutte télévisuelle et publicitaire. Le propos et l’angle d’approche de Pablo Larrain sont originaux mais la réalisation est bancale.

La réalisation est intuitive mais trop à mon goût. Le film perd en stabilité et ne gagne pas en audace. Si beaucoup admire la performance de Gael Garcia Bernal, je ne trouve pas qu’il soit extraordinaire dans ce film. Il a notamment une expression de visage sans aucune variété. Les passages entre René et sa femme sont relativement mauvais et plutôt inutiles.  

Cela étant dit, le film nous offre malgré tout de bons moments. Il nous immerge parfaitement dans le monde de la pub avec certains passages très drôles. Il reconstitue admirablement, un peu à la manière d’Argo, les tensions de l’époque. Enfin, il propose un beau final avec un résultat du vote bien maitrisé. En effet, même si l’on connait la conclusion (ce qui n’était pas mon cas), on reste pourtant bien accroché (ce qui n’est par exemple pas le cas dans Lincoln).

Je dis OUI au fond mais NON à la forme. Etant donné que l’histoire est vraie, on juge principalement ce genre de film sur la forme, ce sera donc le NON qui l’emportera pour moi. Dommage, j'aurais aimé mettre plus.


2.5/5

vendredi 8 mars 2013

Sugar Man


 

 

 

 

 

 

Critique premier visionnage: 

Searching for Sugar Man raconte l’histoire vraie d’un chanteur américain au talent immense mais malheureusement jamais reconnu, mis à part en Afrique du Sud. Ce film retrace la vie de Sixto Diaz Rodriguez, travailleur pauvre, artiste étonnant, chanteur à la voix et à la plume Bob Dylienne, qui vivra sa vie humblement, ignorant être adulé à l’autre bout de la planète.


Ce film est incroyable. Il est à la fois bouleversant, prenant, émouvant, touchant, poignant, saisissant, puissant, palpitant, passionnant, captivant, excitant, frappant, troublant, vibrant, extravagant et transcendant. J’en suis même à cours d’argument. C’est un film poétique qui vous raconte une histoire extraordinaire et vraie, un film qui vous transporte et vous tient en haleine.

Vous noterez que je ne parle pas de documentaire mais bien de film. Rangez au placard l’idée que vous vous faîtes d’un documentaire car ce long-métrage est plus que ça, c’est un vrai film qui vous remue les tripes. On pense aller voir un bête documentaire sur la vie d’un artiste inconnu qui malheureusement aurait mérité de l’être mais on se retrouve plongé dans une histoire aux mille facettes, mi polar mi docu, qui vous prend au cœur. Ce FILM possède un scénario inouï et invraisemblable, de vrais personnages et un montage de très haute qualité. Certaines scènes sont magnifiques, notamment celles où l’on voit Rodriguez marcher dans la neige en hiver ou dans la rue en été. Ce sont de très belles séquences où Malik Bendjelloul (réalisateur suédois, vous ne le saviez pas ? Pourtant ça s’entend !) capte la démarche mal assurée d’un personnage auquel on s’est attaché.

Courrez voir ce film à la Bande Originale exceptionnelle et aux images magnifiques. Pour vous convaincre, j’aurais deux arguments. Premièrement, ma salle de cinéma était pleine. Et si cela ne vous suffit pas, j’ajouterai que toutes les personnes, sans exception, sont restées assises jusqu’au bout du générique de fin, se laissant bercer par la splendide chanson « Sugar Man », surement, comme moi, triste de quitter la salle et ce beau personnage qu’est Rodriguez.

Ce film est tout simplement un hymne à ce qu’il y a de beau dans la vie.


Critique second visionnage: 

C’est une première sur mon blog, je décide ici de compléter ma critique après un second visionnage du film. Mais je ne vais pas la réécrire, je préfère l’actualiser. J’écris donc ici une extension qui sera d’ailleurs plus un éloge de l’homme plus qu’une critique du film.

Car le film est incroyable de par l’histoire insolite et magique qu’il raconte. L’histoire d’un homme honnête et humble qui vivra une vie simple et sereine au service des autres. L’histoire d’un homme au talent immense jamais reconnu dans son pays natal, les Etats-Unis, qui enchainera les durs labeurs dans une grande misère mais qui saura toujours s’élever au-dessus de la foule grâce à un esprit clairvoyant, lucide et pénétrant.

Rodriguez est-il un saint, un sage, un prophète, un philosophe, un pionnier ? Certainement ! Mais ce qu’il est assurément c’est un poète et je dirais même un poète maudit, longtemps disparu. Toutes les personnes ayant travaillées avec lui le disent, cet homme avait la plume d’un Dylan et il existait peu de poètes aussi talentueux à l’époque. S’il avait percé, il aurait très bien pu être l’alter-égo de Bob et une des plus grandes icones de la musique. Mais aurait-il continué ? Est-ce qu’il ne se serait pas retiré du star système après y avoir gouté et compris sa perversion ?

Sans vouloir vous spoiler si vous ne connaissez pas l’artiste, je peux simplement dire que le film est fait de moments si émouvant qu’ils vous feront couler une larme, d’autant plus qu’il s’agit d’un documentaire et donc d’une histoire vraie. L’une des dernières phrases du film est pleine de sens lorsque l’on parle de Rodriguez, « he is a representant of the human spirit », j’ajouterai à cela « dans ce qu’il a de plus pur et de plus beau ».

Et puis la bande originale est tout simplement l’une des plus belle bande originale de film puisque constituée d’une grande partie de ses chansons. Et il faut le dire, en deux albums et 25 chansons, il n’a commis aucun faux pas. Des chansons qui s’écoutent pour la beauté de leur écriture, il faut donc avoir une certaine connaissance de la langue anglaise pour en tirer toute l’essence et l’élégance.

Je conclurai cette critique sur une phrase magnifique dîtes par l’un de ses collègues dans le bâtiment : ”He had this kind of magical quality that all the genuine poets and artists have: to elevate things. To think above the mundane, the prosaic. All the bullshit. All the mediocrity that's everywhere. The artist, the artist is the pioneer 

Rodriguez est la plus belle voix du peuple que l’on pourrait espérer. C’est un grand homme qui méritait un grand film. Un artiste à découvrir surtout si ce n'est pas déjà fait !

4.5/5

mercredi 6 mars 2013

Spring Breakers

   
Ce film est en dessous de tout. C’est du vomi auditif, visuel et intellectuel. C’est un cauchemar d’une heure et demi. C’est un supplice qui par miracle n’affecte que deux de nos cinq sens. C’est une sensation de honte d’être là qui nous envahit. Vous l’aurez compris ce film est une ordure cinématographique.

Ce film m’a donné envie de tuer le réalisateur pour m’avoir fait perdre 1h30 de ma vie. Si j’ai hésité à plusieurs reprises à quitter la salle, je regrette maintenant de ne pas l’avoir fait. Ce film a provoqué chez moi le même dégout que Detachment a provoqué chez mon collègue bloggeur Mymp. Si certains films sont mauvais dans les grandes largeurs mais arrivent à sortir quelques répliques ou scènes cultes, ce film n’en fait clairement pas parti. Rien n’est à récupérer dans ce film, chaque seconde fait l’effet d’un reflux gastro-œsophagien ou d’une mauvaise chiasse (si tant est qu’il y en ait des bonnes !).

Mais alors pourquoi tant de haine et de dégoût pour un film qui cumule les bonnes critiques (5 étoiles des cahiers du cinéma, du Monde, des Inrockuptibles) ? Tout d’abord, la musique est grotesque, affligeante et agressive (excepté le morceau des Black Keys au début). Elle est grotesque et agressive lorsqu’elle s’accompagne de scènes de débauche beaucoup trop fréquentes et mal filmées et elle est affligeante lorsqu’elle joue Britney Spears dans une scène qui peut dès lors rentrer au Panthéon du lamentable et du déplorable. Je passerais sur les bruits de GUN qui ponctuent ridiculement les changements de décors à de multiples reprises. A l’instar du son, la lumière cumule tous les adjectifs les plus horribles. Elle nous violente la rétine avec son abondance de couleurs flashys et de passage filmés via un filtre rouge. Ensuite, les dialogues sont plats, répétitifs, et ils apparaissent presque comme volontairement mauvais. Les différents passages ou les jeunes filles appellent leurs mères ou grand-mères sont désolants et d’une tristesse (pas dans le bon sens du terme) qui donne envie de les réécrire dans leur intégralité. Enfin, les flashbacks et les flashforwards incessants ne font que rabaisser le niveau scénaristique déjà pitoyable. Là encore, je passerais sur les passages de débauche à l’utilité proche de zéro, qui eux aussi contribuent à mortifier l’œuvre et le spectateur.

Exceptionnellement j'ai décidé de créer la catégorie 0 étoile pour ce film qui n'en est pas un d'ailleurs, puisqu'il n'est RIEN.

0/5

Les 11 questions de Bastien


1. On a tous, parmi ses films de chevet, un ou plusieurs inavouables. C'est le moment de le dévoiler au grand jour.

Je suis personnellement un grand fan de FATAL ainsi que de 4 garçons plein d'avenir (pas très connu).

2. Quelle est l'anecdote inutile sur le cinéma que tu sors à chaque fois devant tes amis non-cinéphiles pour te la péter ?

A partir de Rebecca en 1940, Hitchcock s'arrangera toujours pour apparaitre dans ses films.

3. Quel est ton plus mauvais souvenir au cinéma ?

J'ai détesté Moi, Michel G, Millardaire, Maître du monde. Une merde sans nom que j'ai du payer 9.90 euros car j'avais oublié ma carte étudiant. Cependant, j'ai vu Spring Breakers aujourd'hui et je peux dès lors affirmer que ce film est un vomi visuel et auditif, j'ai tellement détesté que j'ai réellement hésité à partir pendant le film. 

4. Quel est le film qui a tant éveillé tes sens qu'il t'a rendu fan de cinéma ?

Aller au cinéma plusieurs fois par semaine est une habitude assez récente pour moi et c'est le film Polisse de Maïwenn qui m'a redonné goût au cinéma.

5. Le premier titre de film X qui te vient à l'esprit !

La cambrioleuse avec Clara Morgane.

6. Quel est le film que tu as regardé en cachette malgré l'interdiction de tes parents ?

Battle Royal qui était dans la vidéothèque de mon père et que j'ai regardé avec un pote.

7. Question originale : Quel est ton film préféré ?

Princesse Mononoké sans hésiter ! Miyazaki est un génie, point final.

8. La réplique de film qui t'as le plus marqué ?

Y'a le classique : "Vous ne passerez pas" du Seigneur des anneaux et sinon j'aime beaucoup dans 4 garçons plein d'avenir "ALLARD, mais pourquoi tu t'appelles pas ZALLARD, c'est bien ZALLARD"

9. Quel est le film que tu as regardé le plus de fois, combien de fois?

4 garçons plein d'avenir (vieux film avec Thierry Lhermite en sale ripou), j'ai du le voir une bonne quinzaine de fois. Suivi de près par Dikkenek.

10. En tant que cinéphile, on a tous des idées précises du ou des film(s) que l'on voudrait réaliser si on était cinéaste. Racontes-en le scénario dans les grandes largeurs.

J'ai pas d'idées précises sur le sujet mais je pense que ce serait un film sur la vie, sans scénario en béton, une sorte d'Oslo, 31 aout ou La guerre est déclarée. 

11. L'acteur/l'actrice avec qui tu ne ferais pas chambre à part si il/elle venait chez toi ?

Natalie Portman est clairement mon idéal féminin suivie de près par Scarlett Johanson.