mercredi 25 septembre 2013

Dexter















Je profite de la diffusion, dimanche dernier, du dernier épisode de la saison 8 de Dexter (ultime saison) pour en faire une critique.

Revenons rapidement sur le synopsis de la série. Spécialiste en hématologie à la police criminelle de Miami le jour, Dexter se transforme la nuit venue (et encore...), en un tueur sanguinaire, froid, méticuleux et imperturbable.

 L’histoire est assez perturbante car on assiste belle et bien à ce que certains appelleront une héroïsation amorale d'un serial killer. Mais c’est là, justement, le point fort de la série qui en fait une œuvre remarquable et, à plus d’un titre, philosophique. En effet, Dexter bouscule notre conception de la morale, révèle la frontière tenue entre notre approche du bien et du mal et outrepasse la notion de libre arbitre. La série met le doigt sur une vérité incontournable, l’Homme possède en lui des pulsions animales et parfois morbides. Seulement, au lieu de prendre le parti de les canaliser et de la cacher à travers la loi, la série décide de les exposer au grand jour.

 Les scénaristes ont cherché à faire de leur protagoniste un être tiraillé entre ses instincts naturels et une volonté de faire quelque chose de juste, d’éthiquement moral.  En effet, ce qui fait de Dexter un personnage, un héros oserais-je dire, attachant, c’est qu’il n’est pas dénué de morale. Il contrôle son « dark passenger » (hôte funeste) grâce à un « code », le symbole d’une règle éthique. Ainsi, nous voyons notre morale assassinée et revisitée par ce serial killer à l’allure de justicier.

 Beaucoup prétendent que la série se perd en chemin (8 saisons). Je n’irai pas jusque-là. Je préfère parler d’irrégularité. En effet, il est indéniable que certains passages perdent en intensité mais contrairement à ce que beaucoup affirment, la série sait se renouveler. S’il est vrai que les deux premières saisons sont des bijoux de suspens et d’intrigue, il est aussi vrai, et je suis le premier à le dire, que la troisième saison est un peu en dents de scie. La quatrième renoue avec une histoire palpitante tandis que les 4 dernières saisons laissent plus de place à la dimension psychologique du héros tout en ne négligeant aucunement le suspens. Enfin il est important de mentionner aux partisans de « l’égarement en route » que la série s’achève sur un final maitrisé et remarquable. Surement une des plus belle fin de série derrière Six Feet Under. Ils n’ont pas intérêt à faire un spin-off ou une saison 9 !!!!!!!!!

Revenons sur la dimension psychologique du héros. Au fil des huit saisons, et plus spécifiquement sur les 3-4 dernières, on peut apprécier l’évolution comportemental de Dexter et notamment dans ses relations avec des proches. Cette transformation est très estimable et montre que rien n’est immuable dans l’Homme. L’apparition progressive de « sentiments humains » peut paraitre banale et même plutôt grossière mais elle est au contraire essentielle car elle aide à creuser le personnage et lui donner une certaine complexité. La noirceur des uns (ice-truck killer, Trinity, Lumen) côtoie la candeur des autres (Rita, Baptista…) et tous permettent d’établir un équilibre. Rita peut paraitre cruche mais elle est quelque part la représentation de l’ange. On s’aperçoit alors que le diable est attiré par la bonté angélique tandis que l’ange est séduit par l’obscurité, les deux permettant d’atteindre une harmonie.
Je finirais cette critique par deux derniers compliments. Premièrement un grand bravo au générique qui peut dès lors rentrer, au côté de celui de Six Feet Under, au panthéon des meilleurs générique. Deuxièmement, une félicitation toute particulière à Michael C Hall, acteur principal et stupéfiant de cette série, qui fut touché d’un lymphome de Hodgkin à la fin de la saison 4. Ainsi, je tiens ici à faire l’éloge de son courage (il a vaincu la maladie après plusieurs séances de chimiothérapie) et de son jeu d’acteur incroyable à l’impassibilité inouïe. Retrouvez-le en tant qu’homosexuel timide dans l’extraordinaire série Six Feet Under.   

 Dexter est réellement une grande série qui, comme presque tous ses homologues, a connu ces saisons moins bonnes, mais jamais mauvaises. Traitant un sujet audacieux, elle a toujours su nous faire plaisir et parfois réfléchir.
4.5/5


lundi 9 septembre 2013

Critiques express


 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un homme d’exception

Dans un homme d’exception, il y a du bon comme du mauvais. Le bon est principalement constitué de la performance incroyable de Russell Crowe qui démontre ici toute l’étendue de son talent, talent qui ne se limite pas au film de bourrin. Il faut aussi noter la beauté sans égale de Jennifer Connelly qui rend l’expérience visuelle plutôt agréable J Personnellement, j’ai beaucoup apprécié le début et la fin du film dans l’université de Princeton. La découverte du personnage de Nash et les chamailleries avec ses camarades de classe constituent pour moi les meilleurs passages du film. Ensuite, le film bascule dans un thriller bas de gamme pour enfin revenir à l’université et au combat contre la maladie.

Si ce film retrace la vie de Nash il ne faut pas oublié que le réalisateur a pris des libertés extravagantes (est-ce le problème qui rend la partie du milieu moins bonne ?). Malgré tout, le film reste un film honnête, un divertissement banal.

3/5


American Psycho

A l’instar d’un homme d’exception, le film est porté à bout de bras par la performance exceptionnel de son acteur principal. En effet, Christian Bale trouve ici son meilleur rôle et il montre alors au monde entier que son talent est très vaste. Le génie de son interprétation vient surtout de l’expression de son visage.  De plus le film comporte de véritables scènes cultes telles que la scène des cartes de visite, du clochard dans la rue, ou des longues tirades sur la musique (et notamment celle sur Genesis). Les lecteurs du livre trouveront surement l’adaptation mauvaise mais n’ayant pas lu l’œuvre de Brett Easton Ellis, j’ai pleinement su profiter de cette œuvre complètement dérangée et bien réalisée. Les interprétations laissées possibles rendent le tout encore plus fascinant.

Je pense que c’est réellement un film qu’il faut revoir pour savourer totalement le génie du film.

4/5


C’est arrivé près de chez vous

Réaliser un faux documentaire suivant un tueur en série est une idée absurde mais lorsque l’on sait que Poelvoorde est derrière et devant la caméra tout s’éclaire. Bon soyons claire dès le début, il faut vraiment apprécier l’humour noire pour aborder ce film. Ce film révèle toute l’étendue du talent de Benoît qui campe un serial killer aussi drôle que perturbé. Une double personnalité délectable sur lequel repose le film et qui le rend insensé et pourtant si génial. La scène d’ouverture est totalement culte et beaucoup d’autres suivront rendant le tout très attractif. Malheureusement les scènes cultes ne meublent pas l’intégralité du film et certains passages sont légèrement ennuyants.

Malgré tout, ce film reste un classique mais peut être que pour les initiés.

4/5


Thank you for smoking

Rien de bien transcendant dans ce film un peu plat. Un scénario classique, des rebondissements attendues et un acteur principal pas mauvais mais pas du tout excellent comme peuvent l’être ceux des films cités ci-dessus. Un film pour nous faire croire que la parole est force de raison et qu’elle permet de tout faire avaler mais un film raté. Moi personnellement, je ne suis jamais rentré dedans et je trouve que le film survole trop le sujet pour vraiment nous prendre à partie. Malgré tout le film propose des scènes plutôt bien trouvées comme celle du repas entre les lobbyistes de l’alcool, des armes et de la cigarettes qui se battent pour savoir qui fait le plus de mort…


Mais ce film reste totalement dispensable

2/5