lundi 31 août 2015

Inside Man















Inside Man est un divertissement de très bonne qualité. Le thème, un braquage de banque en plein jour avec prise d’otage, est connu et déjà traité un million de fois, cependant, Spike Lee, en utilisant une recette célèbre, nous livre un long-métrage intelligent et délicieux. 
Tout d’abord il y a un casting de qualité avec Denzel Washington, Clive Owen et Jodie Foster se partageant l’affiche. Clive Owen campe un braqueur expérimenté et perspicace, Denzel Washington prend les traits d’un détective éclairé et fin stratège tandis que Jodie Foster interprète une femme d’affaire énigmatique et élégante. 

Le film débute sur un amuse-bouche exotique qui nous met fort en appétit. En effet, le générique d’ouverture est accompagné d’une chanson bollywoodienne assez inattendue mais tout à fait adaptée. Les costumes sont également soignés avec un look chic et sexy pour Jodie Foster, tandis que Denzel Washington est affublé d’un chapeau très sympathique ! 

Mais outre cet embellissement visuel et musical, Spike Lee nous offre un braquage réellement prenant, jouant véritablement sur le combat psychologique entre le braqueur et le détective. Ainsi, il ne prend pas la peine de nous montrer l’ouverture du coffre-fort mais préfère se focaliser sur les relations entre les personnages. De plus, la construction du film, faite de flash-forward, joue avec nos attentes et nos interrogations pour retenir notre attention jusqu’au dénouement. 

Un très bon film de casse, un pur divertissement ! 

3.5/5

dimanche 30 août 2015

Dear White People



Comme chacun sait, l’avènement du premier président afro-américain aux Etats-Unis n’a pas fait disparaître les tensions ethniques. Ainsi, à l'heure où les dissensions culturelles et raciales sont toujours bien présentes sur le territoire américain, débarque un petit film indépendant mais grandement nécessaire : "Dear White People". Sur la base d’évènements avérés où des fêtes d’étudiants auraient ouvertement encouragé la ségrégation, ce film né grâce à twitter, chronique la vie universitaire américaine d’aujourd’hui.

Après une bande annonce qui annonçait de la comédie décomplexée, Dear White People tourne en fait vers le genre du jeu avec les images, avec les cliché et les attitudes véhiculées par les médias, dans un ton assez grinçant plus que dans l'hilarité. Très référencé, très américain dans sa problématique (communautés noires et campus de la Ivy league) et finalement très complexe dans sa construction, le film propose une réflexion assez intéressante.

Le réalisateur Justin Simien décide d’arrêter sa caméra sur quatre étudiants afro-américains de l’université de Winchester. De la jeune militante prônant le " Black Power" à celle qui va renier sa culture pour mieux intégrer celle des blancs et devenir "célèbre", ou celui qui subit tout acte discriminatoire (raciale et homophobe) sans agir, chacun gère la situation à sa façon.. Le metteur-en-scène propose un propos intelligent sur cette lutte d'égalité et met, justement, tout le monde sur un même pied d'égalité quant à la satire grinçante. Il n'épargne mais ne juge personne, il préfère nous confronter avec humour et intelligence à ce problème, pour mieux nous faire réfléchir. Mais la vraie question du film est la quête de l'individualité dans ce genre de milieu qui gravite autour de communautés aux images fortes. La couleur de peau est quasiment toujours utilisée à des fins égoïste dans le film, que ce soit par les noirs ou les blancs, en se donnant un genre, en jouant de la persécution ou en étant bêtement raciste. D'un côté on se cherche, de l'autre on se renie, aucun personnage du film n'échappe à cette dualité.

Dear White People est donc un film bien senti, qui tape là où ça fait mal avec le ton qu'il faut. Ce n’est pas un film facile et je comprends qu’il ait été acclamé au festival de Sundance l’année passée.

3.5/5

vendredi 28 août 2015

Comment tuer son boss ? 1 & 2



 
Actuellement dans ma période « humoristique », je binge-watch un nombre incalculable de comédies (majoritairement américaines) et de sitcoms en tout genre. Dans cette recherche du fou rire sous-évalué, de la dérision sous-estimée et du sarcasme sous-coté, j’essuie malheureusement de nombreux échecs. Cependant, Comment tuer son boss ? 1 & 2 ne font pas partie de ces fiascos que l’on aurait préféré ne pas voir.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit, Horribles Bosses 1 & 2 (encore une traduction qui dessert le film à mon avis) ne sont pas des films géniaux, inventifs et hilarants. Ce sont des comédies honnêtes qui font figure de divertissement de qualité au milieu des innombrables daubes que l’on nous propose chaque année. Il a bien sûr bien mieux qu’Horrible Bosses mais il y a surtout bien pire.

Tout d’abord, le film jouit d’un casting de qualité. Le trio d’acteurs principaux est plus qu’honorable. Ainsi, on retrouve Charlie Day, acteur de la désopilante série It’s always sunny in Philadelphia, Jason Bateman, acteur de l’hilarante série Arrested Development (critique à venir) et enfin Jason Sudeikis, nouveau visage de l’humour américain. L’alchimie entre les trois acteurs est plutôt bonne et agréable à regarder, ce qui est déjà une source de satisfaction. Mais le casting est doublement bon quand on se penche sur les rôles secondaires. En effet, on retrouve Kevin Spacey en patron exécrable, Jennifer Aniston en bombe atomique, Colin Farrel en boss égocentrique et Jamie Foxx en… noir. Vous prenez quasiment les mêmes pour le second opus en remplaçant Colin Farrel par Christoph Waltz.

Les deux opus sont constitués de quiproquos, de répliques plutôt fines, de gags moins fins mais pas forcément mauvais, de bonnes idées pour un résultat plutôt réjouissant. Ce genre de film (buddy movies) est un prétexte à l’enchainement de situations surréalistes et improbables, que ce soit du fait de la bêtise des protagonistes ou d’un contexte inédit. Ainsi, contrairement à la critique générale, j’ai personnellement préféré le second volet qui se veut plus délirant et insensé. Je reproche au premier opus, dans une certaine mesure, d’être trop calme, de ne pas assez verser dans l’extravagant et le déraisonnable.

Bref, les deux films sont suffisamment courts pour ne pas ennuyer, et suffisamment sympathiques pour qu'on ne regrette pas le temps qu'on y a consacré.

3/5