mercredi 28 octobre 2015

Hero Corp - Saison 1 à 4




A la fin des années 2000, j’avais regardé les deux premières saisons d’une série française plutôt rafraichissante et intéressante. Puis, face à l’annulation de la série par la chaine Comédie, j’étais passé à autre chose, oubliant presque tout de la série mais en gardant un souvenir plutôt agréable. En plein dans ma période super-héros, dans ma recherche de nouveaux supports, j’ai fini par retomber sur Hero Corp, donc je me rappelais des rumeurs de reprise par France 4. J’étais donc très content et pas vraiment surpris de voir que le show s’était développé dans une troisième puis une quatrième saison. Résultat des courses, 4 jours plus tard, j’ai revu dans leur intégralité les 4 premières saisons.

Simon Astier, fils de comédiens, a été élevé, comme son demi-frère Alexandre, dans un milieu artistique dense et riche. Après s’être essayé à la musique et au montage, il décide finalement d’être comédien. Il commence sur les planches, en famille comme c’est la coutume chez les Astier, puis se voit offrir un rôle dans la série Kaamelott, en famille encore, avant de créer sa propre série en 2008, en famille toujours. Dans cette série, son père, Lionel Astier (beau-père du roi Arthur dans Kaamelott), y joue un rôle important, presque principal, sa mère, Josée Devron, y joue un rôle secondaire et enfin, son demi-frère, Alexandre Astier, y fait une brève apparition à la fin de la saison 2. Notons qu’à l’instar de son demi-frère avec Kaamelott, Simon Astier est également le créateur, le scénariste, l’acteur principal et le réalisateur d’Hero Corp. Une série qui nous présente le quotidien de super-héros parias, dont les pouvoirs dégénèrent.   

Hero Corp est à Simon Astier ce que Kaamelott fut à son demi-frère Alexandre, à savoir une série télé culte débutée dans une relative confidentialité qui se métamorphosera en vrai phénomène, un OVNI télé à l’univers complexe, suivi passionnément par une base de fans fidèles. Pour présenter correctement la série, il est nécessaire de parler de son développement plutôt inédit en France. En 2008 la première saison est diffusée sur Comédie, suivie d’une deuxième en 2010. Faute d’audience, la chaine annule la série après deux saisons. Puis se crée une campagne virale de grande ampleur dirigée par une fan-base organisée et déterminée, avant que la chaine France 4 reprenne le flambeau. Si le procédé n’est pas nouveau aux Etats-Unis, Star Trek et Community en furent bénéficiaires, c’est une première en France.  

Pour finir d’introduire correctement la série, précisons que les deux premières saisons sont constituées de 15 épisodes de 20 minutes, la 3ème de 35 épisodes de 7 minutes et la 4ème de 19 épisodes de 13 minutes. Notons aussi que la 4ème saison qui s’est achevée en Janvier dernier n’est pas la dernière, puisque qu’une 5ème et ultime saison a été annoncée il y a quelques mois par Simon Astier. Les fans, dont je fais maintenant partie, s’en réjouissent d’avance.

Mélangeant le super-héroïque, le fantastique, l’horrifique, l’aventure et la comédie, Hero Corp est un OVNI télévisuel, « une nouveauté un peu fraiche » pour reprendre les termes de son créateur. Une qualité qui lui a surement couté son annulation en 2010, face à des téléspectateurs non avertis et non éclairés. Chaque saison a une unité de lieu qui change au fur et à mesure des saisons. Mais le ton de la série change également. On passe de l’aventure/comédie dans la première saison, au fantastique/comédie dans la deuxième pour se tourner vers quelque chose de plus horrifique/super-héroïque dans les deux dernières.

Comme je l’ai précédemment évoqué, la série change de format à partir de la troisième saison, soit à cause de choix imposés par France 4, soit à cause d’une volonté personnelle. Il n’en reste pas moins que ce nouveau format court permet à Simon Astier d’expérimenter dans de nombreux domaines. Astier y tente donc des choses, s’attaquant aux vampires, aux zombies, et même à l’épisode musical (à sa manière). La série prend un tournant radical, comme l’avait fait Kaamelott dans sa saison 5, mais réussit. Car malgré un côté bien plus sombre, le show jouit toujours d’une écriture propre (au sens de l’appartenance) et d’un caractère comique marqué.

Traitant des super-héros, la série est une vraie déclaration d’amour à l’univers des comics. A l’instar de ces derniers, Hero Corp pose les bases (dans sa première saison) puis développe sa mythologie, multiplie les vilains et les enjeux. Mais l’affiliation à l’univers de la bande dessinée est plus poussée que cela. Le traitement de l’histoire est également  très proche de celui des BD. Les situations de crises (évasion, climax…) se résolvent assez facilement, simplifications scénaristiques propre au neuvième art. La vision manichéiste du bien et du mal est également très marquée comme dans les comics, bien que subtilement nuancée.

Tout ça pour en venir à la raison qui nous fait vraiment Hero Corp, son humour. Un humour absurde, NULS, de franc-parler, de quiproquos, d’acteurs théâtraux, et d’une écriture bien particulière. Certes la diction est parfois la même et le verbe s’approche de certaines répliques de la cultissime Kaamelott (après tout, ils n’ont pas été élevés dans la même famille pour rien), mais Hero Corp possède son charme propre et son univers bien à elle. Simon Astier s’accompagne d’amis, d’acteurs peu connus au personnalité bien trempée, de comédiens (on parle ici de théâtre), d’humoristes de stand-up, bref d’une bande de clowns qu’il fait gesticulés comme bon lui semble. Le résultat donne des personnages imparfaits mais attachants encore une fois un peu dans l’esprit de sa frangine, Kaamelott.

Hero Corp est ce que la télévision française nous donne de mieux, de plus innovant, de plus en rapport avec l’époque. C’est une série unique, à la vision bien arrêtée d’un réalisateur entreprenant.  

4.5/5

Arrow - Saison 3
















Dans l’ensemble, les séries ont plutôt l’habitude de partir en trombe puis de s’écrouler avec le temps, n’arrivant pas à se renouveler et misant toujours sur les mêmes ingrédients qui ont fait leur succès d’antan. Il est donc important de noter quand une série parvient à se corriger et se réformer comme c’est le cas pour Arrow. La saison 3 est bien meilleure que les deux précédentes et renoue avec ce que le spectateur est en droit d’attendre d’une série de super-héros.

Les fans de comics, et de manière générale les fans de super-héros, étaient principalement déçus des deux premières saisons d’Arrow à cause du héros principale qui n’en était pas vraiment un. En effet, ce dernier tuait sans raison ni état d’âme ce qui ne collait pas du tout avec l’image que l’on attend d’un super-héros. La saison 3 prend en ce sens un tournant drastique puisque le héros est enfin humanisé et réfléchi sur ses actes. Il ne s’agit donc plus de buter tout le monde mais bien d’arrêter les super-vilains et de les enfermer, comme c’est le cas dans TheFlash.

L’humanisation des personnages est la clé de voute de cette troisième saison. Si la série ne se détache pas complètement de cette image de soap-opera véhiculée par deux premières saisons en dent-de-scie, elle prend tout de même une autre dimension et on commence à s’attacher aux personnages qui ne sont plus juste vus comme des belles gueules venant poser devant la caméra. Ils ne sont plus des marionnettes que l’on nous agite mais de véritables « personnages », avec un vrai côté humain. Les flashbacks des deux premières saisons étaient complètement ratés, venant créer une intrigue parallèle à laquelle on avait du mal à trouver un quelconque intérêt tandis que dans cette troisième saison, les flashbacks viennent compléter et appuyer l’intrigue principale. Ils viennent réellement expliquer pourquoi notre héros est torturé et tourmenté, créant de la sympathie et un certain attachement pour ce dernier, ce que manquaient totalement de faire leurs prédécesseurs.

Les enjeux ainsi que le suspense sont également bien mieux traités dans cette saison. Avec des cliffhangers incessants et plutôt bien sentis, le suspense est maintenu avec une précision chirurgicale. Lorsque l’on s’approche du terme de la saison, plusieurs fins d’épisode pourraient d’ailleurs s’apparenter à un chapitre final venant clôturer la saison. Mais c’est là que les enjeux rentrent en jeu. On assiste à une véritable intrigue de style « poupées russes » où chaque événement qui apparait déterminant n’est en réalité qu’une étape vers un tableau final encore plus sombre. Les enjeux sont également bien plus intéressants que lors des deux premières saisons. Ces derniers se voulaient grands (destruction de la ville de Starling City dans les deux cas) mais ne provoquaient pas de réel engouement chez le spectateur. Dans cette troisième saison, la destruction de la ville fera encore une fois son apparition, mais on se focalise plus sur le héros et SON implication dans l’histoire.

Pour finir, la troisième saison doit son succès en grande partie au personnage de Malcom Merlin, celui-là même qui incarnait un vilain plutôt médiocre dans la deuxième saison. Adoptant une ambigüité, une fourberie et un double jeu qui lui siéent si bien, il se révèle être un pilier central de la série, réelle plaque tournante de l’intrigue.

Pour les fans de super-héros et de leur adaptation sur petit écran, persévérez-vous trouverez une certaine satisfaction devant cette troisième saison.   

3/5

mercredi 7 octobre 2015

The Flash - Saison 1



Ceux qui me connaissent et qui me lisent savent que je procède par phases. J’ai eu ma période super-héros (MCU, Kick-Ass, Hellboy…), ma période comédies américaines, ma période blockbusters et récemment ma période séries, qui n’est réellement qu’un retour aux sources puisque mon cœur bat d’abord pour le petit écran. Avec cette nouvelle critique j’ai donc décidé de mélanger deux de mes passions, les super-héros et les séries. J’ai déjà un peu exploré le domaine avec les deux premières saisons d’Arrow ainsi que plus récemment avec l’excellente série Dardevil.

Mais cette critique sera dédiée à The Flash dont le premier épisode de la saison 2 sort aujourd’hui (07/10/15). The Flash est, à mes yeux, la meilleure série de super-héros disponible, surclassant de peu Dardevil et de loin son homologue de DC, Arrow. Essayons dans les deux prochains paragraphes de dresser un tableau des différences et des similitudes entre les différents shows et de voir en quoi The Flash est la meilleure.

Avec Dardevil, Marvel empreinte un ton plus sombre qu’à l’accoutumé, notamment en comparaison à ses films. Le scénario de cette dernière est relativement bien ficelé et, il est vrai, surement plus propre que celui de The Flash. Plus concis, il laisse moins de place aux trous scénaristiques et aux erreurs. Mais Dardevil s'attaque à un univers beaucoup moins profond et dense. The flash (et je ne connais pas énormément les comics) envoie un nombre incalculable de références au matériel d’origine, et fait intervenir de nombreux personnages. On notera aussi la série traite, plutôt avec succès, de sujets difficiles comme le voyage dans le temps. Dans ce contexte, il est plus compliqué de faire un scénario qui se tienne bien et on accordera alors quelques incohérences. A l’instar de Dardevil, The Flash a compris l’importance de ne pas tuer ses méchants et de les garder sous la main. Comme disent les américains « they stick around ». A l’instar du MCU maintenant, The Flash nous offre l’équivalent de scènes post-génériques, avec de petites scènes de fin d’épisode, presque exclusivement consacrées au(x) méchant(s) du film.

Attaquons nous maintenant à la comparaison avec son frère de DC, Arrow. The Flash est à l’opposé d’Arrow, et ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les personnages de la série ! Tout d’abord, les deux premières saisons d’Arrow ont un air de soap-opera franchement dérangeant. Les personnages sont lisses, sans saveur ni profondeur. Ils sont aussi tous incroyablement beaux, ce qui n’a rien de réaliste et fait que l’on assiste à un défilé de belles gueules plus qu’à de véritables jeux d’acteurs. Le ton est mielleux au possible et les histoires d’amour gerbantes sont omniprésentes. Flash reprend bien sûr certains de ces codes et les traits du soap-opera restent présents. Mais il règne dans la série une honnêteté et une fraicheur qui rend le côté mielleux beaucoup plus subtil, réaliste et acceptable. On ne plonge pas démesurément dans le dramatique comme ça pouvait être le cas dans Arrow, la série garde au contraire un côté comique en toutes circonstances. On peut aussi noter que le héros d’Arrow est mystérieux et n’a aucun problème à tuer ses opposants. Alors que The Flash incarne ce qu’on est en droit d’attendre d’un super-héros, le genre de super-héros concerné qui utilise ses pouvoirs afin de sauver et d’aider le plus de personne.

Concernant la série en elle-même maintenant, on peut tout d’abord dire que le personnage principal de Barry Allen est incroyablement personnifié par Grant Gustin. S'il a des airs d’Andrew Garfield, il est cependant moins « cocky » (sur de soi) que ce dernier. Il joue avec son cœur, tout en finesse et en sincérité. Il est en tout point attachant et c’est un vrai bonheur de le voir à l’écran. On ne peut donc que regretter le choix de la Warner qui a décidé de changer d'acteur pour incarner le super-héros dans l'univers cinématographique DC. Même si le choix d'Ezra Miller, notamment vu dans "Le Monde de Charlie" ou "We need to talk about Kevin", n'est pas un si mauvais choix. Mais pourquoi changer !!!! 

Les acteurs qui l’entourent répondent aussi à ces critères de sincérité et de sensibilité. Les personnages secondaires sont touchants et stéréotypés à souhait, juste ce qu’il faut. La relation qui unit Barry à son père adoptive est empreinte d’une sensibilité honnête qui ne rend pas les scènes trop dramatiques et larmoyantes. Mais une bonne série de super-héros n’est rien sans de bons méchants. Si on en voit défiler plusieurs, le méchant principal est travaillé avec soin. Tom Cavanagh interprète le parfait « mind fucker », jouant avec le héros comme avec une marionnette. A côté de ce dernier, Wentworth Miller, découvert dans le rôle de Michael Scofield dans Prison Break, interprète quant à lui un méchant tout en décontraction et en détachement. Un méchant tout à fait plaisant à suivre, pour lequel on s’attaque presque.

La série Je finirais cette critique, avant d’aller regarder le premier épisode de la saison 2, en ajoutant que la série se termine sur l’un des plus gros cliffhanger du petit écran !  

4/5


mardi 6 octobre 2015

Top Of The Lake



Vous en avez marre des sitcoms aux codes préfabriqués qui se suivent et se ressemblent ! Vous en avez marre des soap-operas et des séries qui puent le romantisme à deux balles ! Vous voulez une série singulière à la True Detective ou à la Breaking Bad. J’ai ce qu’il faut ! Une petite série américano-australo-britannique qui viendra prendre une place de choix dans votre filmographie : Top Of The Lake (TOTL).

A bien des égards, TOTL a des airs de True Detective. Le format est sensiblement identique (7 épisodes vs 8 épisodes), l’histoire raconte également une enquête policière, l’eau joue un rôle important (lac vs bayou), le développement psychologique des personnages est au centre de l’œuvre, et enfin, l’ambiance est empreinte de mysticisme.

 Très loin de la Louisiane et des bayous de True Detective, l’histoire s’enracine ici en Nouvelle-Zélande autour d’un lac bien mystérieux. La série a le mérite d’avoir une photographie remarquable et il est plutôt rare de voir la Nouvelle-Zélande sous ces traits. Des montagnes fièvreuses, de grandes étendues et un lac aux allures de Styx, l’environnement de TOTL n’a décidément rien de commun.

Le rythme est plutôt lent, l’intrigue plutôt riche et les acteurs plutôt profond. L’héroïne a des airs de Carrie Mathison dans Homeland, intelligente et sensible, à l’exception prête qu’elle ne se laisse pas tout le temps submerger par ses émotions comme c’était trop souvent le cas dans Homeland (que j’ai arrêté de regarder après un début de 3ème saison raté).

L’intrigue se construit autour d’un seul et unique lieu et de quelques personnages. Cette unité géographique et ce nombre réduit de personnages crée une tension pensante du meilleur effet. L’intrigue est d’ailleurs plus un prétexte pour explorer la psychologie complexe des différents protagonistes. La série s’établit au milieu d’un environnement machiste, mais pourtant les femmes s’affirment et on retrouve de nombreuses femmes fortes comme Tui, Robin ou encore G.J, gourou spirituel d’un groupe de femmes en détresse, brebis égarées en recherche de respect, d’autonomie et de liberté.   

La série ne perd pas de temps à explorer des pistes et des idées qui finiront pas être délaissées. Au contraire, tout finit par se rejoindre dans un final à rebondissement. On ne sait pas trop où va la série et la fin n’est pas franchement prévisible, contribuant ainsi au plaisir du dénouement.

Une série singulière que je vous conseille vivement ! 

4/5