samedi 22 octobre 2016

Live Tonight



Le mois dernier, l’Elysée-Montmartre rouvrait ses portes, 5 ans après qu’un incendie dévastateur ait dévasté la mythique salle de concert. Et il faut s’en réjouir. Car dans ses ruines, la salle, inaugurée en 1807, a plus de deux siècles d’histoire. Dépeinte dans l’Assommoir de Zola, la salle a été le lieu d’invention du french cancan, a accueilli les clubs révolutionnaires et a servi de tribune à la militante anarchiste Louise Michel durant la Commune. Elle a aussi été l’un des repaires de Toulouse-Lautrec qui est venu y peindre ses danseuses. Mais ce qu’il y a de beau, c’est qu’elle a toujours su évoluer avec la société. Ainsi elle s’est transformée en salle de Boxe durant les 30 glorieuses, et en 1968, Jean Louis Barrault utilise le ring pour monter le spectacle Rabelais sur une musique de Polnareff. Depuis la salle de concert a accueilli entre autres, Le Wu-Tang Clan, Les Daft Punk, David Bowie, Björk, et M qui a fait le concert de réouverture.

Si je rends hommage à cette petite, mais par bien des côtés grande salle de concert de la butte de Montmartre, c’est pour évoquer le bonheur que peut procurer la musique live, partagée seul ou entre amis, en festival, en salle ou dans un bar ! Car oui, le bar reste l’un des endroits les plus agréables pour apprécier de la bonne musique live, tout en buvant un coup entre potes (ou tout autre forme d’affiliation). Cependant, en France, il n’est pas toujours évident de trouver un bar près de chez soi avec de tels attributs. Contrairement à nos voisins d’outre-Manche, qui dans leurs PUBs, ont bien plus l’habitude accueillir des musiciens de la région, comme en témoigne mes deux séjours à Dublin.


Si vous trouvez cela regrettable, j’ai la solution pour vous : livetonight.fr. Live Tonight est un site créé par un très bon ami à moi qui vous propose de trouver un bar avec de la musique live près de chez vous. Outre une liste de référencement des bars qui pratique une telle activité sur une base régulière, le site est aussi une plateforme de référencement d'événements de musique live dans les bars, ainsi d’un lieu de mise en contact entre les gérants d’établissement et les musiciens. 

Si vous vous rendez sur le site dès maintenant vous ne trouverez encore qu'une version beta mais sachez que le lancement devrait se faire mi-novembre (2016). Et pour ceux qui se demanderaient, non je ne suis pas payé pour cette article. Mais maintenant que vous m'y faites penser...






Bojack Horseman















Bojack Horseman est certainement la meilleure série Netflix. Et ce n’est pas peu dire quand comme moi on connaît la valeur des autres prétendants, des très bonnes séries de l’univers Marvel comme Jessica Jones et Daredevil, aux grosses écuries comme House of cards, Orangeis the new black et Narcos en passant par les merveilleuses créations originales que sont Strangerthings, Bloodline ou Master of none (personnellement mes préférées). Et je suis loin d’atteindre l’exhaustivité tant la constance dans la qualité des programmes Netflix est impressionnante. Pourtant, Bojack Horseman qui a diffusé sa troisième saison lors de l’été, date de 2014 et est l’un des shows annonciateurs du phénomène Netflix.

Tout d’abord, comme l’image en haut de l’article le laisse supposer, Bojack Horseman est une série d’animation. Mais elle se démarque de ses nombreux homologues (Simpson, Futurama, Family Guy, American Dad, South Park…) car elle repose sur un vrai fil narrateur. Ses homologues ont tendance, et c’est la beauté du genre, à repartir de zéro (ou presque) après chaque épisode, permettant ainsi aux personnages de partir dans des délires insensés tout en n’attachant pas d’importance aux conséquences. Et Bojack Horseman est complètement à l’opposé de ce principe. La série est au contraire une analyse psychologique du personnage principal, que l’on voit évoluer, se questionner, douter, pleurer… C’est une série d’animation avec une intrigue, de vraies conséquences, des arcs narratifs ficelés et des personnages que l’on découvre petit à petit. C’est une série qu’on pourrait qualifier de plus sérieuse où l’on ne rigole pas à gorge déployée mais où les blagues gagnent en subtilité et sont de mieux en mieux amenées à mesure que l’on s'engouffre dans l’univers de la série qui baigne dans un spleen redoutable.

L’univers de la série, justement, parlons-en ! Bojack Horseman est basée sur un univers anthropomorphique loufoque où se mélangent humains et animaux, les animaux ayant un comportant d’humain tout en gardant certains traits de caractère de leur espèce. Ce procédé crée des règles de société souvent absurdes et est propice à quelques blagues bien senties. Le personnage principal, un cheval, est une ancienne vedette de sitcom, devenue alcoolique avec son éphémère célébrité, qui vit dans une immense villa sur les auteurs d’Hollywood, qui se laisse vivre dans l’indifférence, la solitude et une certaine dépression. C’est un mélange de Charlie Harper dans Two and a half men (Mon oncle Charlie) et Hank Moody dans Californication. BoJack y est dépeint comme la parfaite antithèse du héros, amené par la force de mauvais choix de vie et de sa lâcheté à être inscrit au rang des méchants. Ce qui aurait pu n'être qu'un anti-héros de plus prend pourtant une nouvelle dimension après quelques épisodes, le temps que les scénaristes dégagent les vannes labellisées Seth MacFarlane (même si certaines sont très bonnes), et transforment une série comique à éléments à dramatiques en véritable drame jonché de petites touches comiques revigorantes.

La série possède un ton unique, casse-gueule mais réussi ; mélange improbable d'irrévérence, de loufoque, de politiquement incorrect, de cynisme et d'amertume. BoJack Horseman n'est pas une série humoristique, elle sait être drôle quand l'occasion se présente mais le cœur du propos est ailleurs, dans cette description d'une célébrité déchue, sournoise et égocentrique. La première saison s'achève sur une note si triste, si juste, que l'on aurait aimé y voir une forme de point d'orgue à cette courte mais passionnante épopée ; à défaut d'y voir une métaphore sur l'éphémère de la célébrité, on se consolera en se disant qu'après la dépression, la peur du rejet et de l'exclusion, la procrastination, les regrets et la solitude, les scénaristes trouveront bien d'autre grands maux de la société moderne à aborder pour leur prochaine fournée (et les saisons 2 et 3 restent bonnes). Enfin, je conclurai en saluant le très bon casting avec Will Arnett, Gob dans ArrestedDevelopment, pour la voix du personnage principal, Aaron Paul, Jesse dans Breaking Bad, pour la voix de son acolyte et Alison Brie, Annie dans Community, pour le troisième personnage principal. Ah oui et j’ai failli oublier, la BO est excellente ! La chanson de fin donne envie d’enchainer avec le prochain.

EXCELLENT ! A commencer sans modération.

5/5

vendredi 7 octobre 2016

Stranger things

















Comme la plupart des séries commencent ou reprennent en septembre voire en janvier, on se retrouve bien souvent avec un été assez pauvre du côté de la petite lucarne. L’année passée, Mr Robot avait créé la surprise estivale, en 2016, c’est au tour de Stranger Things. La série est devenue en quelques jours (semaines) la révélation de l’été, aidée par un bouche à oreille des plus efficaces.

Et il faut bien le dire, Stranger Things est une vraie réussite, à tous les niveaux. Tout d’abord, la série excelle de par l’univers dans lequel elle parvient à nous immerger. Elle nous fait replonger dans la nostalgie du cinéma des années 80, notamment celui de Spielberg avec E.T. Savant mélange entre Super 8, Chronicles et Le Labyrinthe de Pan, l’univers horrifico-fantastique de Stranger Things est un univers que l’on aime visiter et revisiter au fil des épisodes. Le deuxième tour de force de la série, c’est son incroyable casting. La série est emmenée par une bande de jeunes enfants, tous EXTRAORDINAIRES. Les gosses sont complétement bluffant, volant, de loin, la vedette au reste des adultes présents dans le casting, notamment à David Harbour, pourtant excellent en chef de police. La narration est également un succès, entrecoupée de très bon flashbacks, elle intègre petit à petit, dans son tourbillon, tous les personnages, et compte de nombreux « moments forts » qui transmettent au spectateur cette irrésistible envie de s’enfiler les épisodes. A tout cela, vient s’ajouter une cinématographie impeccable et une bande son tout aussi réussie.

Stranger Things profite, en somme, d'une très bonne ambiance, très rétro, d'une très bonne progression, et d'un très bon casting. Elle s'affirme parmi les meilleures séries Netflix (et c’est pas peu dire), ainsi que parmi les meilleurs séries du moment ! Une agréable surprise ! 

4.5/5