samedi 22 octobre 2016

Bojack Horseman















Bojack Horseman est certainement la meilleure série Netflix. Et ce n’est pas peu dire quand comme moi on connaît la valeur des autres prétendants, des très bonnes séries de l’univers Marvel comme Jessica Jones et Daredevil, aux grosses écuries comme House of cards, Orangeis the new black et Narcos en passant par les merveilleuses créations originales que sont Strangerthings, Bloodline ou Master of none (personnellement mes préférées). Et je suis loin d’atteindre l’exhaustivité tant la constance dans la qualité des programmes Netflix est impressionnante. Pourtant, Bojack Horseman qui a diffusé sa troisième saison lors de l’été, date de 2014 et est l’un des shows annonciateurs du phénomène Netflix.

Tout d’abord, comme l’image en haut de l’article le laisse supposer, Bojack Horseman est une série d’animation. Mais elle se démarque de ses nombreux homologues (Simpson, Futurama, Family Guy, American Dad, South Park…) car elle repose sur un vrai fil narrateur. Ses homologues ont tendance, et c’est la beauté du genre, à repartir de zéro (ou presque) après chaque épisode, permettant ainsi aux personnages de partir dans des délires insensés tout en n’attachant pas d’importance aux conséquences. Et Bojack Horseman est complètement à l’opposé de ce principe. La série est au contraire une analyse psychologique du personnage principal, que l’on voit évoluer, se questionner, douter, pleurer… C’est une série d’animation avec une intrigue, de vraies conséquences, des arcs narratifs ficelés et des personnages que l’on découvre petit à petit. C’est une série qu’on pourrait qualifier de plus sérieuse où l’on ne rigole pas à gorge déployée mais où les blagues gagnent en subtilité et sont de mieux en mieux amenées à mesure que l’on s'engouffre dans l’univers de la série qui baigne dans un spleen redoutable.

L’univers de la série, justement, parlons-en ! Bojack Horseman est basée sur un univers anthropomorphique loufoque où se mélangent humains et animaux, les animaux ayant un comportant d’humain tout en gardant certains traits de caractère de leur espèce. Ce procédé crée des règles de société souvent absurdes et est propice à quelques blagues bien senties. Le personnage principal, un cheval, est une ancienne vedette de sitcom, devenue alcoolique avec son éphémère célébrité, qui vit dans une immense villa sur les auteurs d’Hollywood, qui se laisse vivre dans l’indifférence, la solitude et une certaine dépression. C’est un mélange de Charlie Harper dans Two and a half men (Mon oncle Charlie) et Hank Moody dans Californication. BoJack y est dépeint comme la parfaite antithèse du héros, amené par la force de mauvais choix de vie et de sa lâcheté à être inscrit au rang des méchants. Ce qui aurait pu n'être qu'un anti-héros de plus prend pourtant une nouvelle dimension après quelques épisodes, le temps que les scénaristes dégagent les vannes labellisées Seth MacFarlane (même si certaines sont très bonnes), et transforment une série comique à éléments à dramatiques en véritable drame jonché de petites touches comiques revigorantes.

La série possède un ton unique, casse-gueule mais réussi ; mélange improbable d'irrévérence, de loufoque, de politiquement incorrect, de cynisme et d'amertume. BoJack Horseman n'est pas une série humoristique, elle sait être drôle quand l'occasion se présente mais le cœur du propos est ailleurs, dans cette description d'une célébrité déchue, sournoise et égocentrique. La première saison s'achève sur une note si triste, si juste, que l'on aurait aimé y voir une forme de point d'orgue à cette courte mais passionnante épopée ; à défaut d'y voir une métaphore sur l'éphémère de la célébrité, on se consolera en se disant qu'après la dépression, la peur du rejet et de l'exclusion, la procrastination, les regrets et la solitude, les scénaristes trouveront bien d'autre grands maux de la société moderne à aborder pour leur prochaine fournée (et les saisons 2 et 3 restent bonnes). Enfin, je conclurai en saluant le très bon casting avec Will Arnett, Gob dans ArrestedDevelopment, pour la voix du personnage principal, Aaron Paul, Jesse dans Breaking Bad, pour la voix de son acolyte et Alison Brie, Annie dans Community, pour le troisième personnage principal. Ah oui et j’ai failli oublier, la BO est excellente ! La chanson de fin donne envie d’enchainer avec le prochain.

EXCELLENT ! A commencer sans modération.

5/5

2 commentaires:

  1. J'ai voulu suivre ton conseil et j'ai essayé. Malheureusement je n'accroche pas du tout, j'ai laissé tomber au bout de quelques épisodes...

    RépondreSupprimer
  2. Je pense que ce n'est pas pour tout le monde :)

    RépondreSupprimer