dimanche 28 juillet 2013

It's always sunny in philadelphia

Je pense pouvoir dire que cette série est la série la plus hilarante qui m’est jamais été donnée de voir ! Est-ce pour cela la meilleure série comique à mes yeux ? J’aurais du mal à l’affirmer car elle est un objet comique non identifié qu’il est très difficile de comparer à des mastodontes comme Friends ou Scrubs. L’une des principales différences qui rend la comparaison dangereuse et pour le coup inutile est que IASIP est composée en grande partie d’épisodes « presque » indépendants tandis que Friends ou Scrubs (mes autres références en termes de séries comiques vous l’aurez aisément compris) sont plus dans la continuité. Bien évidemment, il y a de tout de même un fil directeur dans IASIP et ainsi on voit l’évolution des personnages et certaines intrigues se déroulent sur plusieurs épisodes voire saisons.   

Mais alors en quoi IASIP est un objet comique non identifié ? Tout d’abord, tous les personnages principaux de la série sont, sans exception, des gros losers ! Mais en plus de ça, ils sont cruels, bêtes, méchants, mal honnêtes, lâches, narcissiques, égoïstes et je m’arrête là car vous avez compris où je voulais en venir. Ce sont des anti-héros à la limite de la perfection. Ils tiennent tous ensemble un bar, plutôt un trou à rats, dans la ville de Philadelphie. Chaque épisode est l’occasion de délires plus fous les uns que les autres. Vous allez littéralement être sur le cul en voyant ce qu’ils peuvent imaginer et surtout jusqu’où ils peuvent aller ! Pour faire simple, la limite est tout simplement inexistante et les sujets abordés confinent au grand n’importe quoi. Alcoolisme, avortement, armes à feu, sexisme, religion, harcèlement sexuel ou encore sniffage de colle sont autant de sujets abordés avec une désinvolture et un degré d’humour inouï.

Il est bien évidemment impossible de parler d’IASIP sans évoquer les acteurs-réalisateurs incroyables. Le réalisateur et acteur Rob McElhenney (Mac) est un fan de karaté qui n’a jamais pris une leçon mais qui reste persuadé de sa maitrise des arts martiaux. Glenn Howerton (Dennis) qui participe à l’écriture de la plupart des épisodes est un dragueur égocentrique et antipathique. Charlie Day (Charlie), aussi scénariste de certains épisodes, a explosé aux yeux des américains grâce à cette série où il joue un sniffeur de colle complétement obsédé par une serveuse qui ne sortira jamais avec lui. Pour finir nous avons la useless mais extraordinaire Kaitlin Olson (Dee) !!! La saison 2 verra arriver Danny DeVito qui donnera à la série une tout autre dimension (beaucoup plus frapadingue si cela est possible).

Borderline, déjanté voilà deux adjectifs qui caractérisent parfaitement l’esprit de la série. Pour profiter pleinement du show il vous faudra adhérer aux délires loufoques de cette bande d’amis mais une fois dans le « trip » le voyage sera, je vous l’assure, inoubliable et les rires garantis. Pour l’amour de Dieu (ou de moi si vous préférez), regardez cette série et surtout faîtes tourner car cette sitcom se doit d’être plus connue et de figurer en haut des TOP (dont elle est pour l’instant absente sauf pour les initiés).  

Le grand Jacques (Brel qui d'autre !!!) disait très justement dans une de ces interview : "La bêtise est la mauvaise fée du monde, c'est la sorcière du monde. Il n'y a pas de gens méchants, il y a des gens bêtes". Cette citations s'applique complètement à cette série. Les personnages sont méchants mais simplement parce qu'ils sont fondamentalement bêtes.
5/5

jeudi 18 juillet 2013

Rome



Bon, avant de commencer une critique périlleuse d’une série aussi belle que passionnante, je tiens à vous donner quelques informations précieuses pour mieux comprendre le tableau d’ensemble. Tout d’abord, Rome est une série américano-britannico-italienne de 22 épisodes d’environ 50 minutes répartis en 2 saisons. Elle raconte l’histoire du déclin de la République romaine de la Guerre des Gaules menée par César à l’avènement d’Auguste, premier empereur romain. Pour son époque (diffusion en 2005), elle est de loin la série au budget le plus élevé de l´histoire. En effet, sa première saison coûtera 100 millions de dollars et la seconde 125. Ce budget est du à une reconstitution grandiose qui s’est faite dans les studios italiens de Cinecittà. Des décors incroyables qui seront d’ailleurs réutilisés par Alexandre Astier pour le sixième livre de Kaamelott. A l'origine prévue pour comporter cinq saisons, la série s'est arrêtée au bout de deux saisons en raison du coût trop élevé des épisodes.  Cette décision prise par HBO durant le tournage de la saison 2 a ainsi poussé le réalisateur Bruno Heller à intégrer les principaux éléments qui étaient prévus pour les saisons 3 et 4 dans celle-ci, ce qui explique la façon dont les événements s'accélèrent durant la deuxième partie de la saison 2.
  
Rentrons directement dans le vif du sujet, Rome comporte de nombreux anachronismes et les réalisateurs ont pris de grandes libertés avec la fidélité historique. En effet, comme dans toute série historique destinée au grand public, le scénario est romancé. Pour commencer, les deux personnages principaux, des soldats de l’armée romaine, sont cités de façon anecdotique dans l’œuvre de Jules César, « commentaire sur la guerre des Gaules ». Leurs aventures et leurs implications dans les événements de l’époque sont purement fictives. Ensuite, la plus grande liberté prise par les réalisateurs concerne la condensation historique puisque plus de 20 ans séparent le premier épisode de la saison 1 et le dernier de la 2. Il est vrai que les ellipses sont  monnaie courante dans cette série, utilisées à toutes les sauces, elles rythment l’histoire. Cependant, une ellipse au milieu de la deuxième saison m’a un peu gêné, lorsque le personnage d’Octave change d’interprète pour des raisons d’âge. Un changement d’acteur n’est jamais très apprécié. Malgré tout, les principaux faits et personnages sont présents et le tout s’enchaine magistralement (donc on ferme les yeux facilement).

Plus que la fidélité historique, c’est vraiment la recherche de l’authenticité qui est au cœur de la série. Les réalisateurs ont tenté de retranscrire de façon précise la vie quotidienne et les mœurs de l’époque. Le but étant de montrer une Rome sale, dangereuse et populeuse et de prendre ainsi le contre pied des péplums hollywoodiens. C’est au travers de cette volonté de conformité à la vie quotidienne que l’on se retrouve plongé dans la religion, le sexe et la violence. Beaucoup critiqueront l’étalement gratuit de scénes quasi pornographiques et de barbarie, mais il est important de se replacer dans le contexte historique et ainsi d’en comprendre la cohérence. Personnellement, (à l’instar de Vikings) c’est la relation à la religion polythéiste, avec tous ces rites, ces croyances, ces prières et ces sacrifices qui m’a le plus marqué et que j’ai particulièrement apprécié. La place importante accordée à l’honneur, la dignité et le dévouement au sein de la société romaine m’a également interpellée. Le loyalisme du héros Lucius Vorenus est remarquable et captivant. En somme, malgré quelques anachronismes, la série est considérée par les spécialistes comme donnant une vision crédible et plutôt fidèle de la réalité historique.   

Plus qu’une série historique, Rome est une série politique. Les chasseurs de batailles épiques peuvent passer leur chemin car Rome en contient très peu. La grande bataille de la première saison entre César et Pompée est totalement effacée et seulement quelques secondes nous sont montrées. Rome traite avant tout du déclin de la République Romaine. La lutte incessante pour le pouvoir et les magouilles politiques représentent l’essence de la série et à vrai dire son véritable atout. Coups bas, pots de vin et stratagèmes politiques cadencent l’histoire. Ce n’est pas le sexe, ni la violence qui nous passionnent mais bien la montée au pouvoir de César dans la première saison puis celui d’Auguste (Octavien) dans la seconde. Comprendre comment César s’est proclamé dictateur à vie puis Auguste (son fils adoptif) empereur, et comprendre comment ils ont anéanti la République Romaine, voilà tout l’intérêt du show.

Bon je finirais cette critique en saluant quelques autres très bons points de la série. Tout d’abord cette dernière repose sur un casting parfait ! Les deux acteurs jouant les personnages principaux sont incroyables et leurs complicité est plaisante. Ciarán Hinds campe un César de toute beauté mais la palme d’or revient à James Purefoy pour son interprétation magistrale du général Marc Antoine. En arrogant hédoniste à la franchise brutale, ce dernier joue à la perfection un personnage délectable. Pour finir, notons que le générique de présentation est très bon et qu’il vient se placer au côté de celui de Six Feet Under dans le top des meilleurs générique de série.

Je vous conseille vivement cette série à la reconstitution historique stupéfiante. Je n’ai pas consacré de paragraphe pour parler des décors car sinon ma critique pourrait facilement s’éterniser mais retenez juste que ces derniers sont à couper le souffle. Je clôturai personnellement mon immersion dans la Rome antique par un voyage au cœur de la capitale italienne courant octobre.

5/5


vendredi 5 juillet 2013

Game of Thrones Vs Vikings

 
Honte à ceux qui prennent Vikings pour un ersatz de Game of Thrones et encore plus honte à ceux qui ne prennent même pas le temps de regarder Vikings.


Après m'être fait des ennemis et avant de commencer la comparaison, rappelons certaines choses essentielles. GoT est l’adaptation de la série littéraire éponyme tandis que Vikings se fonde sur des faits historiques (plus ou moins avérés). Il est alors impossible de parler de reconstitution pour GoT. Ensuite, GoT est produite par la grande chaîne de télévision américaine HBO (Sex and the City, The Wire, Les sopranos, Six feet under…) tandis que Vikings est produite par la chaîne History au moyen beaucoup plus modeste. Et pourtant…

Bon, on ne va pas faire des ronds de jambe pendant une heure, parlons de cul. Là où GoT nous jette à la figure un nombre incalculable de scènes de sexe, parfois limite pornographiques, mais presque toujours gratuites, Vikings préfère suggérer en sachant malgré tout montrer quand c’est à propos. Vikings n’est pas là pour faire de l’audience, elle se veut juste.

Parlons désormais de choses plus sérieuses : personnages et suspense (l’essence de la série en soi). Game of Thrones, mais ce n’est pas sa faute car c’est une adaptation, multiplie sans cesse les personnages nous perdant dans un labyrinthe de relation parfois dures à suivre. Oui, je sais, je suis un peu débile. Qui dit plus de personnages dit également plus d’histoires. Ainsi, GoT souffre également de son aspect décousu (certaines histoires étant passées sous silence durant plusieurs épisodes). A l’inverse, Vikings sait restée simple sans pour autant perdre en intensité. Le fil directeur est clair (conquête et lutte de pouvoir) mais se permet des égards très appréciés (relation à la religion…).  

En ce qui concerne le suspense maintenant, vous seriez de mauvaise foi si vous ne reconnaissiez pas que GoT en manque cruellement. Certes les dialogues souvent bien ficelés et les situations souvent bien amenées donnent un certain charme à la série, mais cette dernière ne connait pas le cliffhanger ou du moins n’en abuse pas. En effet, je peux reconnaitre que les fins de saisons sont souvent plutôt entrainantes mais putain qu’est-ce qu’on se fait chier au début quand même. Pour ce qui est de Vikings, il faut un épisode à la série pour installer le décor et l’histoire puis la série part en boulet de canon sans pour autant tenir ses spectateurs en haleine H24 comme un 24H Chrono.

L’engouement autour de Game of Thrones fait partie de ces phénomènes de société inexplicables. Les gens en parlent alors tout le monde se sent obligé de regarder et pis surtout tout le monde se sent obligé d’aimer. Ne vous méprenez pas, j’aime GoT mais pas de quoi en faire tout un plat. Pour moi GoT s’est un peu comme How I Met Your Mother, on aime au début puis on ouvre les yeux.

Vikings


Vikings est bien des choses mais elle n’est certainement pas un ersatz de Game Of Thrones. En effet, si Vikings succède peut être dans le temps à la désormais célèbre série d’HBO, elle est en qualité au moins égale (pour moi, supérieure). La suite de cet article s’attache à vous expliquer les qualités propres de la série. Retrouvez la comparaison avec Game of Thrones dans cet article.

Rien ne sert de tourner autour du pot, Vikings est avant tout une réussite visuelle. En effet, la reconstitution méticuleuse et les paysages quasi oniriques, font de cette série une œuvre fabuleuse. Drakkars, boucliers, haches et autres marteaux, aucun doute possible, nous ne sommes pas en présence d’un peuple d’Amazonie, mais bien des géants scandinaves. A ces incroyables décors reconstitués, s’ajoute la beauté inqualifiable des montagnes norvégiennes qui fait de chaque épisode un voyage prodigieux.

Bien évidemment, films et séries ne plaisent pas que, ou très rarement, pour leur graphisme, sinon les films de Terrence Malick auraient tous 5 étoiles au compteur. Ainsi, Vikings jouit d’autres qualités. Tout d’abord, on peut saluer un casting réussit. Travis Fimmel campe un héros mystérieux et tolérant (Ragnar) aux yeux d’un bleu à dégrafer les soutiens gorges, tandis que Gustaf Skarkard joue le fou d’une façon surprenante et bleufante (Floki). Au milieu des hommes, n’oublions pas la belle Katheryn Winnick qui trouve sa place en femme forte et déterminée.

Cependant, ce n’est ni dans le graphisme, ni dans le casting, que réside le PLUS de Vikings, mais bien dans la découverte d’une civilisation peu connue. Vikings tranche par son parti pris : nous faire plonger dans une société riche et complexe, sans chercher à occulter ou broder véritablement. Là où la série Rome a pris beaucoup de liberté avec la rigueur historique pour offrir un très bon spectacle, Vikings prend le chemin inverse : nous donner le plus de détails possible, être le plus rigoureux possible dans l'approche historique de la société, au risque de rendre la série un poil troublante, chiante ou ardue.

Si on prend le temps de s'intéresser à la série, on apprendra alors beaucoup du peuple viking. La violence de ces derniers était une réalité : pillage, combats à mort, mort dont on rigole en espérant rejoindre Walhalla (sorte de paradis), viol, justice expéditive, sacrifices humains... Mais ce qui est tout autant vrai, c'est cette quête d'égalité, cette place singulière des femmes qui sont aussi importantes que leurs maris. les réalisateurs n'ont pas cherchés à habiller ces Vikings pour les rendre plus agréables. Là où Rome et GoT ont pu faire dans le facile en allant nous jeter du cul et de la violence gratuite, Vikings fait dans le juste. Le sexe n'est quasiment jamais montré mais suggéré tandis que la violence est justement dosée.

Cependant, la chose qui m’a le plus enchanté, c’est la relation à la religion. Ignorant tout de la religion nordique ancienne, j’ai été passionné par la découverte des moindres croyances de ce peuple polythéiste. Entre rites, prières et sacrifices, on baigne dans un univers étranger que l’on veut continuer à comprendre. La série prend un tournant vraiment captivant lorsque le monothéisme (Chrétienté) rencontre le polythéisme (Religion nordique). La découverte de l’un et de l’autre aux yeux de chacun est du meilleur effet, même si elle aurait pu être plus exploitée. 
Les 5 étoiles ne sont pas loin mais je mets 4 pour laisser une marge de progression à la saison 2. 
4/5