mardi 30 juin 2015

Vice Versa



PIXAR est bel et bien devenu le nouveau leader du cinéma d’animation. En 1995, les studios PIXAR avait bluffé le monde cinégraphique avec Toy Story, le premier long métrage d’animation réalisé entièrement en images de synthèse. Toy Story avait ainsi posé les bases de l’univers PIXAR, soit des films intelligents, des sujets intéressants, des personnages intriguant et un rythme vivant. Depuis maintenant deux décennies, les studios PIXAR se sont installés sur le trône du cinéma d’animation. Un règne de sa majesté la lampe qui compte à son tableau de chasse pléthore de succès dont Ratatouille, Toy Story 2 & 3, Les Indestructibles, Monstres & Cie, Là-haut, Le monde de Nemo ou WALL-E.

Le rythme de Vice-Versa est l’un de ses points forts. La présentation des personnages prend 5 minutes maximum et ensuite on plonge directement dans le cœur du sujet. Les péripéties vont bon train et s’enchainent avec une science du rythme chirurgicale, une réussite d’autant plus appréciable que le film jongle constamment entre deux histoires et deux mondes. Mais le film est bien plus qu’un film admirablement bien rythmé. C’est surtout, et avant tout, un film créatif, intelligent et intéressant. Vice-Versa fourmille d’idées formidables. Le subconscient, les rêves, les pensées abstraites, le fil des pensées, la mémoire à long terme… voilà autant d’idées développés avec brio par une équipe technique et un réalisateur très renseignés, ayant travaillés en collaboration avec des neurologues.

Vice Versa, dont le nom français est une nouvelle aberration, est finalement un film intelligent et très plaisant à regarder mais ce n’est peut-être pas le chef d’œuvre que les critiques décrivent. C’est un divertissement astucieux et perspicace mais il n’a pas la magie d’un Toy Story ou l’émotion d’un Là-haut. Même si, je l’avoue, la fin m’a fait couler une petite larme…

4/5

mardi 23 juin 2015

X-Men, First Class (Le commencement)



Après un troisième opus raté et un spin-off inutile, la saga X-Men passe par un petit lifting et un retour aux sources via la caméra de Matthew Vaughn. Ce dernier remonte jusqu'aux enfances de Charles-Xavier et Magneto et la création des X-Men en ces temps troubles de la Guerre Froide. Si CaptainAmerica The Winter Soldier était un bon film de super héros (toujours le meilleur à mes yeux), X-Men First Class est purement et simplement un bon film. Intrigue, personnages, réalisation, réflexion existentielle, la FOX nous livre un film maitrisé à tous les niveaux.
  
Pour commencer, la première partie du film est une série d’études psychologiques plus qu’un réel film de super héros. On y évoque, à tour de rôle, le fait d’être différent, d’être accepté pour sa différence, de devenir adulte, de faire des choix (entre le bien et le mal), d’entretenir une amitié, de contrôler ses capacités. C’est assez inhabituel pour le genre, et c’est plutôt plaisant et fluide. Mais la vraie réussite du film se trouve dans la mise en scène et la réalisation de Vaughn, c'est là que tout son bonheur se ressent et qu'il est communicatif. Il sait bien prendre son temps lorsqu'il le faut, notamment pour travailler ses personnages et les relations entre eux, et accélérer le rythme lors des moments propices. Il alterne légèreté, humour, sensualité et petit coup de folie, donnant de l'intérêt et de la tension à son film. Sans en faire trop, il retranscrit bien l'ambiance des années 1960 et livre des scènes d'action belles sans faire dans le spectaculaires, à l'image du final.

J’ai aussi particulièrement apprécié le scénario du film. En effet, j’ai trouvé l’intégration historique de l’intrigue remarquable, certes simple (Guerre Froide et IIIème guerre mondiale), mais intelligente et intelligible. Le projet de destruction du méchant est bel et bien « diabolique » et le parallèle juifs/mutants fait par Fassbender AKA Magnéto est assez « marrant » (on comprendra l’utilisation des guillemets…). A la longue liste des réussites du film, on peut également ajouter le casting quasi-parfait. Fassbender joue un Magnéto de grande classe, bénéficiant de scènes de qualité (le bar, la partie d’échec, le déplacement de la parabole…). James McAvoy, jeune Professeur X, est une belle incarnation du « bien » et un très bon en guide spirituel. Enfin Kevin Bacon interprète magistralement le rôle du méchant, donnant à ce dernier profondeur et épaisseur, faisant du vilain une vraie réussite, à l’inverse des Marvel aux super-vilains plats et sans saveur.    

Voici ce que nous sommes en droit d’attendre d’un blockbuster : un film intelligent et divertissant. Mais surtout un film qui respecte l’univers auquel il appartient, à l’inverse de JurassicWorld qui, en plus d’être une machine à fric rempli de clichés, niait totalement l’essence de son propos : « la nature est incontrôlable ».

4/5

lundi 22 juin 2015

Jurassic World



Dans les bureaux d’Universal, il y a quelques années : “Ok guys, let’s make big money. To do that, we should take an established and well-loved franchise and make a sequel”. Ils l’ont fait et c’est un succès puisque le film a établi le record du plus grand nombre d’entrées pour son week-end d’ouverture, surclassant par là même Avengers 1. Ce succès est d’une tristesse sans nom. Le film surfe maladroitement sur la vague presque inexploitée des films de dinosaures pour nous soumettre un blockbuster convenu et aseptisé.

Jurassic World n’est pas une merde sans nom comme pouvait l’être The Amazing Spiderman 2 ou de nombreux autres blockbusters. Jurassic World est convenable. Mais nous n’attendons pas un film correct d’une telle production. Nous attendons un blockbuster dément qui nous fasse vivre un moment de cinéma hors norme, qui nous transporte, qui nous éblouisse… Bref, qui nous fasse ressentir la moindre émotion. Mad Mad, Fury Road ou Les Gardiens de la Galaxy, voici des blockbusters de qualité, voici le niveau que nous devons attendre d’un blockbuster. Si nous nous contentons de Jurassic World, nous ne pouvons plus rien espérer des blockbusters. Et alors les studios continueront de nous noyer sous une marée de blockbusters aseptisés, enchainant spin off, sequel, prequel et tout ce que vous pouvez imaginer, juste pour faire du BIF !!!!!!!! Nous devons mettre la barre plus haute, pour que chaque année est son lot de Fury Road !

Jurassic World est tellement plat et rempli de poncifs qu’il en devient drôle. Ma petite amie, pas vraiment fan de dinosaures ou de blockbusters, était prise de fous rires pendant la quasi-totalité du film. On flirte parfois avec le pathétique et on est très loin de la peur que pouvait provoquer le premier Jurassic World. Le film enchaine les plongés, contre plongés, gros plans sur les visages des protagonistes, essayant vainement de stimuler l’émotion. Quant à l’intrigue, elle est pauvre en rebondissements et en suspense (les Raptors qui peuvent communiquer avec l’Indominus Rex, REALLY !!!!!!!).    

Au maximum, Jurassic World divertit le spectateur. Mais en aucun cas il ne permet à ce dernier de s’invertir émotionnellement, ou de prendre réellement du plaisir. Il n’offre rien de nouveau et il n’essaye jamais d’être un grand film. Il se contente d’être passable et nous ne pouvons pas cautionner si peu d’investissement pour un film au background si important.  

2/5