samedi 5 décembre 2015

Jessica Jones - Marvel TV Universe


















Marvel TV Universe 

Avant ma critique de Jessica Jones, et pour une meilleure compréhension de celle-ci, voici un petit rappel des faits concernant les séries Marvel. Marvel à la télévision, c’est 4 séries pour le moment : Agents of S.H.I.E.L.D, Agent Carter, Daredevil et Jessica Jones. Dans un souci de clarté, divisons ces 4 séries en deux groupes, d’un côté Agents of S.H.I.E.L.D et Agent Carter, de l’autre Daredevil et Jessica Jones.

Agents of S.H.I.E.L.D suit les aventures d’une équipe de l’agence d’espionnage SHIELD et la série se déroule par moments en parallèle des films Marvel. Agent Carter met en scène dans les années 40  le personnage de Peggy Carter, ex-petite amie de Capitaine America, déjà apperçue dans Captain America: First Avenger et Captain America : Le Soldat de l'hiver. Ces séries sont donc foncièrement indépendantes l’une de l’autre et rattachées directement au Marvel Cinematic Universe (MCU). 

L’autre groupe, composé de Daredevil et Jessica Jones, est ce que j’appellerai dès lors le Marvel TV Universe (MTVU).  En effet, ces deux séries sont liées l’une à l’autre et sont les pièces d’un grand puzzle que Marvel essaye de mettre en place à la télévision, avec succès pour l’instant. Elles sont toutes deux diffusées sur NETFLIX, toutes deux se déroulent à Hell’s Kitchen, l’un des quartiers de Manhattan, et elles seront bientôt suivies de deux autres séries nous présentant les personnages de Luke Cage (déjà présent dans Jessica Jones) et Iron Fist. Une fois ces 4 séries terminées, nous aurons le droit à la série The Defenders qui réunira les 4 super-héros ! Le tout toujours sur NETFLIX.


Jessica Jones 














 
La maison des idées a encore frappé. Personnellement j’ai tendance à préférer Pixar pour l’Oscar honorifique de Maison de idées, mais comme c’est le surnom de Marvel, je me plis à l’opinion publique. Et il faut dire qu’avec son univers télé bien différent de son univers ciné, Marvel a des idées. Si le Marvel Cinematic Universe (MCU) a un côté très hollywoodien, tape-à-l’œil, éclatant, débordant et globalement marrant, le Marvel TV Universe (MTVU) a quant à lui un côté sombre, Rated R, sanglant, psychologique, et bien plus sur la corde raide. Marvel a donc tout compris, la maison des idées sait que dans les séries il faut du contenu, du développement de personnages, de la psychologie et de la tension. Il faut maintenir le spectateur en haleine et créer un lien entre lui et les personnages, qu’il s’y identifie, les admire ou les déteste mais qu’il ressente quelque chose, quoi que ce soit pour eux. Pour se faire, Marvel s’appuie comme à son habitude sur des castings innovants, pari-gagnant ! Mais aussi sur son implantation géographique à Hell’s kitchen, le pendant marvelien de Gotham City (à une échelle plus réduite). Hell’s Kitchen, c’est tout simplement l’un des quartiers les plus dangereux et les plus mal fréquentés de la grosse pomme, où règne le crime organisé, terrain de jeu de Daredevil et Jessica Jones (entre autres).

Daredevil avait déjà un côté sombre mais le héros s’appuyait sur un acolyte funky qui donnait à la série un ton moins dramatique. Dans Jessica Jones, l’héroïne est une louve solitaire, torturée, violée et déchirée. Marvel mise tout sur la profondeur de son personnage principale, véritable star du show. Krysten Ritter décroche 3 sourires en 13 épisodes, à tout casser, puisque je ne m’en souviens que d’un. Et elle arbore tout au long de la série un visage qui m’a parfois fait penser à une Ally McBeal boudeuse. Bref elle tire la gueule, et autour d’elle c’est pas vraiment la joie. Entre une demi-sœur qui se faisait battre, un voisin camé et un petit ami veuf, ça ne rigole pas beaucoup non plus. Tout ça pour dire que c’est encore plus sombre que Daredevil et du coup, encore plus bon !

Mais Jessica Jones est une bonne série tout court, et non pas seulement une bonne série de super-héros. La série n’a de super-héroïque que les super-pouvoirs, et encore ceux-ci représente la cerise sur le gâteau et aucunement le dessert ! Vous ne verrez donc pas de costumes, pas de symbolisme et très peu de bons sentiments. Si on fait dans la sémantique, on peut même dire que la série nous présente en réalité une antihéros car Jessica Jones est vulnérable, c’est une alcoolique notoire qui traite tout le monde comme de la merde.
  
Si Jessica Jones n’est pas à proprement une série du genre super-héroïque (comme The Flash), c’est qu’elle est avant tout une série dramatique, et cela grâce à un super super-vilain. Ce dernier se prénomme Kilgrave et a le pouvoir de contrôler les esprits. La série se repose énormément sur le traumatisme psychologique qu’entraine la prise de contrôle de Kilgrave sur les esprits. Comment vivre lorsque l’on a fait des choses horribles sous le contrôle de quelqu’un d’autre ?  Comment s’en remettre ? Peut-on s’en remettre ? Le british David Tennant, connu pour avoir interprété Dr Who, campe un méchant de toute beauté. Les meilleurs vilains sont ceux que l’on comprend et que l’on aime, et Kilgrave, on s’y attache vite. A tel point qu’on a envie de le voir à l’écran le plus possible, et qu’on regrette le temps excessif accordé à d’autres personnages comme le policier Will Simpson… WTF ce personnage est inutile !

Mais Jessica Jones c’est aussi une série qui place la femme au centre du show. On pense tout de suite à Jessica, mais elle est majoritairement entourée de femmes, comme son acolyte Trish Walker et son avocate Jeri Hogarth, cette dernière étant même lesbienne rajoutant son ex et sa nouvelle petite amie dans le tableau. Et c’est pour le mieux car il n’y a pas assez de série auxquelles on a donné le lead à un personnage féminin. Et Marvel est plutôt bon dans le domaine puisque la maison des idées a également Agent Carter dans la deuxième saison début en Janvier prochain sur ABC.

Jessica Jones est une très TRES bonne série que je conseille à tous les amateurs de télévision. J’incite donc tous ceux qui possèdent un compte Netflix à la regarder incessamment. C’est une vraie série qui donne de l’importance à ses personnages, encore plus que Daredevil qui reposait davantage sur l’action.    

4.5/5