samedi 10 mai 2014

States of Grace

Il y a un peu plus de deux ans, je n’étais pas très amateur des salles noires. Je n’allais au cinéma que 3 ou 4 fois par an lorsque des amis m’y trainaient, presque de force. Puis un film a tout changé. Je suis allé voir Polisse avec mes parents et j’en suis sorti bouleversé. Dès lors, j’ai ressenti une envie irrépressible de me rendre de façon régulière au cinéma afin de revivre une expérience comme celle que j’avais vécue devant Polisse. De Django Unchained à La vie d’Adèle en passant par Sugar Man, j’ai alors pu vivre de grands moments de cinéma.

Depuis quelques temps, et notamment un séjour de 6 mois en Espagne, j’avais un peu perdu le gout du cinéma. Il faut dire que les (très) pauvres Manof Steel et Pacific Rim que j’avais pu aller voir à Barcelone n’avaient pas vraiment aidé. Si La vie d’Adèle et Gravity ou encore The Grand Budapest Hotel avaient réussi à me redonner un peu l’amour du 7ème art leur impact n’était pas suffisant. Il aura donc fallu attendre une vrai bombe à la Polisse pour que cette passion renaisse. Une bombe nommée States of Grace.

Ce film est tout simplement parfait. Parfois drôle, souvent émouvant et toujours juste, il est maitrisé d’un bout à l’autre. La conversation sur laquelle débute le film annonce parfaitement la suite : spontanée, drôle, vivante, doublée d’une incursion violente du quotidien, elle met en place un univers touchant et authentique. La mise en scène est sobre et la caméra à l’épaule apporte un ton intimiste bienvenu. Cependant, il est impossible de parler du film sans évoquer la performance tout bonnement incroyable des acteurs et notamment de la belle Brie Larson qui porte littéralement le film sur ses épaules.


Il n’y a pas grand-chose à ajouter. Si ce n’est une scène de fin qui répond parfaitement à la scène d’ouverture et qui clôture le film de la plus belle des façons. Rien ne sert d’épiloguer sur ce film, c’est une expérience à vivre pour laquelle les mots n’ont pas vraiment d’utilité. 

5/5

dimanche 23 février 2014

Le vent se lève















Je suis un grand fan de Miyazaki, un très grand fan. J’ai vu tous ses films que je possède en DVD, les murs de mon appartement son couvert de posters de Chihiro, et je suis même allé visiter les studios Ghibli au Japon. C’est donc avec la plus grande impatience que j’attendais le dernier long métrage du virtuose japonais. Rien ne pouvait affecter mon engouement. On le disait plus terre à terre, moins onirique, mais peu importe, j’étais persuadé de retrouver dans « Le vent se lève », la beauté et la poésie qui émanent de chaque œuvres du maitre japonais.

C’est donc avec la plus grande des déceptions, et le plus chagrin que je dois écrire une critique presque incendiaire sur ce dernier Miyazaki. C’est complètement à contre cœur et j’aimerai tellement qu’il n’est pas réalisé ce film. Ça me fend le cœur de le voir finir sur une œuvre si pauvre et bien en dessous de ce qu’il peut faire. Car oui, « Le vent se lève » est mauvais à tous les niveaux. Le film n’est pas uniquement mauvais en comparaison à ses prédécesseurs, il est intrinsèquement nul.

Tout d’abord, le personnage principal n’a aucune prestance, aucun charisme. A aucun moment, on ne s’attache à lui. Miyazaki a toujours privilégié les héroïnes (Voyage de Chihiro, Kiki la petite sorcière, Nausicaa, Mon voisin Totoro) et il aurait peut-être dû rester en terre connue. Car Jiro est fade, il est sans dimension et sans profondeur psychologique. Il est tout simplement sans consistance. L’attachement aux personnages était un atout principal de la filmographie du maitre nippon, mais ici rien n’y fait, les personnages sont sans vie, sans âme.  

Un film terre à terre, j’avais envie de dire pourquoi pas ! J’avais même envie de dire, carrément ! « La colline aux coquelicots » de son fils (sorti il y a deux ans), m’avait enchanté alors qu’il n’avait rien d’onirique. Mais le film était léger et j’étais sorti du cinéma complétement apaisé, transporté par la simplicité et la beauté du film. Dans « Le vent se lève », on ne retrouve rien de tout cela. Le film se perd dans des détails inutiles sur l’aviation ainsi que dans des péripéties inconsistantes et mal-amenées. L’enchainement des scènes est difficile et on ne retrouve plus cette narration fluide et belle si propre à Miyazaki.

Comment descendre ce film sans parler de l’histoire d’amour pathétique qui meuble péniblement un film pauvre à tous les niveaux. Je n’ai rien contre une petite liaison amoureuse pour agrémenter un film si tant est que cette dernière soit bien-amenée et est un sens dans la totalité de l’œuvre. Mais il n’en est rien ici. L’histoire d’amour n’apporte rien, elle n’a aucun fondement et aucun but. Elle est vide et sans intérêt.

Bon, bien évidemment tout n’est pas à jeter et j’ai quand même été heureux de retrouver une bande originale très belle de Joe Hisaishi et des images/dessins plus beaux que jamais. Mais rien de tout cela ne pourra rattraper la déception immense que représente « Le vent se lève ». Pour tous les amoureux de Miyazaki, je préconise l’abstention afin de rester sur de bons souvenirs.   

1.5/5

mercredi 8 janvier 2014

Casse-tête chinois

"Casse-tête chinois", de Cédric Klapisch, est attendu pour décembre 2013.

L’amour est quand même une belle petite salope. Souvent sous le feu des projecteurs pour le bonheur qu’elle procure, elle est pourtant l’une des principales sources de complication et de souffrance. L’amour a deux visages. Si parfois elle rend la vie simple et heureuse, elle peut aussi en faire un enfer. Entre obstacles et tourments, l’existence devient alors un vrai casse-tête chinois. Le titre du film n’aurait d’ailleurs pas pu être mieux choisi… Entrelacement de relations amoureuses en tout genre auxquelles viennent s’ajouter garde partagée et problèmes professionnels, y’a pas à dire, on peut regretter l’enfance et sa douce innocence.

Le casse-tête chinois est à mes yeux le meilleur des trois. Je n’ai pas vu les poupées russes depuis un certain temps mais le souvenir que j’ai du plaisir qu’il m’a procuré n’atteint pas, et de loin, celui du troisième opus. Quant à l’auberge espagnole, je l’ai revu il y a 6 mois avant de partir en stage à Barcelone, et j’ai été plutôt déçu. Alors bien sûr il reste bon mais je l’ai trouvé un peu brouillon et pas vraiment entrainant.

Grand fan de Klapisch, je trouve que tout atteint la maturité requise dans ce film. Les personnages (acteurs), l’histoire et même le cinéma de Klapisch. Utilisant les mêmes procédés que dans ces deux précédents films (scènes rêvées, images animées…), il trouve un équilibre tout à fait convenable qui permet à l’histoire de se dérouler paisiblement. En réalité, ce qui m’a le plus dans ce film, c’est que malgré les obstacles que la vie met sur la route de Xavier, le tout reste léger et plaisant. C’est ça la force de Klapisch, c’est cette aptitude à insuffler de la légèreté dans ces films pour leur donner vie.

La fin laisse à désirer je vous l’accorde. Cependant, il était assez compliqué de se lancer dans un troisième volet sans se casser la gueule, alors on lui pardonne. Mieux que d’éviter la dégringolade, Klapisch nous présente un film conforme à nos attentes, un film agréable qui se laisse regarder facilement. Rien d’exceptionnel, juste bien et Klapischien. Chienne de vie.  

4/5