dimanche 23 février 2014

Le vent se lève















Je suis un grand fan de Miyazaki, un très grand fan. J’ai vu tous ses films que je possède en DVD, les murs de mon appartement son couvert de posters de Chihiro, et je suis même allé visiter les studios Ghibli au Japon. C’est donc avec la plus grande impatience que j’attendais le dernier long métrage du virtuose japonais. Rien ne pouvait affecter mon engouement. On le disait plus terre à terre, moins onirique, mais peu importe, j’étais persuadé de retrouver dans « Le vent se lève », la beauté et la poésie qui émanent de chaque œuvres du maitre japonais.

C’est donc avec la plus grande des déceptions, et le plus chagrin que je dois écrire une critique presque incendiaire sur ce dernier Miyazaki. C’est complètement à contre cœur et j’aimerai tellement qu’il n’est pas réalisé ce film. Ça me fend le cœur de le voir finir sur une œuvre si pauvre et bien en dessous de ce qu’il peut faire. Car oui, « Le vent se lève » est mauvais à tous les niveaux. Le film n’est pas uniquement mauvais en comparaison à ses prédécesseurs, il est intrinsèquement nul.

Tout d’abord, le personnage principal n’a aucune prestance, aucun charisme. A aucun moment, on ne s’attache à lui. Miyazaki a toujours privilégié les héroïnes (Voyage de Chihiro, Kiki la petite sorcière, Nausicaa, Mon voisin Totoro) et il aurait peut-être dû rester en terre connue. Car Jiro est fade, il est sans dimension et sans profondeur psychologique. Il est tout simplement sans consistance. L’attachement aux personnages était un atout principal de la filmographie du maitre nippon, mais ici rien n’y fait, les personnages sont sans vie, sans âme.  

Un film terre à terre, j’avais envie de dire pourquoi pas ! J’avais même envie de dire, carrément ! « La colline aux coquelicots » de son fils (sorti il y a deux ans), m’avait enchanté alors qu’il n’avait rien d’onirique. Mais le film était léger et j’étais sorti du cinéma complétement apaisé, transporté par la simplicité et la beauté du film. Dans « Le vent se lève », on ne retrouve rien de tout cela. Le film se perd dans des détails inutiles sur l’aviation ainsi que dans des péripéties inconsistantes et mal-amenées. L’enchainement des scènes est difficile et on ne retrouve plus cette narration fluide et belle si propre à Miyazaki.

Comment descendre ce film sans parler de l’histoire d’amour pathétique qui meuble péniblement un film pauvre à tous les niveaux. Je n’ai rien contre une petite liaison amoureuse pour agrémenter un film si tant est que cette dernière soit bien-amenée et est un sens dans la totalité de l’œuvre. Mais il n’en est rien ici. L’histoire d’amour n’apporte rien, elle n’a aucun fondement et aucun but. Elle est vide et sans intérêt.

Bon, bien évidemment tout n’est pas à jeter et j’ai quand même été heureux de retrouver une bande originale très belle de Joe Hisaishi et des images/dessins plus beaux que jamais. Mais rien de tout cela ne pourra rattraper la déception immense que représente « Le vent se lève ». Pour tous les amoureux de Miyazaki, je préconise l’abstention afin de rester sur de bons souvenirs.   

1.5/5

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