Réalité est sûrement le long métrage le plus abouti et le plus maîtrisé de
Quentin Dupieux. On y retrouve tous les rouages absurdes de son cinéma de même
qu'une BO électro dont seul lui détient le secret, mais à cela s'ajoute une
mise en scène et une photographie remarquables ainsi qu'une narration complexe
et autoritaire.
Le message porté par le film est également plus marqué que par le passé. On
est toujours dans la volonté de montrer une réalité absurde et presque irréelle
mais Réalité, contrairement à ses prédécesseurs qui étaient plus des morceaux
de vie, est une vrai mise en abîme. Dupieux cherche indubitablement à brouiller
la frontière entre rêve et réalité. On se rend compte progressivement que la
réalité – du moins celle que l’on croit déceler – est tout aussi inquiétante et
angoissante que la bizarrerie du rêve.
Comme dans son précédent film, Réalité est un assemblage de scénettes
s'entremêlant les unes aux autres. Mais à la différence de WrongCops, le film possède un vrai film directeur
qui nous tient en haleine et en admiration quand le film part trop en couille.
On se rattache à une cassette tout droit sorti des entrailles d'un sanglier. Sa
narration allie donc le décousu et le contenu pour un résultat parfaitement
maîtrisé.
Sa maîtrise de la réalisation est également à son paroxysme. Dupieux nous
offre une belle répétition de paysages et de lieux, comme cette montagne
fiévreuse placée au cœur du récit. La qualité esthétique de l’image sert un réalisme
visuel qui contraste brutalement avec le surréalisme des événements. Les
acteurs, comme d'habitude, sont excellents et sublimés. Enfin, l'association du
français et de l'anglais est fluide et agréable. Souvent habitué à réaliser ces
films en anglais (tous sauf son premier long-métrage Steak), Dupieux nous
prouve qu'il sait aussi bien écrire et filmé en français.
Dans ce long-métrage où chaque protagoniste habite un espace-temps aux
contours flous, Quentin Dupieux, en Malin génie cartésien, entre divagations
oniriques et réalité sensible, nous donne l’occasion de douter de tout.
PS : Qui a remarqué que Rubber 2 était à l'affiche du cinéma dans le
film ?
4.5/5
Moi, j'ai remarqué ! Et les autres titres aussi, mais j'ai oublié...
RépondreSupprimerÀ mon avis wonderous state était un indice pour nous dire qu'il était dans un rêve
Supprimeril y a un Wonderous State aussi à un moment donné, mais je n'ai pas percé cette énigme !
RépondreSupprimerEt la référence a White Fire ? ;)
RépondreSupprimeret sur le t-shirt de l'assitant de Zog
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