dimanche 8 mars 2015

Réalité



Réalité est sûrement le long métrage le plus abouti et le plus maîtrisé de Quentin Dupieux. On y retrouve tous les rouages absurdes de son cinéma de même qu'une BO électro dont seul lui détient le secret, mais à cela s'ajoute une mise en scène et une photographie remarquables ainsi qu'une narration complexe et autoritaire.

Le message porté par le film est également plus marqué que par le passé. On est toujours dans la volonté de montrer une réalité absurde et presque irréelle mais Réalité, contrairement à ses prédécesseurs qui étaient plus des morceaux de vie, est une vrai mise en abîme. Dupieux cherche indubitablement à brouiller la frontière entre rêve et réalité. On se rend compte progressivement que la réalité – du moins celle que l’on croit déceler – est tout aussi inquiétante et angoissante que la bizarrerie du rêve.

Comme dans son précédent film, Réalité est un assemblage de scénettes s'entremêlant les unes aux autres. Mais à la différence de WrongCops, le film possède un vrai film directeur qui nous tient en haleine et en admiration quand le film part trop en couille. On se rattache à une cassette tout droit sorti des entrailles d'un sanglier. Sa narration allie donc le décousu et le contenu pour un résultat parfaitement maîtrisé.

Sa maîtrise de la réalisation est également à son paroxysme. Dupieux nous offre une belle répétition de paysages et de lieux, comme cette montagne fiévreuse placée au cœur du récit. La qualité esthétique de l’image sert un réalisme visuel qui contraste brutalement avec le surréalisme des événements. Les acteurs, comme d'habitude, sont excellents et sublimés. Enfin, l'association du français et de l'anglais est fluide et agréable. Souvent habitué à réaliser ces films en anglais (tous sauf son premier long-métrage Steak), Dupieux nous prouve qu'il sait aussi bien écrire et filmé en français.

Dans ce long-métrage où chaque protagoniste habite un espace-temps aux contours flous, Quentin Dupieux, en Malin génie cartésien, entre divagations oniriques et réalité sensible, nous donne l’occasion de douter de tout.

PS : Qui a remarqué que Rubber 2 était à l'affiche du cinéma dans le film ?


4.5/5 

5 commentaires:

  1. Moi, j'ai remarqué ! Et les autres titres aussi, mais j'ai oublié...

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    1. À mon avis wonderous state était un indice pour nous dire qu'il était dans un rêve

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  2. il y a un Wonderous State aussi à un moment donné, mais je n'ai pas percé cette énigme !

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  3. Et la référence a White Fire ? ;)

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  4. et sur le t-shirt de l'assitant de Zog

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