dimanche 17 février 2013

Kiki la petite sorcière


Beaucoup diront que c'est un Miyazaki enfantin, un Miyazaki terre à terre et donc un Miyazaki de seconde main. Certes le coté fantastique est nettement moins developpé que dans Le voyage de Chihiro, certes le film n'est pas aussi dur et violent que Princesse Mononoké ou Nausicaa mais ce n'est aucunement un Miyazaki de seconde main. Le message n'est pas hautement pacifiste ou écologique comme dans beaucoup de ses oeuvres mais il est ici sujet à l'évolution humaine et aux transformations difficiles de l'adolescence. Kiki la petite sorcière nous dévoile à travers un conte japonais simple mais beau le parcours initiatique d'une jeune adolescente qui cherche à s'émanciper.

L'histoire est simple et peut se résumer ainsi : A l'âge de 13 ans les sorcières doivent quitter leur famille et s'installer pour un an dans une ville qui n'a pas encore de sorcières. L'année durant, elles devront se débrouiller seules et faire leurs preuves sans quoi elles ne pourront pas entamer leur formation de sorcière.

Kiki, jeune sorcière de 13 ans, part donc s'installer dans une ville près de la mer du nom de Koriko pour faire ses preuves. Notons tout d'abord que c'est après un voyage à Stockholm que Miyazaki peindra cette ville de Koriko. De Paris à Lisbonne en passant par Naples on ressent très clairement les inspirations européennes de Miyasaki.

Le film est simple et les rebondissements sont minces mais le charme opère. Nous suivons Kiki et ses problèmes typiques d'une adolescente s'émancipant et cherchant sa place dans la société. La pauvre Kiki qui a toujours vécu dans un petit village doit faire face aux relations plus impersonnelles de la grande ville, elle doit apprendre à gagner son argent et à le dépenser correctement et elle doit faire face à une solitude nouvelle et angoissante. C'est donc des sujets très ancrés dans la réalité que Mizayaki traite à travers ce film et c'est cette identification qui nous attache à cette jeune fille. 

Au-delà des problèmes précédemment énoncés, Kiki la petite sorcière traite surtout du thème de la perte de confiance à laquelle tout le monde peut être sujet. En effet, face à cette nouvelle vie, Kiki est quelque part un peu effrayée et elle perd peu à peu confiance en elle, cela se traduit notamment par la perte de ses pouvoirs magiques (capacité de communiquer avec son chat, capacité de voler). Elle finira par retrouver confiance en elle grâce à un épilogue heureux mais le message transmis par Miyazaki reste intact.

Enfin, ce long métrage du maitre nipon jouit encore une fois d'une parfaite palette de couleurs et de paysages qui rendent l'animation belle et émouvante. De plus, la bande originale de Joe Hisaishi est encore très juste et envoutante.

Kiki la petite sorcière est un conte pour enfants aux messages pour adultes.

4.5/5

1 commentaire:

  1. Ce film merveilleux mérite bien les 5 étoiles attribuées. Miyazaki est un génie et cette oeuvre en est une nouvelle preuve. c'est vrai que les adultes et les enfants trouvent leur compte dans ce récit fantastique.
    Un grand bravo pour ton blog. Je t'invite à venir sur le blog "La plume et l'image". Mes chroniques paraissent dans la rubrique "Le ciné de Gérard".
    A bientôt !

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