Showtime, assurant entre autres les diffusions américaines de Dexter, Californication, Homeland,
Shameless ou Master of Sex, a longtemps été considéré comme la principale chaîne
de télévision concurrente d’HBO. Cependant, avec Mad Men, Breaking Bad et The Walking Dead, AMC s’est imposé
progressivement comme l’un des concurrents les plus sérieux d’HBO. Hell on Wheels n’a pas en France la
reconnaissance de The Walking Dead et
c’est bien dommage au vu de la très bonne qualité de la série, à mes yeux bien
supérieure à celle de The Walking Dead
que je ne parviens pas à prendre au sérieux. Avec Hell on Wheels, AMC nous livre un divertissement instructif et
culturel d’une rare qualité et la série gagne à être davantage reconnue au sein
de l’hexagone. Je viens seulement de finir la première saison donc cette
critique ne s’attardera que sur cette dernière. Je publierai cependant une
seconde critique une fois la série, encore en cours de production, complètement
achevée.
La série prend pour point d'ancrage la mort du président Lincoln et la fin
de la guerre de Sécession. Nous sommes donc plongé dans le monde impitoyable de
l'Ouest sauvage avec l'arrivée du premier chemin de fer qui va marquer un
tournent pour cette culture prête à décimer des populations entières pour se
développer. Hell on Wheels, c’est l’histoire
de la construction de cette voie ferroviaire qui va changer la face du monde. En
effet, à bien des égards, l’édification du chemin de fer reliant New-York à San
Francisco fut l’un des plus grands événements de l’histoire américaine. Cette
grande entreprise est l’une des causes principales de la puissance américaine
et elle est l’un des fondements majeurs de l’ « American Way Of Life ».
A l’instar de The Imitation Game (entre autres) et malgré ses imperfections, la
série a donc le mérite de porter à l’écran un événement historique remarquable
et immanquable.
Hell on Wheels décrit donc, sans gros sabots, les conditions
de vie des anciens esclaves noirs et la difficulté tenace à être considéré
comme des hommes libres mais aussi le massacre des populations indiennes et les
différentes relations entre toutes ces communautés. Elle démontre également que
l'homme blanc, qu'il vienne d'Irlande, de Norvège, de Grande-Bretagne ou de
n'importe quelle autre terre, n'est intéressé que par deux choses, le pouvoir
(notamment celui de vie et de mort sur ces semblables) et les billets verts.
Triste constat que celui-ci mais cela prouve la bienséance des créateurs quant
à la vérité historique. On est bien loin d'un éloge de la nation américaine et
c'est tant mieux !
La série nous offre donc une reconstitution historique tout à fait
appréciable, entre punition faite de goudron et de plume et confrontation
indiens/cowboys. Car oui, Hell on Wheels
est une série que l’on peut qualifier de Western. Vous aurez donc votre dose de
saloon et de pistolets à 6 cartouches que l’on doit recharger manuellement et
rapidement. Les décors et les costumes sont soignés et il règne tout au long de
la première saison une sensation d’insécurité permanente. Contrairement à d’autres
séries comme Game of Thrones, Hell on Wheels parvient à maintenir une certaine
unité géographique. Ainsi, on passera la majeure partie du temps à suivre les
péripéties d’un bidonville de travailleurs et de voleurs, de prêtres et de
prostituées, village mouvant chargé de la construction de la voie ferrée.
Mais à mes yeux, la vraie réussite de cette première saison tient à la
construction de ses personnages et à leurs interactions ingénieuses. Tout d’abord,
le héros est parfait, torturé et charismatique, il fait preuve d’une présence
inébranlable à l’écran. Réincarnation de Sawyer dans Lost, il interprète sans fausse note le rôle du cowboy silencieux
et tourmenté. Pas de quoi d’extasier non plus car le rôle ne comporte pas
énormément de variations d’émotions mais il fait le job plus que
convenablement. Dans ce bidonville westernien, on trouve également un prêtre légèrement
psychopathe accompagné de son discipline qui se trouve être un ancien indien que
ce dernier a accueilli, des prostitués, un leader afro-américain qui va tenter
de s’émanciper, un Norvégien froid et intransigeant qui tente te maintenir la
sécurité, deux jeunes irlandais innocents qui sont venus faire fortune sur le
nouveau continent et Mr Durant, PDG de cette grande entreprise. Tout ça sans
oublier la magnifique Mrs Bell, veuve de feu Mr Bell, géomètre au service de Mr
Durant pour la construction du chemin de fer. La série prend son temps et
chaque personnage a un arc scénaristique complexe avec des scènes qui lui sont
consacrées et qui le font évoluer. Enfin, le jeu des acteurs est globalement de
bonne qualité.
Cette saison 1 aux 10 épisodes de 42 minutes est donc un vrai plaisir à
regarder. Plaisir décuplé par une bande originale de qualité qui utilise
notamment la chanson Timshel de Mumford & Sons au début de l’épisode 9, un
véritable bonheur ! Prenez le temps de regarder cette très bonne série à
la reconstitution impeccable et parlez-en autour de vous, car Hell on Wheels
gagne à être connue au sein de l’hexagone.
4/5
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