dimanche 13 septembre 2015

Skyfall




Je n’ai jamais été très fan des films d’espionnage. Je trouve le genre trop homogène, trop codifié, et donc pas assez inventif et surprenant. Il est très rare d’être franchement étonné face à un film d’espionnage, puisque l’on nous resserre toujours des recettes légèrement modifiées de ce que l’on a déjà vu cent fois. Ça s’ouvre donc presque constamment par une course poursuite, ça comprend souvent un méchant que veut détruire le monde, et une petite taupe cachée quelque part est toujours la bienvenue. Bref, ça reste du divertissement pour moi, et rarement un divertissement de grande qualité.

Après avoir vu l’excellent Mission Impossible : Rogue Nation cet été, et suivant de prêt la sortie de Spectre, le nouveau Bond en salle le 11 novembre,  j’ai décidé de redonner sa chance au genre. N’ayant vu aucun bon James Bond de l’ère Daniel Craig (seulement le pathétique Quantum of Solace), j’ai pris la décision de me lancer dans le visionnage de Skyfall, considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs Bond. Et je n’ai pas été déçu ! Sam Mendes nous délivre un travail de grande qualité, ce qui ne peut que nous encourager à aller voir Spectre, nouvel opus de l’agent 007 avec Sam Mendes encore au commande et Christoph Waltz dans la peau du méchant.

Quelles sont donc les satisfactions de Skyfall ? En premier lieu, j’ai trouvé que le film nous faisait voyager (Istanbul, Macao, Ecosse…) sans pour autant se perdre en chemin comme cela est souvent le cas dans ce genre de film. Dans la même optique, on peut noter que Sam Mendes, dont la filmographie témoigne plus d’une affection marquée pour le drame psychologique (American Beauty et Noces Rebelles), prend son temps. Ainsi, les scènes d’action ne sont pas légion, et elles sont amenées avec soin et application. J’ai également apprécié les choix de réalisation du britannique et notamment ses jeux de lumière et d’ombre, comme le combat à Shanghai sous la forme d’ombres chinoises, ou encore les nombreux plans sur Bond de dos avec une importante source de lumière jaillissant de derrière (feu dans le manoir, néons au bar…). Pour finir, la satisfaction principale du film est la présence de Javier Bardem en méchant psychopathe. Sa première apparition est splendide et incroyablement orchestrée. Son interprétation du méchant est inédite. Quel grand acteur !!!! De plus, son but diabolique n’est pas de détruire la terre, d’asservir le monde ou tout autre objectif démesuré et par conséquent sans intensité dramatique. La simplicité et la sincérité de son dessein en fond un méchant crédible et appréciable.

Cela étant dit, le film comporte malheureusement son lot de défauts ! Tout d’abord, il donne une vision ridicule du hacking, de l'informatique et de la technologie en général. Ensuite, on est forcé de constater que plus grand-chose ne différencie aujourd'hui un Bond d'un autre film d'action US, dont la noirceur du propos est devenu le fonds de commerce (cf les Batman). Enfin, la palette d’émotion de Daniel Craig reste tout de même limitée et, mis à part un masque crispé, ce dernier nous offre pas grand-chose à nous mettre sous la dent. Pour finir, le générique d’ouverture verse dans le psychédélisme revisité du plus mauvais effet.
  
Rendez-vous dans les salles noires le 11 novembre pour la sortie de Spectre ! Ce nouvel opus sera-t-il le dernier de l’ère Craig ? Qui voyez-vous pour le remplacer, faites-moi part de vos idées dans les commentaires. Personnellement, je verrai bien Benedict Cumberbatch ! Oui, vous m’avez bien lu. 

3.5/5

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