jeudi 1 décembre 2016

Les Animaux Fantastiques


















Les Animaux Fantastiques est globalement un bon film. La réalisation de David Yates est à son paroxysme, si tant est qu’on appréciait déjà le côté plus sombre emprunté par le cinéaste depuis Harry Potter 5, le casting est phénoménal, l’univers magique s’enrichit de nouveaux éléments avec juste le soupçon nécessaire de nostalgie, et enfin, le film donne réellement envie de venir revisiter cette nouvelle création de J.K. Rowling, premier film d’une série de 5. Cependant, le long-métrage n’est certainement pas exempt de reproches.

Commençons par le principal point noir pour finir sur les bonnes notes. On pourra reprocher au film son découpage un peu maladroit, résultant probablement d’un scénario imparfaitement ficelé. On suit en effet deux histoires en parallèle qui semblent s’emboiter maladroitement l’une avec l’autre. C’est toujours un peu le problème dans les films qui essayent de mettre en place un nouvel univers, n’arrivant pas à garder la cohérence propre au « grand » film. Et le découpage du film, qui prend son temps sur chacune des parties, n’aide pas vraiment à gommer cette imperfection.  

Mais la véritable réussite du film est incontestablement son casting. Eddy Redmayne est parfait dans le rôle du zoologiste spécialisé en animaux magiques. On peut reprocher à Eddy Redmayne de parfois « sur-jouer » (Jupiter Ascending), où peut-être de simplement trop montrer qu’il joue, mais ici cela colle parfaitement au personnage. Il nous fait croire, à travers sa bizarrerie naturelle, qu’il aime profondément ses animaux magiques et qu’il a un véritable lien avec eux. Colin Farrell, acteur incroyablement sous-coté à mon avis, est également incroyable. Il joue d’une telle façon qu’il est très difficile de percevoir de quel côté il penche, vers les forces du mal ou pas. C’est une très belle performance de sa part. Mais la palme revient à Dan Fogler, inconnu au bataillon, qui transperce l’écran. Campant le seul Moldu (Non-Magicien) du film (ou presque), il apporte cet émerveillement que David Yates avait un peu négligé dans sa réalisation plus « dark ». Il donne au film ses yeux d’enfants et vient insuffler un vent de fraicheur. Mais, surtout, il est extrêmement attachant.

J’en viens donc à mon deuxième point positif qui est l’écriture de J.K. Rowling, co-scénariste du film. JKR a cette qualité incroyable de créer des personnages profondément attachant. Les relations et les émotions entre les différents protagonistes paraissent crédibles et réelles au sein d’un univers complètement fantastique. Elle imprime le film d’une authentique humanité qui nous fait rentrer plus facilement dans l’histoire. En parlant de l’histoire, malgré les défauts évoqués ci-dessus, il faut reconnaitre l’imagination et la créativité extraordinaire de l’auteur britannique. Les amoureux de l’univers d’Harry Potter trouveront là tout ce dont ils ont rêvé. En installant son histoire dans les années 30 aux Etats-Unis, JKR change complètement de décors et pourtant, parvient à donner au tout le même sentiment magique que l’on retrouvait dans Harry Potter. Elle maitrise parfaitement son univers et ça me rend confiant sur la qualité de la nouvelle franchise, qui, je crois, devrait s’installer à Paris pour le prochain opus.

Les Animaux Fantastiques s’inscrira probablement pas son nom à la liste des « classiques » du cinéma mais il reste un bon film de genre et une bonne première brique au nouvel édifice lancé par JKR et Warner Bros.

3.5/5

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