samedi 17 décembre 2016

Premier contact



Avec Premier Contact, Denis Villeneuve passe dans la cour des très grands. Il commence à prendre place, discrètement mais surement, au milieu des mastodontes que sont Spielberg et compagnie, dans cette ligue de cinéastes surdoués, celle des touche-à-tout, mais toujours avec exigence et qualité.  Avec Premier Contact, Denis Villeneuve renoue surtout avec la SF intelligente, avec la SF sensorielle d’Under the Skin, la SF intimiste de Bienvenue à Gattaca et la SF poétique et humaniste de 2001, L’Odyssée de l’Espace. Premier Contact a, dans son message comme dans sa réalisation, tout d’un grand classique de la science-fiction. Avec cette introduction au genre, Denis Villeneuve tape fort sur la table et prouve tous les espoirs que l’on avait placé en lui quand on lui a offert la réalisation du prochain Blade Runner.

Tout d’abord, ne vous attendez pas à voir un film de SF classique, et c’est triste de devoir utiliser ce terme, avec un trop plein d’action. Il n’y a pas une seule scène d’action dans Premier Contact, qui repose sur l’intimité et le ressenti. Il y a un peu de grandiose, mais très peu, suffisamment pour les besoins du genre. Ce n’est donc pas un grand spectacle, c’est basé sur la réflexion et le développement des personnages, sans jamais oublier le développement de l’histoire et du suspense. C’est maitrisé à la perfection, tant dans le message que dans une réalisation pleine de maturité. Parlons d’ailleurs de la réalisation tout juste incroyable du québécois. Le mixage sonore du film est prodigieux, les sons provenant des aliens font vraiment sons extra-terrestres, comme aucun instrument connu sur terre, comme des violons aliens. La cinématographie est somptueuse, avec des plans aériens magnifiques dans lesquels Denis Villeneuve excelle (comme il l’avait prouvé dans Sicario). Pour faire court, c’est mené, artistiquement et techniquement, d’une main de maître.

Mais le plus vibrant dans ce film, ça reste son message, un message qui colle parfaitement à l’air du temps, arrivant à point nommé et propulsant encore plus le film dans la lumière, critique et populaire. Premier Contact cherche à transmettre un message de compréhension et d’ouverture à l’autre, introduisant l’idée qu’il puisse y avoir plusieurs points de vue sur des choses considérées comme universelles. Comme le langage formate notre façon de penser, apprendre une autre langue peut ouvrir la pensée et apporter une autre façon de voir les choses, un autre point de vue pour mieux comprendre notre monde. Ce film fait donc du bien surtout dans notre société où de plus en plus les sentiments prennent le dessus sur la logique et les faits.

Premier Contact est donc un film de SF original, qui rentrera à coup sûr au panthéon du genre, un film comme on en voit rarement à Hollywood, les trop nombreux panneaux de production au début du film témoignant de la difficulté à produire ce genre de long-métrage. En tout cas chapeau l’artiste ! 

4.5/5

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