jeudi 11 juin 2015

San Andreas



Parti pour voir Jurassic World sur les Champs-Elysées le jour de sa sortie, je me suis finalement retrouvé devant San Andreas. Il faut bien comprendre que je suis légèrement agoraphobe sur les bords, et également allergique aux emmerdeurs. Alors, face à la horde de teenagers prêts à faire claquer, craquer, grincer, crisser leur mâchoires en s’empiffrant abondamment de pop-corn et autres produits destinés à provoquer le meurtre prémédité, je me suis rabattu sur le nouveau blockbuster du ROCK !!! Là, au moins, j’étais tranquille. On était 3 dans la salle.
  
En regardant ce film, je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à l’un des rares très bons passages de Tomorrowland. Dans la dernière production de Brad Bird, Hugh Laurie déclame une tirade remarquable et remarquée. Il y explique, grossièrement, que l’humanité, plutôt que de faire en sorte de sauver la planète, préfère se complaire à imaginer sa destruction. Plus le film avançait, plus je me questionnais sur l’intérêt des films post-apocalyptiques comme 2012 où Le jour d’après. Pourquoi ces derniers remportent-ils un tel succès ? Pourquoi sommes-nous si quémandeur de désastre ? Qu’y a-t-il de jouissif à votre notre planète s’autodétruire (ou pire à nous voir la détruire) et l’humanité périr ? Comment les habitants de Californie peuvent-ils se régaler d’un tel spectacle alors que la menace d’un séisme d’envergure est réelle ?

A mon sens, aller voir San Andreas, c’est coupé son cerveau et apprécié le spectacle. Inutile donc de mentionner le scénario pathétique où le héros, [SPOILERS] séparé de sa femme et de sa fille, va parvenir à les sauver pour finalement reconstruire sa famille. Le mauvais scénario est un fait acté lorsque vous entrer dans la salle, donc si San Andreas n’est pas un bon film, il faut espérer qu’il soit un divertissement de qualité. Et c’est le cas. En effet, il faut reconnaître que San Andreas défend avec courage les couleurs du film catastrophe. Force est de reconnaître que l'oeuvre donne de manière généreuse ce que l'amateur de destruction est venu chercher. Il assure suffisamment la part de grand spectacle que l'on est en droit d'attendre avec son quota d'images chocs, de situations tout aussi variées que désespérées, ou encore d'effets spéciaux impressionnants et bien réalisés. Oui, certaines scènes versent dans l'improbable. Mais peu importe car le plaisir est là.
  
Brad Peyton réussit à ce que l'on s'attache un tant soit peu à ses personnages au milieu des décombres. Bon, faut surtout dire qu'il y a Carla Gugino, la MILF la plus sexy de la planète, et Alexandra Daddario, qui n’est pas à plaindre non plus, donc ça aide. Mais le plus remarquable reste The Rock, qui s’est vraiment transformé en un acteur sur lequel on peut compter. On pense notamment au très bon No Pain No Gain où il nous avait agréablement surpris. La trajectoire de cet ancien catcheur est notable, lui qui porte presque une franchise dont le 7ème volet se classe à la quatrième place des plus gros scores au Box-Office de l’histoire. Ce même catcheur qui va incarner prochainement Shazam un super héros de l’univers DC.

San Andreas est une grosse sucrerie appétissante, avec une scène d’ouverture solide, mais qui sera sans doute assez vite oublié une fois la porte de la salle de cinéma franchie. San Andreas coche avec application toutes les cases des recettes du succès du genre catastrophe, livrant une oeuvre sympathique et divertissante.
  
Même si objectivement c’est moyen ;)

2.5/5

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