Après un troisième opus raté et
un spin-off inutile, la saga X-Men passe par un petit lifting et un retour aux
sources via la caméra de Matthew Vaughn. Ce dernier remonte jusqu'aux enfances
de Charles-Xavier et Magneto et la création des X-Men en ces temps troubles de
la Guerre Froide. Si CaptainAmerica The Winter Soldier était un bon film de super héros
(toujours le meilleur à mes yeux), X-Men First Class est purement et simplement
un bon film. Intrigue, personnages, réalisation, réflexion existentielle, la
FOX nous livre un film maitrisé à tous les niveaux.
Pour commencer, la première
partie du film est une série d’études psychologiques plus qu’un réel film de
super héros. On y évoque, à tour de rôle, le fait d’être différent, d’être
accepté pour sa différence, de devenir adulte, de faire des choix (entre le
bien et le mal), d’entretenir une amitié, de contrôler ses capacités. C’est
assez inhabituel pour le genre, et c’est plutôt plaisant et fluide. Mais la
vraie réussite du film se trouve dans la mise en scène et la réalisation de
Vaughn, c'est là que tout son bonheur se ressent et qu'il est communicatif. Il
sait bien prendre son temps lorsqu'il le faut, notamment pour travailler ses
personnages et les relations entre eux, et accélérer le rythme lors des moments
propices. Il alterne légèreté, humour, sensualité et petit coup de folie,
donnant de l'intérêt et de la tension à son film. Sans en faire trop, il
retranscrit bien l'ambiance des années 1960 et livre des scènes d'action belles
sans faire dans le spectaculaires, à l'image du final.
J’ai aussi particulièrement
apprécié le scénario du film. En effet, j’ai trouvé l’intégration historique de
l’intrigue remarquable, certes simple (Guerre Froide et IIIème guerre mondiale),
mais intelligente et intelligible. Le projet de destruction du méchant est bel
et bien « diabolique » et le parallèle juifs/mutants fait par
Fassbender AKA Magnéto est assez « marrant » (on comprendra
l’utilisation des guillemets…). A la longue liste des réussites du
film, on peut également ajouter le casting quasi-parfait. Fassbender joue
un Magnéto de grande classe, bénéficiant de scènes de qualité (le bar, la
partie d’échec, le déplacement de la parabole…). James McAvoy, jeune Professeur
X, est une belle incarnation du « bien » et un très bon en guide
spirituel. Enfin Kevin Bacon interprète magistralement le rôle du méchant,
donnant à ce dernier profondeur et épaisseur, faisant du vilain une vraie
réussite, à l’inverse des Marvel aux super-vilains plats et sans saveur.
Voici ce que nous sommes en droit
d’attendre d’un blockbuster : un film intelligent et divertissant. Mais
surtout un film qui respecte l’univers auquel il appartient, à l’inverse de JurassicWorld qui, en plus d’être une machine à fric rempli de clichés,
niait totalement l’essence de son propos : « la nature est
incontrôlable ».
4/5
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