A la fin des années 2000, j’avais
regardé les deux premières saisons d’une série française plutôt rafraichissante
et intéressante. Puis, face à l’annulation de la série par la chaine Comédie, j’étais
passé à autre chose, oubliant presque tout de la série mais en gardant un
souvenir plutôt agréable. En plein dans ma période super-héros, dans ma
recherche de nouveaux supports, j’ai fini par retomber sur Hero Corp, donc je
me rappelais des rumeurs de reprise par France 4. J’étais donc très content et
pas vraiment surpris de voir que le show s’était développé dans une troisième
puis une quatrième saison. Résultat des courses, 4 jours plus tard, j’ai revu
dans leur intégralité les 4 premières saisons.
Simon Astier, fils de comédiens,
a été élevé, comme son demi-frère Alexandre, dans un milieu artistique dense et
riche. Après s’être essayé à la musique et au montage, il décide finalement d’être
comédien. Il commence sur les planches, en famille comme c’est la coutume chez
les Astier, puis se voit offrir un rôle dans la série Kaamelott, en famille
encore, avant de créer sa propre série en 2008, en famille toujours. Dans cette
série, son père, Lionel Astier (beau-père du roi Arthur dans Kaamelott), y joue
un rôle important, presque principal, sa mère, Josée Devron, y joue un rôle
secondaire et enfin, son demi-frère, Alexandre Astier, y fait une brève
apparition à la fin de la saison 2. Notons qu’à l’instar de son demi-frère avec
Kaamelott, Simon Astier est également le créateur, le scénariste, l’acteur
principal et le réalisateur d’Hero Corp. Une série qui nous présente le
quotidien de super-héros parias, dont les pouvoirs dégénèrent.
Hero Corp est à Simon Astier ce
que Kaamelott fut à son demi-frère Alexandre, à savoir une série télé culte
débutée dans une relative confidentialité qui se métamorphosera en vrai
phénomène, un OVNI télé à l’univers complexe, suivi passionnément par une base
de fans fidèles. Pour présenter correctement la série, il est nécessaire de
parler de son développement plutôt inédit en France. En 2008 la première saison
est diffusée sur Comédie, suivie d’une deuxième en 2010. Faute d’audience, la
chaine annule la série après deux saisons. Puis se crée une campagne virale de
grande ampleur dirigée par une fan-base organisée et déterminée, avant que la
chaine France 4 reprenne le flambeau. Si le procédé n’est pas nouveau aux
Etats-Unis, Star Trek et Community en furent bénéficiaires, c’est une première
en France.
Pour finir d’introduire
correctement la série, précisons que les deux premières saisons sont
constituées de 15 épisodes de 20 minutes, la 3ème de 35 épisodes de
7 minutes et la 4ème de 19 épisodes de 13 minutes. Notons aussi que
la 4ème saison qui s’est achevée en Janvier dernier n’est pas la
dernière, puisque qu’une 5ème et ultime saison a été annoncée il y a
quelques mois par Simon Astier. Les fans, dont je fais maintenant partie, s’en
réjouissent d’avance.
Mélangeant le super-héroïque, le
fantastique, l’horrifique, l’aventure et la comédie, Hero Corp est un OVNI
télévisuel, « une nouveauté un peu fraiche » pour reprendre les termes
de son créateur. Une qualité qui lui a surement couté son annulation en 2010,
face à des téléspectateurs non avertis et non éclairés. Chaque saison a une unité
de lieu qui change au fur et à mesure des saisons. Mais le ton de la série
change également. On passe de l’aventure/comédie dans la première saison, au
fantastique/comédie dans la deuxième pour se tourner vers quelque chose de plus
horrifique/super-héroïque dans les deux dernières.
Comme je l’ai précédemment
évoqué, la série change de format à partir de la troisième saison, soit à cause
de choix imposés par France 4, soit à cause d’une volonté personnelle. Il n’en
reste pas moins que ce nouveau format court permet à Simon Astier d’expérimenter
dans de nombreux domaines. Astier y tente donc des choses, s’attaquant aux
vampires, aux zombies, et même à l’épisode musical (à sa manière). La série
prend un tournant radical, comme l’avait fait Kaamelott dans sa saison 5, mais
réussit. Car malgré un côté bien plus sombre, le show jouit toujours d’une
écriture propre (au sens de l’appartenance) et d’un caractère comique marqué.
Traitant des super-héros, la
série est une vraie déclaration d’amour à l’univers des comics. A l’instar de
ces derniers, Hero Corp pose les bases (dans sa première saison) puis développe
sa mythologie, multiplie les vilains et les enjeux. Mais l’affiliation à l’univers
de la bande dessinée est plus poussée que cela. Le traitement de l’histoire est
également très proche de celui des BD.
Les situations de crises (évasion, climax…) se résolvent assez facilement,
simplifications scénaristiques propre au neuvième art. La vision manichéiste du
bien et du mal est également très marquée comme dans les comics, bien que
subtilement nuancée.
Tout ça pour en venir à la raison
qui nous fait vraiment Hero Corp, son humour. Un humour absurde, NULS, de
franc-parler, de quiproquos, d’acteurs théâtraux, et d’une écriture bien particulière.
Certes la diction est parfois la même et le verbe s’approche de certaines
répliques de la cultissime Kaamelott (après tout, ils n’ont pas été élevés dans
la même famille pour rien), mais Hero Corp possède son charme propre et son
univers bien à elle. Simon Astier s’accompagne d’amis, d’acteurs peu connus au
personnalité bien trempée, de comédiens (on parle ici de théâtre), d’humoristes
de stand-up, bref d’une bande de clowns qu’il fait gesticulés comme bon lui
semble. Le résultat donne des personnages imparfaits mais attachants encore une
fois un peu dans l’esprit de sa frangine, Kaamelott.
Hero Corp est ce que la
télévision française nous donne de mieux, de plus innovant, de plus en rapport
avec l’époque. C’est une série unique, à la vision bien arrêtée d’un
réalisateur entreprenant.
4.5/5
Bonjour.
RépondreSupprimerJ'ai toujours hésité à me lancer dans cette série, mais les louanges que tu en fait dans cet article vont peut-être finir par me convaincre. J'avais adoré Kaamelott et avais un peu peur que ce soit du "copier-coller " mais elle semble finalement posséder un univers qui lui est propre.
Joli article. ;)