F
A R G O
Fargo est une série créée et
réalisée par Noah Hawley. Elle fut diffusée en 2014 sur la chaine FX et est basée
sur le film du même nom sorti en 1996, écrit et réalisé par les frères Joel et
Ethan Coen, également producteurs de la série. Au début du film, et de chaque
épisode de la série, ces quelques phrases sont écrites à l’écran : « Ceci est une histoire vraie. Ces événements
ont eu lieu dans le Minnesota en 1987 (en 2006 pour la série). A la demande des
survivants, les noms ont été changés. Par respect pour les morts, le reste est
décrit exactement comme cela s’est déroulé ». Malheureusement, désolé
de vous décevoir, ceci est une petite plaisanterie des génialissimes frères Coen. Dans leur film, seule une scène est tirée d’un fait divers, celle où l'un des tueurs à
gages se débarrasse d'un corps à l'aide d'une machine à broyer le bois, scène
emblématique du long-métrage. Dans la série, pas de broyeur à bois, mais le
message d'introduction est similaire, telle une signature qui relie le film à
sa version télé.
F
A R G O
Fargo s’inscrit dans la tendance,
pas nouvelle (Band of Brothers) mais
désormais répandue, des mini-séries. Les saisons de 24 épisodes (Lost, Desperate Housewifes, 24h Chrono etc.)
se font de plus en plus rares et on voit émerger de plus en plus de « mini-séries »
de 10 épisodes, ou moins (True Detective,
Utopia, Top of the lake etc.). Ces dernières, fréquemment réalisées par des
réalisateurs de renom voulant s’essayer au petit écran, sont souvent des séries
innovantes, marquée de la vision particulière de leur créateur, et nous
présentant un cadre et un univers original. Oubliez donc les bureaux et les appartements
de New York et laissez-vous entrainer dans les bayous de Louisiane (True Detective), autour d’un lac néo-zélandais
(Top of the lake), au fin fond de l’Angleterre
(Utopia) ou ici dans le Minnesota
glaciale du nord américain. Les mini-séries permettent également, de par leur
format court, de maintenir l’intensité dramatique tout au long du show,
aboutissant donc à des œuvres homogènes et moins inégales. Et cela malgré une ellipse
de plusieurs années au milieu de la saison, à l’instar de True Detective.
F
A R G O
Si la série en est très éloigné
dans le fond, elle me fait cependant penser à Mr. Robot dans la forme. J’entends par là que la série est marquée,
distinctement, de la patte de son réalisateur. On est face à des vrais choix
artistiques de mise en scène. Lors de l’ouverture d’une scène par exemple, Noah
Hawley est très friand de gros plans (une tasse, une lampe, une bouche, des
chaussures…) avec une caméra qui progressivement s’éloigne pour laisser voir le
plan d’ensemble. Les transitions sont également très soignées et le tout est
accompagné de vraies expériences musicales ! En effet, la BO de la série
fourmille de chansons et de mélodies très spéciales qui accentuent l’effet de
style. La musique classique dans les moments de tension est également une
marque de fabrique de Fargo.
F
A R G O
La série jouit également d’un
casting parfait. En tête d’affiche, comme pour True Detective, on retrouve deux acteurs de cinéma, Martin Freeman
et Billy Bob Thornton. Le premier, connu notamment pour avoir interprété Bilbon
Sacquet dans la trilogie du Hobbit, joue un homme sans envergue travaillant
dans une compagnie d’assurance. Un personnage au premier abord très innocent
qui va se transformer progressivement, parfait pour Martin Freeman. Le second,
Billy Bob Thornton campe un psychopathe de génie, sans compassion, ni
sentiments d’ailleurs. Un homme vicieux qui aime faire mal aux autres sous
toutes les formes possibles et imaginables, mais un personnage attachant malgré
tout.
F
A R G O
Pour finir la série se
caractérise par les métaphores, les petites histoires et les devinettes qui
peuplent sa narration. On apprendra donc pourquoi le vert est la couleur dont l’œil
humain peut percevoir le plus de nuances. On sera instruit de plusieurs récits
bibliques. Et on aura quelques devinettes dont cette dernière (assez
connue) : Un chasseur a en sa possession un lapin, un renard et une
salade. Il doit traverser un pont mais ne peut traverser qu'un seul objet
à la fois. Comment s'y prendra-t-il, sachant que, une fois seul, le renard
mange le lapin, le lapin mange la salade.
4.5/5
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire