samedi 21 mai 2016

And Then There Were None


















A l’occasion du 125ème anniversaire de la naissance d’Agatha Christie, la chaîne britannique BBC a produite en 2015 une mini-série de 3 épisodes de 55 minutes intitulée And Then There Were None. La série est une adaptation du roman Dix petits nègres, qui, avec 100 millions d’exemplaires vendus, est le livre le plus vendu de l’écrivaine britannique. C’est également, dans la liste des ouvrages les plus vendus au monde, le premier roman policier et le sixième livre tous genres confondus. Je tiens à confesser tout de suite que je n’ai pas lu Dix petits nègres, ni d’ailleurs aucun roman d’Agatha Christie… Honte à moi ! C’est donc avec un regard et un esprit complètement vierge que je me suis lancé dans le visionnage de la série. Si le roman a été adapté à de multiples reprises au théâtre, au cinéma, à la radio, en jeux vidéo, en bande dessinée et en téléfilm, c’est la première fois qu’il prend la forme d’une série télévisée.

Tout d’abord notons que la série est britannique, ce qui donne tout de suite un certain gage de qualité. Rares sont les séries anglaises m’ayant déçues. Et nos voisins d’outre-Manche prouvent une nouvelle fois leur talent avec une mini-série qui passe à une allure folle. On s’enchaine les 3 épisodes comme on regarderait un film. Je suppose que l’adaptation d’un tel roman, si largement acclamé et apprécié, n’était pas chose aisée. Or, il me semble que la scénariste Sarah Phelps et le réalisateur Craig Viveiros réussissent avec brio ce pari fou. Pour l’anecdote, Sarah Phelps n’avait jamais lu le bouquin avant de décrocher le job et elle a surtout décidé de ne regarder aucune précédente adaptation afin de ne pas adapter la vision d’un autre. Elle explique dans une interview qu’hormis quelques petits changements sur le lieu et la façon dont meurent les personnages, elle est restée fidèle à l’histoire. Elle reconnait cependant avoir donné au tout une tournure plus sombre. Concernant la réalisation, Craig Viveiros parvient à mettre en place une atmosphère qui devient peu à peu angoissante, terrifiante et presque horrifique. La tension accélère notre rythme cardiaque et les musiques n’arrangeront rien à nos frissons. La réalisation et la photographie sont impeccables avec des décors superbes, des prises de vues magnifiques et des plans remarquables.

Mais, comme dans toute bonne série, le succès tient aux personnages et aux acteurs qui les interprètent. On sait déjà que les personnages sont de qualité (cf le roman) mais on va vite se rendre compte que le casting est également de haute volée. Comme souvent dans les séries britanniques, les acteurs sont excellents mais relativement méconnus. Les fans de Game Of Thrones reconnaîtront cependant Charles Dances, l’interprète de Tywin Lannister, dans le rôle du juge Lawrence Wargrave. La psychologie des personnages est fouillée et on a le droit à d’excellent flashbacks tout au long de la série qui nous aiguillent sur leur personnalité et leur passé sans que cela nous coupe du reste. Enfin, il faut accorder une mention spéciale au générique d’ouverture qui est magnifique et qui nous fait rentrer immédiatement dans l’histoire.

And Then There Were None est donc une nouvelle pépite anglaise qui ne manque pas de talents et qui nous fait vivre 3 épisodes riches en émotions, passion et intérêt. Je la recommande. 

4.5/5


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