mardi 24 février 2015

Kingsman : services secrets



Le nouveau film de Matthew Vaughn n'offrait pas de grandes promesses aux spectateurs. Il y avait même de quoi s'inquiéter. Un sous-titre rappelant un mauvais film d’action américain, un Samuel L Jackson en jogging sur l'affiche, un jeune adolescent rebelle et héroïque dans la bande annonce, aucune originalité dans le synopsis... Mais c'est justement en sortant de nulle part que naissent les plus belles surprises.

En effet, le synopsis et la bande annonce ne sont pas de très bonne augure. Du moins, on ne s’attend à rien d’extraordinaire. Mais, quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que la nationalité de la production est britannique et, normalement, notre espoir renait.  BRITANNIQUE mes amis !!! Tous les espoirs sont permis. Ceux qui me connaissent, et ceux qui ont pu lire ma critique de The Intbetweeners, savent que je suis un grand admirateur de l’humour british. C’est bien écrit, c’est plus subtil, c’est grossier sans être grotesque. C’est tout simplement délectable. Et Kingsman n’échappe pas à la règle.  
  
Là où chez les américains on nous servirait peur et tristesse sur un plateau d’argent, les anglais préfèrent nous faire rire. Kingsman évite donc soigneusement le suspense démesuré et excessif ou les moments mélodramatiques pour ne jamais perdre de vue le rire spontané du spectateur qu’il cherche à provoquer. Le choix des mots, le choix des lieux, tout est soigné, élégant et amusant.  J’ai beaucoup souri et mes camarades spectateurs également. De plus, le film regorge de scènes décalées et déjantées, comme la scène des têtes ou celle du bar avec le gang écossais. 

Kingsman reste cependant, avant tout, un film d’action. Mais pas un film d’action lambda. Loin de là. Les scènes de baston sont magnifiquement bien filmées avec une alternance entre le ralenti et l’accéléré qui est de très bon goût. De plus, contrairement aux productions américaines où l’on voit tout sauter, tout gicler dans tous les sens, en perdant totalement de vue le héros et son visage (alors remplacé par un cascadeur), Kingsman filme au plus près l’action et son acteur, donnant une vraie impression de combat et d’immersion. Sans spoiler, je peux dire qu’on assiste à un combat Tarantinesque dans une église qui est assurément une des meilleures scènes d’action de ces dernières années. Une scène pour laquelle on n’ose pas s’imaginer la complexité de la mise scène.  

Pour finir cette critique, je décernerai une mention spéciale aux acteurs qui sont tous en très grande forme. Que ce soit Colin Firth qui exagère à fond son côté british, Samuel L. Jackson en PDG multimilliardaire au style de gangster voulant être un cliché des méchants de James Bond, ou même le jeune Taron Egerton, un peu écrasé par les poids lourds qui l’entoure, mais très bon.   

Les parodies de films d’espionnage, il y en a eu un paquet. Mais Kingsman ne veut pas être un énième pastiche détournant encore et toujours les mêmes codes. C’est là que Vaughn fait fort. Kingsman n’est pas une parodie, mais une parodie de parodie. Le résultat ? Un film totalement fou, absurde, déjanté, mais à la fois très premier degré.

#mytailorisrich
 
4/5

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