mercredi 6 avril 2016

Room


















L’année 2016 m’apporte pour l’instant de grandes satisfactions et des expériences cinématographiques inoubliables. Après la claque qu’était The Revenant, j’ai tendu l’autre joue pour me prendre celle de Room. Je n’ai jamais ressenti autant d’émotions devant un film, je suis passé de la haine au bonheur, des larmes de chagrin aux larmes de joie, de la boule au ventre à un sentiment de légèreté. J’ai même entendu ma voisine pleurer ! C’était magnifique et j’en garde un souvenir impérissable.

Pour résumer, et en spoilant le moins possible, le film raconte l'histoire de Joy, une jeune fille enlevée et séquestrée par un malade dans sa cabane de jardin. Après deux ans de captivité, Joy a un enfant, Jack, qui est donc élevé jusqu'à ces cinq ans dans une seule pièce, d'où le titre du film. Les maladresses étaient nombreuses, le film aurait pu être insoutenable, excessivement larmoyant, voire même sinistre et malsain. Mais le résultat est tout autre. Etant donné que la caméra ainsi que la narration prennent le point de vue de l’enfant, le film est au contraire porté par une innocence soutenable.

Tout d’abord, le film rayonne grâce à un casting parfait. Sans maquillage pendant la quasi-intégralité du film, Brie Larson délivre une interprétation exceptionnelle qui légitime complètement son oscar de la meilleure actrice. Déjà aperçu dans l’excellent States of Grace, Brie Larson confirme toutes les bonnes choses que l’on pouvait penser d’elle. Son hyper-sensibilité naturelle la rend parfaite pour le rôle ! Mais elle est également accompagnée de Jacob Tremblay, un jeune comédien de 9 ans, qui nous procure finalement le plus d’émotions. La direction d’acteurs est la grande réussite du réalisateur irlandais Lenny Abrahamson. Mais la mise en scène du film n’est pas pour autant bâclée. Lenny Abrahamson déplace sa caméra avec agilité et caractère. Il nous présente d’abord très bien la pièce dans laquelle sont enfermés Joy et Jack, parvenant à nous retransmettre une connaissance détaillée de la chambre. ATTENTION SPOILERS. Puis, lorsqu’ils finissent par sortir de la pièce, la caméra, qui suit toujours le point de vue de l’enfant, semble perdue et ne sait plus où faire le point avec autant d’informations à la fois. On assiste donc à un flou artistique très bien senti avec une caméra qui varie les zones de netteté à la manière d’un enfant ébloui qui ne sait pas vraiment où porter son attention.  

Room est un chef d’œuvre du 7ème art que tout le monde devrait voir. Il est impossible que le film vous laisse de marbre où alors votre cœur a été remplacé par une pierre tombale. 

5/5
  

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