jeudi 3 novembre 2016

Doctor Strange




J’ai un avis très mitigé concernant Doctor Strange. Il fait partie de ces films qui m’ont plutôt diverti sur le moment, mais qui, en y repensant, sont quand même assez brouillons et bancals. C’est un film en demi-teinte, bourré de qualités et de défauts, d’originalités et de poncifs, ou chaque bonne idée est suivie d’un faux pas. C’est un film que l’on aimerait adorer mais où l’on ne peut pas s’empêcher, avec un minimum d’esprit critique, d’en percevoir les faiblesses apparentes.

Tout d’abord, le film est visuellement remarquable. Scott Derrickson crée une imagerie proche d’Inception et de Matrix, tout en apportant sa touche personnelle pour en faire un produit unique et sensationnel. C’est d’autant plus appréciable dans un genre où la tendance est aux produits standardisés et aseptisés propre à satisfaire le plus grand nombre sans créer de vague. Il n’y a aucun film Marvel qui, visuellement, tente des choses aussi timbrées que Doctor Strange, où l’on frôle parfois avec le gros trip sous LSD. Malheureusement, ce n’est pas parce que l’image est originale que le fond l’est. Et c’est là que le bât blesse, car si l’emballage est réussi, l’intérieur laisse considérablement à désirer.

En premier lieu, le scénario nous régurgite l’histoire banale de l’homme riche et prétentieux, qui après un événement tragique, revoit sa philosophie du monde et s’abandonne à une noble cause. En somme, c’est Iron Man avec de la magie en plus. Seulement voilà, la magie, mal expliquée à une bande de néophytes, crée un ensemble brouillon et bordélique à souhait. Les explications sont parfois tellement confuses qu’on arrive un moment à se dire : « Ok il a des pouvoirs, ok y’a plusieurs dimensions, maintenant foutez vous sur la gueule ». Et c’est triste ! Cela dit, les scènes d’actions sont assez dantesques.

En second lieu, on se retrouve avec un super-méchant générique comme dans l’ensemble des films du MarvelCinematic Universe, qui décidément n’excelle pas dans ce domaine. De toute façon c’est simple, les super-vilains dans le MCU sont soit animés d’une volonté de conquérir le monde, soit d’une envie d’immortalité. Dans ce cas, les scénaristes ont opté pour la seconde option. Malheureusement, cela ne suffit à construire un personnage. Et c’est d’autant plus dommage quand on a l’excellent Mads Mikkelsen pour l’interpréter. Cela étant dit, le casting est l’un des points forts du film avec un Benedict Cumberbatch impeccable comme à son habitude, entouré des excellents Chiwetel Ejiofor et Tilda Swinton.

Enfin, le film souffre également d’un mauvais rythme. Le début du film prend son temps pour nous introduire le personnage de Stephen Strange, neurochirurgien de renommée mondiale. Il le fait si bien, que l’on s’attache au personnage et que l’on vit avec une certaine émotion les événements qui lui arrivent. Cependant, le deuxième acte du film, sa formation de super-héros dira-t-on, est complétement bâclée et invraisemblable. On ne ressent pas, comme dans le Batman Begins de Nolan,  l’abnégation et la détermination, la prédestination et la souffrance. C’est plié avant que l’on ait pu dire « ouf ». Puis vient le 3ème acte, l’affrontement final, où le méchant est malgré tout défait via l’intellect et non la violence, une singularité remarquable et remarquée.

Pour conclure, Doctor Strange n’est pas réellement mauvais. On en ressort juste déçu par rapport à ce qu’il aurait pu être.

3/5

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire