vendredi 4 novembre 2016

Juste la fin du monde

















Dolan divise. Certains l’adulent. D’autres le détestent. Je faisais jusque-là partie de la première catégorie, mais Juste la fin du monde est venu calmer mes ardeurs. Si le film est loin d’être raté, il n’a pas la magie et la folie dolanienne qui faisait de Mommy, notamment, un chef d’œuvre du 7ème art.

Le point fort du film, presque le seul, est indiscutablement son casting. Ça me fait tout drôle d’écrire cela alors que je voyais dans ce casting une fausse bonne idée. Moi qui déteste profondément Marion Cotillard et Léa Seydoux, qui sont probablement les actrices françaises les plus surcotées du cinéma francophone, je me retrouve tout penaud. Car il faut le dire, Marion Cotillard est juste extraordinaire. Pour moi qui n’aie pas vu La Môme, je trouve qu’elle interprète ici son meilleur rôle. Touchante, rassurante et douce, elle navigue autour de cette famille dégénérée comme une présence fantomatique. Son personnage fait partie de ces personnes qui te font te sentir mieux avec un simple sourire. Vincent Cassel prouve quant à lui qu’il en a encore sous le capot avec une interprétation faite de tremblements, où la rudesse se mélange avec une certaine fragilité. Tout le monde est bon, et Dolan nous démontre encore une fois qu’il maitrise à la perfection la gestion de ses acteurs.

Cependant voilà, le reste est un peu faible. Le cinéma de Dolan repose sur le mouvement, l’art de la diversion, la folie, l’emportement, la frénésie, alors quand Dolan s’attaque à une adaptation de pièce de théâtre, en vase clos donc, la magie de son cinéma disparaît peu à peu. En termes de réalisation d’ailleurs, le film est assez pauvre. S’il joue parfois habilement avec la profondeur de champs, il se cantonne principalement à répéter le même processus : plan d’ensemble pour présenter la scène, puis gros plan sur les visages des personnages quand ils parlent. Et la répétition de ce mécanisme devient vite chiante. Au final, le film se réduit malheureusement à une juxtaposition de monologues. Chaque personnage joue sa partition indépendamment des autres et jamais l'intrigue ne progresse du fait de l'interaction stérile entre les différents membres de la famille.


Si certaines scènes parviennent à faire tilt (Cotillard parlant de ses enfants, Baye expliquant à Ulliel qu'il est l'homme de la famille ou la dernière scène du film), le tout est un peu faiblard, parfois presque ennuyant mais définitivement décevant.



2.5/5


1 commentaire:

  1. Tu n'as pas vu la môme et tu n'aimes pas Marion Cotillard : Que de mauvais points pour toi :)
    J'ai entendu pas mal de mauvais avis sur ce Dolan, j espere ne pas etre aussi déçue que toi car je fais partie aussi de la premiere catégorie !!
    Merci pour ta chronique !!!

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