Neighbors 2 (Nos pires voisins 2)

Rares sont les suites de comédie qui parviennent à se maintenir au même niveau que l’original, et on doit pouvoir compter sur les doigts d’une main celle qui parviennent à surpasser le premier opus. On pourrait citer 22 jump street dans la première catégorie et Shrek 2 dans la seconde catégorie. Bref, bien souvent elles sont moins marrantes car les blagues sont recyclées, et il en est de même de l’histoire, généralement bancale, car réutilisant les arcs scénaristiques ayant fonctionnés dans le premier opus. En résumé, les suites de comédie manquent cruellement d’innovations, de piment, se reposant sur une recette qui a fait ses preuves, et que l’on nous ressert avec une sauce différente, ce qui ne suffit pas à changer le plat ! Et cela s’explique assez facilement. En effet, une comédie fonctionne si elle parvient à nous faire rire, et ce rire est souvent déclenché par des punchlines ou des comiques de situation parfaitement identifiables qu’il est donc facile de recycler. Et Neighbors 2… bah c’est pas mal mais c’est quand même moins bien que Neighbors !

Le scénario est simple : Mac & Kelly attendent un 2^ème enfant et décide de déménager. Il achète donc une seconde maison et mettent en vente la première. Des acheteurs se décident à l’acheter mais ils ont 30 jours pour se rétracter. Hors, durant ce lapse de temps, une sororité (équivalent féminin de la fraternité) vient s’installer à côté de leur maison. Si l’arc scénaristique est quasiment identique, il fonctionne cependant un peu moins bien et ce pour la raison suivante. Dans le premier film, on assistait à un véritable clash entre les jeunes adultes et les étudiants avec pour principal enjeu le sommeil et le repos des premiers. L’enjeu était léger et ainsi on ne se rangeait pas automatiquement du côté des uns ou des autres. Dans ce second opus, Mac & Kelly peuvent se retrouver ruiner à cause de la sororité. L’enjeu est donc beaucoup plus lourd et on se range automatiquement du côté des jeunes parents, créent ainsi un déséquilibre ! On se demande alors pourquoi ils n’appellent pas les flics directement et n’essayent pas de régler le problème par des voies plus conventionnelles. Une question que l’on se posait pas, ou moins, dans le premier film au vu de l’enjeu plus léger et plus drôle. Deuxième différence qui dessert le film, la sororité. Les filles sont ICI moins marrantes que les garçons (loin de moi l’idée d’en faire une généralité sexiste). D’ailleurs, le sexisme est le principal ressort humoristique des filles et cela devient vite répétitif et lassant. Les blagues émanent des étudiantes ne tournent qu’autour du « girl power » et si c’est marrant deux secondes, c’est trop politisé pour la légèreté du propos.

Les points positifs, on les retrouve donc plus du côté des adultes avec le duo Seth Rogen / Rose Byrne qui fonctionne une nouvelle fois à plein régime. Les deux ont une alchimie parfaite qui rend le film agréable. Si on aime Seth Rogen on ne sera pas déçu puisqu’il continue de faire ce qu’il fait de mieux, c’est-à-dire jouer son propre personnage. Quant à Rose Byrne, elle joue la même maman cool et détachée qu’elle interprétait à merveille dans le premier volet. Son personnage est intéressant et plaisant car elle ne joue pas le rôle de la femme qui sert de faire valoir au mari, elle est son alter-égo et leur complicité est vraiment agréable à suivre. Mais la vraie satisfaction vient une nouvelle fois de Zac Efron qui continue de prouver qu’il est un acteur comique de talent. Il a un peu le rôle de joker, traduction approximative de « wild card », mais il est très bien exploité pour les besoins du film. 

Après le fiasco qu’a été Zoolander 2 en début d’année, Neighbors 2 parvient tout de même à nous réconcilier avec les suites de comédie. Ce qui en fait à mon sens une réussite est également le fait que le film fonctionne en tant qu’entité indépendante, ne se reposant pas, dans une moindre mesure, sur son prédécesseur. C’est un film sympathique et, honnêtement, on se paye quelques bonnes tranches de rire.  

3/5