mardi 7 juin 2016

Bloodline - Saison 2




La première saison de Bloodline, sortie l’année passée sur Netflix, était mon cœur de l’année 2015. Avec une mise en scène techniquement irréprochable, une construction scénaristique intéressante, des performances d’acteurs inattaquables, et un univers visuel et sensoriel captivant et joliment dépeint, c’était du haut de gamme télévisuel. Une première saison qui prenait donc la tête de mon classement des meilleures séries de 2015.

La saison 2 parvient-elle à maintenir un tel niveau de perfection ? J’aimerais pouvoir dire oui, vraiment, mais force est de constater qu’elle est, tout en restant de très bonne facture, un peu en dessous. Ce qui rendait la première saison époustouflante c’était en grande partie le personnage de Danny, fils rebelle de la famille qui venait remuer les souvenirs du passés et foutre un joyeux bordel. Il était la clé de voute de la série. L’interprétation de Ben Mendelsohn était hypnotique et tout le scénario, ainsi que la tension, tournait autour de lui. La première saison était donc un bloc scénaristique, avec un fil conducteur très clair, ce qui n’empêchait pas une certaine densité tout en restant homogène. Avec la mort de Danny à la fin de la saison 1 (ceci n’est pas un spoiler), il a laissé un grand vide presque impossible à combler. Et ça s’est vérifié ! Je trouve que cette saison à tendance à se disperser avec différentes intrigues qui, bien que liées les unes aux autres, manquent parfois de profondeur, voire d’enjeux. J’en aurais pour preuve l’arc scénaristique du fils de Danny. On attend constamment que celui-ci se développe, qu’il apporte un vrai plus à l’histoire, qu’il soit porteur de surprises et de rebondissements mais ce dernier, bien d’apportant des flashbacks enrichissants, s’avère être un peu plat et sans guère d’intérêt.

L’autre point noir qui m’a un peu chagriné, c’est la montée en tension et, par la même, la fin. La première saison parvenait à faire monter doucement mais surement une tension délectable qui se concluait en un feu d’artifice génialissime, apportant une réelle conclusion tout en laissant la porte ouverte à une suite.  C’était une entité en elle-même qui pouvait, sans que ce soit choquant, se passer d’une suite. Dans cette seconde saison, paradoxalement la tension est à la fois plus présente mais moins palpable. On la perçoit dès les premiers épisodes mais on ne la ressent réellement que vers la fin. Mais c’est surtout la fin qui me laisse pantois. Cette fois ci, l’épilogue ne peut pas en être un. La saison se termine sur un cliffhanger qui relance plus qu’il ne conclut la série. Ce procédé n’est pas une mauvaise chose en soi, mais ça n’apporte pas la cohésion qui faisait de la première saison une œuvre si parfaite et complète. J’aurais aimé 3 épisodes de plus (cette saison n’en comptant que 10 contre 13 pour la 1ère) avec plus conclusions apportées tout en laissant la porte ouverte à une suite comme l’avait fait la première.  

Mais ces quelques points négatifs n’enlèvent rien aux qualités toujours présentes de la série, qui reste un divertissement haut de gamme. La mise en scène est toujours impec, les acteurs au top, et la photographie magnifique. La série prend des airs de Dexter qui aurait rencontré SixFeet Under. De Dexter on retrouve le côté floridien, les enquêtes ainsi que l’acteur David Zayas, et de Six Feet Under on retrouve les troubles psychologiques et familiaux. La complexité des personnages est toujours là, ils sont toujours tiraillés par leurs contradictions, sans cesse au bord de l'abîme, le lourd collier de la famille autour du cou, ligotés par ces liens du sang irrévocables.

On ne s’ennuie pas une seule seconde dans cette seconde saison et donc, malgré certains défauts, elle reste un très bon cru et je la recommande chaudement à tous ceux qui auraient un compte Netflix.  

4/5

1 commentaire:

  1. N'ayant pas terminé la seconde saison, je me réserve la lecture pour plus tard. La première saison se finissait effectivement en apothéose et on ne pouvait qu'être surpris qu'une seconde saison ai lieu après la mort de l'anti-héros vilain petit canard.

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