mercredi 13 mars 2013

The Sessions

 
Si on a beaucoup entendu parler (trop ?) du bruyant Intouchables, The Sessions reste dans un anonymat honteux. Sorti le 6 mars, il ne fut projeté que dans 2 salles de la région Lyonnaise. Je parle au passé car ce dernier n’a réussi à s’imposer qu’une petite semaine, malheureusement remplacé par Cloud Atlas, Le monde fantastique d’Oz et autres films de canasson monté par des acteurs français trop en vogue à mon goût.  

The Sessions est poignant et émouvant. Si Intouchables évitait d’approfondir les sujets fâcheux, The Sessions traite d’un sujet très compliqué à aborder dans notre société, la sexualité des handicapés. Un sujet qui gêne, un sujet souvent étouffé car trop dérangeant. Bob Lewin réalise magistralement ce long-métrage car il parvient miraculeusement à en faire une œuvre à la fois subtile et crue. On n’est jamais troublé, parfois ému et souvent charmé. Etrangement, on rit sans modération devant un thème, à première vue perturbant, mais ici emballant. Enfin, j’ai extrêmement apprécié le lien avec la religion. Si Flight s’engouffrait dans le pathos avec l’image d’une religion salvatrice, The Sessions aborde la dévotion avec plus de finesse et les passages de confession à l’église sont exquis.
Les acteurs sont grandioses. John Hawkes interprète à merveille le paralysé dont seule la tête est mobile. Il joue incroyablement bien le handicapé angoissé, excité parfois résigné d’autres fois déterminé mais toujours réaliste. Il est accompagné par Helen Hunt qui mérite sa nomination aux Oscars pour meilleure second rôle. Elle est convaincante en assistante sexuelle essayant tant bien que mal de garder ses distances avec son client. Je regrette cependant que sa relation avec sa famille et notamment son mari n’est pas été plus exploitée. Pour finir, William H. Macy est très bon en prêtre assez souple remplissant les jobs de confident et d’ami. Hier encore je regardais un épisode de Shameless US où il joue un ivrogne invétéré et père de famille refusant toute responsabilité. Ainsi, le voir en prêtre m’a d’abord beaucoup troublé mais ensuite convaincu, prouvant sa bonne interprétation.

Le remplissage de ma salle de cinéma devait approcher les 5%. Un pourcentage trop faible pour un film qui gagnerait à se faire connaitre. 

3.5/5


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