Si on a beaucoup entendu parler
(trop ?) du bruyant Intouchables,
The Sessions reste dans un anonymat
honteux. Sorti le 6 mars, il ne fut projeté que dans 2 salles de la région
Lyonnaise. Je parle au passé car ce dernier n’a réussi à s’imposer qu’une
petite semaine, malheureusement remplacé par Cloud Atlas, Le monde
fantastique d’Oz et autres films de canasson monté par des acteurs français
trop en vogue à mon goût.
The Sessions est poignant et émouvant. Si Intouchables évitait d’approfondir les sujets fâcheux, The Sessions traite d’un sujet très
compliqué à aborder dans notre société, la sexualité des handicapés. Un sujet
qui gêne, un sujet souvent étouffé car trop dérangeant. Bob Lewin réalise magistralement
ce long-métrage car il parvient miraculeusement à en faire une œuvre à la fois
subtile et crue. On n’est jamais troublé, parfois ému et souvent charmé. Etrangement,
on rit sans modération devant un thème, à première vue perturbant, mais ici
emballant. Enfin, j’ai extrêmement apprécié le lien avec la religion. Si Flight s’engouffrait dans le pathos avec
l’image d’une religion salvatrice, The
Sessions aborde la dévotion avec plus de finesse et les passages de
confession à l’église sont exquis.
Les acteurs sont grandioses. John
Hawkes interprète à merveille le paralysé dont seule la tête est mobile. Il joue
incroyablement bien le handicapé angoissé, excité parfois résigné d’autres fois
déterminé mais toujours réaliste. Il est accompagné par Helen Hunt qui mérite
sa nomination aux Oscars pour meilleure second rôle. Elle est convaincante en
assistante sexuelle essayant tant bien que mal de garder ses distances avec son
client. Je regrette cependant que sa relation avec sa famille et notamment son
mari n’est pas été plus exploitée. Pour finir, William H. Macy est très bon en
prêtre assez souple remplissant les jobs de confident et d’ami. Hier encore je
regardais un épisode de Shameless US
où il joue un ivrogne invétéré et père de famille refusant toute
responsabilité. Ainsi, le voir en prêtre m’a d’abord beaucoup troublé mais
ensuite convaincu, prouvant sa bonne interprétation.
Le remplissage de ma salle de
cinéma devait approcher les 5%. Un pourcentage trop faible pour un film qui
gagnerait à se faire connaitre.
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