dimanche 10 mars 2013


Je n’ai pas vraiment accroché à NO. N’étant pas prévenu du format peu conventionnel de la projection, j’ai été très surpris et j’ai d’abord cru à un problème du à ma salle de cinéma. Ensuite, j’ai compris que ce format peu ordinaire (écran carré et image un peu sale à la façon d’un vieux documentaire) était bien voulu et servait à mixer fiction et reportages d’époque. Cependant, même une fois instruit, j’ai toujours eu beaucoup de mal à passer outre. Je trouve que l’image est parfois très mauvaise et ça m’a vraiment empêché de profiter pleinement du film.

Si la forme est dérangeante, le fond est quant à lui très intéressant. En 1988, sous la pression du monde occidental, le dictateur chilien Pinochet, arrivée au pouvoir grâce à l’aide des Etats-Unis, décide de faire un référendum pour savoir si OUI ou NON il doit être réélu pour 8 ans. Durant 27 jours précédant le référendum, le OUI comme le NON, bénéficient de 15 minutes de télévision pour plaider leur cause. Le film suit cette lutte télévisuelle et publicitaire. Le propos et l’angle d’approche de Pablo Larrain sont originaux mais la réalisation est bancale.

La réalisation est intuitive mais trop à mon goût. Le film perd en stabilité et ne gagne pas en audace. Si beaucoup admire la performance de Gael Garcia Bernal, je ne trouve pas qu’il soit extraordinaire dans ce film. Il a notamment une expression de visage sans aucune variété. Les passages entre René et sa femme sont relativement mauvais et plutôt inutiles.  

Cela étant dit, le film nous offre malgré tout de bons moments. Il nous immerge parfaitement dans le monde de la pub avec certains passages très drôles. Il reconstitue admirablement, un peu à la manière d’Argo, les tensions de l’époque. Enfin, il propose un beau final avec un résultat du vote bien maitrisé. En effet, même si l’on connait la conclusion (ce qui n’était pas mon cas), on reste pourtant bien accroché (ce qui n’est par exemple pas le cas dans Lincoln).

Je dis OUI au fond mais NON à la forme. Etant donné que l’histoire est vraie, on juge principalement ce genre de film sur la forme, ce sera donc le NON qui l’emportera pour moi. Dommage, j'aurais aimé mettre plus.


2.5/5

1 commentaire:

  1. C'est vrai que la forme nuit à mon avis à l'impact du film. C'était le 31ème (et dernier !) film que j'ai vu à Cannes en 8 jours, et cela m'avait dérangé. J'avais même noté dans mon calepin de festival : quelle diffusion aurait connu le film en format "normal" ?

    RépondreSupprimer