dimanche 24 mars 2013

Amadeus

 

Seulement 8 ? Amadeus, film de Milos Forman, a reçu 8 Oscars lors de la cérémonie de 1985. Meilleur film, meilleur acteur pour F. Murray Abraham, meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleur maquillage, meilleurs costumes, meilleur direction artistique et bien évidemment meilleur musique. Nommé pour dix récompenses, au vu du chef d’œuvre qu’est Amadeus, on se demande comment ses deux derniers trophées ont pu lui échapper.    

Commençons par détruire un mythe gravitant autour de ce film : Amadeus n’est pas un documentaire mais bien une fiction. Tout droit sorti de l’imagerie romantique, ce film se permet de nombreux écarts avec ce que nous savons de la réalité. Par exemple, si on voit à plusieurs reprises Mozart en chef d’orchestre de ses propres opéras, il semble ne l’avoir jamais fait. De plus, les succès et les échecs présentés dans le film n’ont pas forcément eu lieu. Exemple flagrant : l’opéra Don Giovanni présenté comme un fiasco dans ce film fut en réalité un succès grandiose. Amadeus est une adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Peter Shaffer et par conséquent l’intensité dramatique n’est pas non plus en adéquation avec la vérité.

Ceux qui sont venus pour en apprendre plus sur Mozart seront déçus et feraient mieux d’aller jeter un œil à sa page Wikipédia. Ces même personnes qui diffament et rédigent des critiques assassines n’ont rien compris. Ce film n’est pas sur Mozart mais sur sa MUSIQUE. La musique de ce virtuose nous accompagne tout au long du film et elle est tellement belle et variée que Milos Forman peut s’en servir pour exprimer n’importe quelle émotion. C’est une joie intense et profondément merveilleuse que de redécouvrir cette harmonie des sons que nous connaissons tous. Le paroxysme est atteint lors d’une scène finale de toute beauté où l’on assiste à l’écriture de son Requiem et où l’on saisit toute l’ingéniosité de cet être si singulier. On comprend alors qu’il entendait parfaitement la musique dans sa tête et on n’est plus surpris qu’il est appris à déchiffrer une partition avant de savoir lire ou compter. Une fois le film terminé, on veut tout entendre de lui, symphonie, concerto, sonate, opéra, on voudrait se noyer dans sa musique et s’en bercer pour l’éternité, car les morceaux de ce compositeur émérite sont incontestablement immortels.

Mais ce film n’est pas que musique. Il jouit également d’une intensité dramatique forte et d’acteurs hors du commun. Le duo d’acteurs, formé de l’oscarisé F. Murray Abraham et de Tom Hulce, est tout simplement époustouflant. Le premier joue un Salieri stupéfiant, retenant ses émotions avec une habilité rare et pourtant habité d’une noirceur profonde. Le second, quant à lui, joue un Mozart démentiel, de l’insolence à la folie en passant par l’égoïsme tout est maitrisé. La reconstitution historique est brillante et les costumes comme le maquillage sont impeccables, du grand art. L’histoire nous est contée par le vieux Salieri, compositeur rival de Mozart, qui se remémore ses souvenirs. Les scènes où il apparait sont réalisées à la perfection et la relation qu’il entretient avec la religion est développée de la plus belle des façons, c’est à la fois profond et étonnant.

A l’instar de sa musique, ce film est un chef d’œuvre.   


5/5

2 commentaires:

  1. Je ne l'ai jamais revu depuis sa sortie ! (tu ne devais pas être né...)? J'ai le DVD il faut que je le revois...

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    1. Ca a plutôt bien vieilli !! Revois le c'est vraiment un très bon film.

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