mardi 10 mars 2015

Birdman


Lauréat de 4 Oscars, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original et meilleure photographie, Birdman était l’OVNI de ce début d’année, LE film à voir ! Ainsi, en grand amateur d’expériences cinématographiques originales que je suis,  je me devais de m’y rendre. Bilan des courses ? J’ai décidé de conserver ma foi en l’humanité, mais ce ne fut pas facile. J’aime à penser que mes congénères ne sont pas complètement cons, aveugles et sourds, par conséquent je vais supposer que la concurrence devait être très faible cette année pour que ce film soit tant récompensé.

Je vais tout de même nuancer mon propos sous peine d’être fustigé par mes détracteurs. Je peux éventuellement concevoir l’Oscar du meilleur réalisateur, mais c’est bien le seul que je concède. Le principe du « plan unique » est ici parfaitement exploité, et les raccords sont à peine perceptibles. On se retrouve donc face à un vrai-faux plan séquence de 2h et c’est assez prodigieux en termes de réalisation. Je salue donc ici le travail réalisé même si, personnellement, je n’ai pas du tout adhéré au format. A mes yeux, c’est justement cette incroyable technique qui pose les limites du film. En se reposant  sur cet artifice, le film perd peu à peu de son intérêt pour finalement ne pas vraiment proposer de réflexions, ni d'émotion ou même une atmosphère vraiment folle qui aurait été à l'image de son personnage principal.

Le meilleur scénario ? Vraiment ! Qu’est-ce qu’il a de si exceptionnel ? Le film nous ferait réfléchir sur l’égo, la célébrité, les médias. Pfff… à d’autres ! On est que dans le vernissage, dans la forme, dans le tape à l’œil, dans le m’as-tu-vu… On traite les sujets en surface et le scénario est grossier. Malgré ce qu’on en dise, le twist de fin est prévisible (Edward Norton nous fournit au milieu du film un indice tellement flagrant…). Le film ferait aussi réfléchir sur les relations hommes/femmes ainsi que parents/enfant. Pfff… à d’autres ! Les relations ne sont que des artifices, des finasseries de bas étage. Les discussions sont insubstantielles et ne font que combler un ensemble tout à fait délébile. Deux fulgurances interactives sont quand même à noter, le monologue de Sam à son père et celui de Riggan à Tabhita dans le bar.   

Et ça tourne en rond ! En spirale, attention, certains nuanceront. En cercle, en torsade, en colimaçon, en circuit fermé, en ce que vous voulez. En tout cas, ça part en vrille et ça avance tel un escargot. Et la musique est lourde et étouffante. L’omniprésence des percussions tout au long du film crée un remue-ménage qui esquinte les méninges !!! Finalement c'est une déception pour ce film si prometteur. Malheureusement, Birdman s'enlise dans la facilité et le démonstratif, avec un réalisateur qui peine à vraiment tirer le meilleur des sujets qu'il aborde, ne créant ni réflexion ni émotion.

2/5

2 commentaires:

  1. Bonjour, je trouve que ton article est centré autour des Oscars. Je te rejoins sur le scénario, mais au delà des récompenses sûrement un peu exagérées, trouves-tu que le film soit si mauvais qu'un 2/5 ?

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  2. Les Oscars ne me servent qu'à dérouler mon argumentaire. Il aurait été le même sans ces derniers. Le 2/5 représente mon ressenti, très personnel. Je dois avouer être ressorti du cinéma très remonté et franchement pas heureux d'y être allé. Je me suis ennuyé et je n'ai pas du tout accroché. Après il a des qualités intrinsèques indéniables mais qui personnellement ne me parlent pas.

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