vendredi 6 mars 2015

Wrong


It doesn’t make any sense. It’s just WRONG. Les palmiers deviennent sapins.  Les Bruno se suicident. La merde de chien à une mémoire. Un mec repeint des voitures. Random choice. On se réveille dans un cercueil. On réapparait. On oublie. On s’aime et on se connait sans s’être vu. La mémoire s’efface. C’est moderne et rétro. Y’a un mec qui chie sur un parking en tenue de pompier. Une lampe-chien. Adolf. Je ne fais pas de jogging. Je lis un livre pour chien. J’aime mon chien. Je partage mes pensées avec mon chien. Mon chien prend le bus. Pets lover milliardaire. Il pleut dans mon bureau. Je veux accoucher sur une plage. Les bruits d’oiseaux sont apaisants. Un lièvre sur une moto. Certains veulent comprendre, d’autres non. Les rêves seraient réalité. It doesn’t make any sense. It’s just WRONG.

C’est indescriptible à quel point j’aime le cinéma de Dupieux. Ce dernier met en place une absurdité si douce, si omniprésente et pourtant si naturelle. C’est ordinaire mais bizarre. Le film baigne dans un franc parlé absurde. On nous explique des théories simples avec des exemples saugrenus mais réalistes. Les gens font et disent ce qu’ils pensent. Ou l’opposé. On ne sait pas. C’est génial. Ils agissent sans s’en rendre compte. On ne sait rien des personnes. Les backgrounds sont inutiles. On se concentre sur une réalité délirante, sur un réel irrationnel.

Au-delà de son génie insensé, Dupieux est un incroyable réalisateur. Comme à son habitude, il s’accompagne du même crew d’acteurs, il parvient à les sublimer et tous sont fantastiques. La musique électro-jazzy, parfois angoissante, qu’il a lui-même produit, accompagne parfaitement les moments de suspense et de délire. Mais Dupieux, alias Mr Oizo, ne manque également pas de ponctuer la bande son de bruits fantasques, un son de poêle, un chant d’oiseau, un poulet qui couine…  Les couleurs et les décors sont parfaitement bien trouvés (la villa de Mister Chang). Et enfin, Dupieux manie la caméra avec un doigté simple mais recherché.

C’est juste l’histoire d’un mec paumé qui aime son chien. C’est la volonté de montrer la folie du quotidien, l’absurdité du banal, l’incohérence de l’ordinaire. Et ça finit au bout du monde avec des images dignes d’un des meilleurs épisodes de Breaking Bad.

4.5/5

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