mercredi 4 mars 2015

Les nouveaux sauvages



Produit par Pedro Almodovar, réalisé par Damian Szifron, ce film est un assemblage de scénettes monstrueuses dépeignant une fresque affreuse d’une réalité pernicieuse. C’est de l’art ! 

C’est pervers et nocif.  C’est malsain et sale. C’est violent et gratuit. C’est cruel et féroce. C’est vicieux et immoral. C’est indécent et inconvenant. C’est égoïste et sanguinaire. C’est la comédie humaine des temps modernes. C’est la quintessence de la décadence du genre humain. C’est horrible mais tristement réaliste. 

Qui sont les nouveaux sauvages ? Une employée déroutée, des parents paniqués,  un adolescent inconscient, un nouveau-riche en Audi, un ingénieur impulsif, un fiancé infidèle, une mariée désemparée… C’est toi, c’est moi, c’est nous, c’est vous. Et c’est ça qui est terriblement vrai et déconcertant. Alors on préfère en rire. 

Ça mord, ça chie, ça tue, ça baise et ça explose. Et nous… on rigole. C’est d’un mauvais goût proprement délectable. C’est tout pour la tune et tout pour ma gueule. C’est imprévisible mais à la fois devinable. Et c’est ça qui est déroutant et précisément génial. 

Tout est maîtrisé. La musique accompagne incroyablement bien les histoires. Les sketchs s’enchainent avec une science suprême de l’assemblage. Le suspense est contenu à la perfection jusqu’à l’explosion.   

Mais est-ce vraiment censé faire rire ? Les images nous font rire, mais le contenu est déplorable et sombre. Si on enlève le visuel incroyable, est-ce que l’on ne se retrouve pas devant un quotidien sinistre. 

Je vous invite à écouter cette chanson d’un rappeur français complètement méconnu mais au talent immense. La chanson se prénomme Histoires drôles, elle est, elle, dépourvue d’image, mais son titre comme ses paroles font parfaitement écho au film.

Voici un extrait :

"Ferme-la et prends toi ça, ça t’apprendra.
Réveillés par la débâcle, les petits assistent au spectacle.
Il l’arrose devant les gosses, lui demande « c’est qui le Boss ? ».
Il défait sa ceinture pour cacher les contusions.
Faudra plus d’un pot de peinture, lui fait tâter sa pointure.
Et après plusieurs plaies ouvertes, de cette main experte.
Elle reste étendue inerte et ce lâche déserte."

4.5/5

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