Rogue One est un bon film. Ce n’est pas un grand film, ce n’est
surement pas un film nécessaire, mais c’est un bon film, il faut le dire.
Beaucoup de personnes avaient eu du mal avec The Force Awakens, voyant dans ce 7ème opus un recyclage
mal branlé du 4ème, et c’est vrai que les parallèles avec A New Hope étaient grossiers et que le
film manquait franchement d’originalité. L’originalité n’est peut-être pas le
principal atout de Rogue One, étant
donné que ce film n’est en réalité qu’un Star Wars 3.5, mais on ressent un
souffle nouveau et moins de fan service flagrant.
Tout d’abord, à la différence de Star Wars 7, Rogue One est un film beaucoup plus terre à terre, un film plus
intimiste. Le film ne cherche pas à mettre en place une nouvelle trilogie, il
n’est pas là pour établir un nouvel univers, un ordre nouveau et une succession
de films à venir. Rogue One pourrait
presque être vu indépendamment du reste de la saga. C’est un bon film d’action
placé dans l’univers de Star Wars, ce qui est plutôt appréciable comparé au
space opéra boiteux qu’était The Force
Awakens. Placé à la jonction entre Star
Wars 3 et 4, le film parvient également à trouver un compromis subtil entre
les deux trilogies. Il emprunte la grandeur des décors des épisodes 1,2 et 3
tout en gardant l’esprit tant apprécié des épisodes 4,5 et 6. Gareth Edwards,
réalisateur du Godzilla de 2014, effectue ici un travail remarquable sur les
proportions. Alors que Lucas avait des prises de vue plutôt aériennes, Gareth
Edwards nous montre l’immensité des vaisseaux et des droïdes d’un point de vue
d’humain, caméra au sol. Les images du Destroyer Imperial dans l’atmosphère de
la planète Jedha sont fantastiques. La cinématographie globale du film est
d’une incroyable qualité. Enfin, pour une sage nommé Star Wars (La guerre des
étoiles), on a enfin l’impression d’être plongé au milieu d’un champ de
bataille. Les scènes de guerre sur la plage font partie des meilleures scènes
de toute la saga.
Cependant, le film a son lot de
défaut. Le premier et le plus important est le manque d’approfondissement et l’absence
de motivations de certains personnages. Hormis le personnage principal de Jyn
Erso joué par Felicity Jones, nous n’avons aucun background sur le reste de l’équipage
en charge de récupérer les plans de l’étoile de la mort. Nous ne savons donc
rien du Capitaine Cassian Andor, ni du
guerrier aveugle Chirrut Îmwe, ni de son ami et protecteur Baze Malbus. Comme
le film n’était qu’un pont entre les épisodes 3 et 4, ou plutôt une redite en
image du paragraphe d’introduction de A
New Hope, le film n’avait pas besoin de développer ses personnages, on ne
les reverrait pas et ils n’étaient que des pions pour faire avancer l’histoire.
A l’heure actuelle, nous souffrons d’un phénomène terrible
qui est l’air des « films passables ». Il y aura toujours des films
de merde, ça fait partie du processus de création, parfois on réussit, parfois
on se viande en beauté et on sort une merde. Mais les films passables sont le
vrai fléau de notre société, car le processus de création est volontairement
altérer pour créer un film susceptible de plaire au plus grand nombre. Et ce
fléau, on le doit en grande partie à Disney avec Marvel et Star Wars en tête d’affiche.
Star Wars 7 était clairement un film
passable, irritant par là un grand nombre de fans, Rogue One est légèrement au-dessus. Ceux qui prétendraient que Rogue One est mauvais sont juste de
mauvaise foi. Etait-il nécessaire ? Non, probablement pas ! Aurait-on
préféré voir une histoire originale comme Knights
of the old republic qui ne soit pas la redite en image d’une histoire que l’on
a déjà lue au début de l’épisode 4 ? Oui, certainement. Mais cela
empêche-t-il Rogue One d’être un bon film ? Non !
3.5/5
Haha ça m'a bien faire sourire "l'air des films passables", c'est bien vrai !
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