samedi 27 avril 2013

Les Croods



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 C’est beau, c’est drôle, c’est bien.

Bon d’accord ça sent le recyclé. Ça empeste le mix de l’Age de Glace et de Madagascar à plein nez. Mais où est le problème ? Ce sont deux franchises qui ont très bien fonctionnées. Certes, elles ont voulus en faire trop et on finit par se péter la gueule mais au début ça envoyait sacrément du pâté. C’était frais et nouveau. A côté des inventifs mais pales Chat Potté, Lorax et autre Rebelle, Les Croods recycle peut être mais recycle bien. En effet, certaines idées sont empruntés à certains illustres prédécesseurs mais c’est toujours renouvelé et vivant. 

Pour commencer, le film est magnifique. Couleurs vives et dessins vifs nous entrainent dans un univers incroyable. Je félicite les studios Dreamworks pour leur inventivité car le monde créé, tant au niveau de la flore que de la faune, met le monde d’Avatar à l’amende. Le pauvre Cameron fait bien pâle figure à côté d’une telle profusion d’idées géniales. 

Mais le visuel ne fait pas tout, sans un bon scénar et une bonne répartie, on a vite fait de se faire chier. Et c’est là que Les Croods excelle. Le film s’ouvre sur une superbe course poursuite et on se dit que le film va s’essouffler mais que nenni. Le film nous surprend de scènes en scènes enchainant blagues percutantes et situations habilement trouvées. Si le film reprend des classiques comme la découverte du feu, il les exploite d’une façon nouvelle et vraiment plaisante.

Cerise sur le gâteau, le long métrage a un côté poétique très beau avec la recherche de « Demain » et la poursuite du soleil. Aller vite découvrir ce chef d’œuvre de l’animation qui ne manquera pas de vous surprendre et vous refera aimer le genre.  

4.5/5

vendredi 26 avril 2013

L'écume des jours


Je pense que beaucoup seront déçus devant l’écume des jours, les fans de Vian comme les novices, les lecteurs du roman comme les ignorants. Je n’ai personnellement pas lu le livre mais je pense pouvoir dire avec une quasi-certitude que la majorité des mordus du roman seront chagrinés voire même profondément contrariés devant une telle adaptation. Tandis que les petits ignares comme moi seront perdus devant tant de profusion sans consistance. En résumé, il semblerait que l’œuvre de Gondry soit destinée à une bien piètre affluence.

Le film est kitch et même kitchissime ce qui le rend nul et même nullissime. Tout est kitch, les décors, les sons, les musiques, les paroles, la réalisation et même parfois les acteurs. Les décors en papier mâché font kitchs, l’accélération des déplacements fait kitch, les musiques mièvres font kitchs et mêmes les dialogues sont kitchs. Je prendrais ici pour exemple le moment où Colin et Chloé essaye de faire la phrase la plus banale possible. Ce qui est bien c’est que l’on peut allégrement changer le mot kitch par le mot nul dans l’ensemble du paragraphe.

Mais si c’était seulement kitch… Non en plus d’être kitch (oui vous en avez surement marre de ce mot maintenant), c’est inconsistant. Le film est vide. Il est bavard et pourtant ne dis rien. L’histoire d’amour est pauvre et insignifiante et elle parait même factice. Elle est censée nous émouvoir et pourtant seul l’ennui nous gagne. Ainsi, on n’accroche pas au récit, ni aux personnages d’ailleurs, dont l’épaisseur psychologique est inexistante. L’abondance de décors et la profusion d’idées engloutissent le scénario pour laisser une coquille vide. Michel Gondry se perd totalement en route. Dans sa folle envie de retranscrire au mieux l’œuvre de Vian, il oublie complétement qu’il fait un film et que certaines règles doivent être respectées. Si l’objectif était de faire n’importe quoi, c’est réussi et je dis même bravo.

C’est opulent, cossu, exubérant et tout simplement écœurant. En somme, c’est de la forme sans le fond. Et si on n’aime pas la forme, kitch selon moi vous l’aurez bien compris, et bah il ne reste strictement rien. SI, une chose, 125 minutes d’un interminable supplice qui m’ont presque fait regretter les 92 minutes de Spring Breakers.   

PS : Je hais définitivement Audrey Tautou dont le jeu d’acteur a le don de profondément m’énerver. Elle, elle fait kitch en toute circonstance. Elle me fait presque regretter Marion Cotillard et pourtant dieu sait qu'elles sont du même acabit, elles minaudent. 

0.5/5


mardi 23 avril 2013

L'irlandais


Pour les ignorants et les anglophones voici une définition de ce qu’est un buddy cop film.
  A buddy cop film is a film with plots involving two people of very different and conflicting personalities who are forced to work together to solve a crime and/or defeat criminals, sometimes learning from each other in the process. Pourquoi cette définition ? C’est simple, car le film renouvelle le genre.

On a certes un blanc et un black comme dans la majorité des buddy cop film mais cette fois, la droiture et l’efficacité sont associées au second tandis que l’humour potache et l’excentricité sont les caractéristiques du premier. En faisant du blanc le centre névralgique de l’humour et non l’afro gesticulant, John Michael McDonagh rompt avec les codes du genre et nous offre un long métrage plaisant et original. De plus, le lieu de l’intrigue est également assez original. En effet, il est assez rare de voir des films se dérouler en Irlande et surtout dans l’Irlande profonde. L’accent anglais se marie parfaitement au côté pittoresque et à l’humour burlesque et caricatural du film.   

Cela étant dit, le film n’est pas uniquement une comédie, je dirais même que c’est avant tout un thriller. C’est là que John Michael McDonagh excelle. En plus de nous offrir de franches rigolades, ce dernier nous présente une intrigue qui n’est certes pas transcendante mais qui n’est pas vide comme souvent dans ce genre de film. 

Le film repose avant tout sur un casting incroyable. Brendan Gleeson joue le flegme et la solitude à la perfection tandis que Don Cheadle joue parfaitement son contraire. Le duo est du meilleur effet et il nous fait oublier les mauvaises prestations des films du genre. Mais il ne faut pas oublier les seconds rôles qui sont également excellents, je pense notamment aux méchants du film qui sont joués par les très bons Liam Cunningham, Mark Strong et David Wilmot. 

Ce film ressemble étrangement à Bon Baisers de Bruges de par son humour assez noir et son final en feux d’artifice. Cependant, la ressemblance n’est pas fortuite car John Michael McDonagh n’est rien d’autre que le frère de Martin McDonagh (réalisateur de BBDB) et de plus Brendan Gleeson joue l’un des rôles principaux dans les deux longs métrages.


 4/5


Bliss




Ce film est léger, très léger. Il se laisse regarder grâce à l’originalité du sport qui y est pratiqué et le casting relativement bon avec en tête d’affiche la belle Ellen Page. Mais bon pour être franc et direct, c’est quand même du déjà vu et du pas très subtil.

Le scénario est classique. Sous la pression maternel, une jeune fille est obligé de faire des concours de beauté tandis que le soir elle quitte secrètement le cocon familiale pour s’adonner à une activité nettement plus viril. On retrouve les classiques de ce genre de scénar avec la confrontation parental inéluctable, l’envie de fuir une vie routinière et prédestinée… Bref, les situations convenues s’enchainent sans surprises. Tout ça n’est pas très étonnant puisque l’on a en guise de réalisatrice une actrice qui n’a jamais brillé pour la subtilité de ces rôles et pour qui c’est le premier long métrage derrière la caméra (Drew Barrymore).  

En somme, le film repose uniquement sur le casting qui n’est pas déplaisant sans être exceptionnel. Ellen Page est bien même si son Canada natal semble bien loin du Texas auquel on veut la rattacher. La mère et le père sont plutôt justes et les seconds rôles comme le speaker ou le coach sont bien distribués.

On passe une heure et demie sans déplaisir mais y’a franchement pas de quoi en faire des tonnes. On rigole peu alors que ce film est censé être comédie, donc bon ce n’est quand même pas une grande réussite.



2.5/5

A history of violence


Ce film est un peu mou et le scénario bien qu’original est franchement léger. Pourtant le film est bon. Acteurs, tensions montante et violence insufflée font de ce film un classique intemporel.



Ce long métrage est avant tout une dissertation sur la violence, étayée d’exemples. On a la violence gratuite et machinale des deux voyous du début qui tuent pour quelques dollars et même presque par envie. On a la violence crue et routinière des truands qui tuent par habitude. On a la violence naturelle et instinctive de la mère qui cherche à protéger ses enfants. On a la violence spontanée et héroïque du gérant de magasin qui cherche à survivre et à protéger ses amis. On a la violence animale avec la scène de bagarre et de sexe dans les escaliers. On a la violence réactive et presque normal du fils qui n’en peut plus de se faire insulter par le caïd du lycée. Une violence qui dérange car on la comprend, faut le dire, on a tous envie de le tabasser ce p’tit merdeux.

A côté de cela, le film jouit d’acteurs incroyables. Viggo Mortensen et Ed Harris sont excellents. Le premier est bleufant de passivité et d’apathie tandis que le second est parfait en mafieux froid et serein. Maria Bello et Ashton Holmes, respectivement femme et fils du héros, sont également très justes et j’accorderais une mention spéciale au fils que j’ai trouvé vraiment bon. Ce dernier nous offre d’ailleurs certaines scènes mémorables comme celle dans le vestiaire au début ou comme celle dans le couloir du lycée.   

Pour résumé ce film est grand car il nous expose sans exposer les multiples facettes d’une violence qui existe en chacun de nous. Le rejeton devrait puiser la dedans.


3.5/5


lundi 22 avril 2013

C.L.A.C. 2013


Certains l’aiment court ou pour les habitués, le C.L.A.C, est un festival de court métrage organisé par le Bureau des Arts de l’EMLYON qui se déroule chaque année à l’UGC Confluence de Lyon. Comme son homologue cannois, ce festival est composé d’un Jury de personnalités du monde cinématographique et récompense les meilleurs œuvres d’un certain nombre de prix : prix du Jury, prix de la réalisation, prix de l’interprétation, prix du scénario et prix du public.

Rappelons certains principes fondamentaux de ce festival. Tout d’abord, les œuvres cinématographiques ne doivent pas excédés 6 minutes. Ensuite, seuls les étudiants de la région lyonnaise (appréciation laissée aux membres du BDA de l’EMLYON) peuvent participer afin de faire de cet événement un rendez-vous régional. Enfin, l’ensemble de la sélection doit se plier à une contrainte de taille qui est le thème imposé chaque année par le BDA de l’EMLYON. Cette année, le « double jeu » était à l’honneur. 

Le 16 avril 2013, 12 court-métrages étaient présentés lors de la 7ème édition du C.L.A.C, 4 concouraient pour le prix du Public tandis que 8 figuraient dans la sélection officielle et prétendaient au 4 prix décernés par le jury. 8 sur le papier mais réellement que 7 car l’un des court-métrages était proposé au public mais ne pouvait concourir, ne remplissant pas le cahier des charges du festival. En effet, le film d’animation Destiny (cf lien ci-dessous) fût réalisé au sein de l’école d’art de Bellecour et a demandé plus d’un an de production. Ce film ne fût pas réalisé à l’origine pour le C.L.A.C 2013 mais son contenu, abordant sous un certain angle le double jeu, à tout de même permis de le présenté lors de la cérémonie. Le faire concourir aurait été discriminant tant la qualité (dû notamment à la durée de production) est extraordinaire. 


Les quatre court-métrages en compétition pour le Prix du Public étaient les suivants :

  • Imagination dense : Une belle réalisation et de belles idées. Le noir et blanc et du meilleur effet pour ce court métrage qui revient aux fondamentaux du mime. Personnellement, ce fut mon premier choix pour le prix du public.
  • Chronique de l’anomalie : Etrange et déroutant. L’histoire est très décousue mais l’idée de l’électro dépendance est assez géniale. Trop conceptuel pour être vraiment intéressant, même si la réalisation est remarquable et les effets spéciaux plutôt bons.
  • Burger Insanity : Musique, mise en scène et même affiche du film, tout fait penser à Tarantino dans ce film. Le court métrage est de qualité même si le scénario est un peu léger.
  • Des fleurs nouvelles : Pour moi c’est l’intrus de cette sélection du prix du jury. Une mauvaise qualité avec des flous (voulus ?) incessants et une histoire cul-cul. 

Les huit court-métrages en compétition officielle étaient les suivants :

  • Chut(e) : il n’y a bien que la chute qui soit intéressante dans ce court-métrage car les 5 premières minutes sont un enchainement de clichés parisiens et de phrases se voulant bien écrites mais finalement vides de sens.
  • Un sixième : une bonne musique, une réalisation classique mais efficace pour un premier « film » et surtout un scénario original qui aurait presque mérité le prix du scénario.
  • Destiny : un bijou ! Une claque (sans jeu de mot aucun avec le nom du festival) ! Un scénario qui n’a rien de nouveau mais qui est ici très bien exploité. Un film d’animation de haute volée qu’on pourrait facilement assimiler à un PIXAR.
  • Vers la lune : Faire jouer des enfants n’est pas chose aisée et c’est ici très bien fait. L’histoire est touchante et la réalisation élégante. Vers la lune est donc une œuvre poignante à laquelle il est difficile de rester insensible.  
  • Ascenseur émotionnel : Un scénario très bien écrit et des acteurs très bons. Tout simplement la bonne recette !! 
  • Le plus petit masque du monde : Un acteur principal formidable et une réalisation incroyable avec des mouvements de caméra dignes du grand écran. Le tout dans un Lyon désert, phénomène rare et assez incroyable. 
  • Song to sleep : Film d’animation qui impressionne car totalement réalisé à l’aide de dessins. Mais qui malheureusement souffre d’un vide scénaristique affolant.
  • Pimp my pride : un court métrage qui nous ressemble et donc un court métrage que l’on aime. Cependant, la vraie valeur ajoutée de ce film est l’acteur principal qui est époustouflant d’impassibilité.

Pensez à venir à l'édition 2014 qui ne manquera pas de vous étonner par la qualité de ces court-métrages et qui sera organisée par mes soins.