samedi 29 juin 2013

TOP/FLOP Juin 2013


Nous sommes le 30 juin 2013 et c'est l'heure d'un bilan de mi-année. A ce jour, sur les six derniers mois, je me suis rendu 36 fois au cinéma, 34 fois dans nos chères salles noires françaises et deux petites fois au milieu d'une horde de bouffeurs de pop-corn espagnols. Ces 6 mois furent remplis de bonnes surprises (24) mais aussi de mauvaises (12). Vous constaterez par vous même que les bonnes surprises sont deux fois plus nombreuses que les mauvaises mais malheureusement la haine ressentie pour ces dernières s'avère être deux fois plus importante que la joie qu'ont pu me procurer les premières. Le bonheur qu'a pu susciter en moi un Django Unchained ou un Before Midnight est bien loin de la rancœur et du dégoût profond que je porte à Spring Breakers, L'écume des jours et autre Trance. Mais bon, cessons de nous apitoyer et revenons à des choses plus agréables avec le TOP 10 2013 de mi-parcours. 





3 - Sugar Man



6 - Mud


8 - Wadjda




Bon et parce qu'il est bon de se défouler aussi, voici mon FLOP 10. Ceux qui m'ont un peu suivi cette année auront pas trop de mal à trouver le Number One. 




3 - Trance

4 - Flight

5 - Mobiüs


7 - Passion

8 - Gatsby


10 - NO

Before Midnight















C’est avec le plus grand des plaisirs que je suis allé voir Before Midnight hier soir. Je pense que je n’ai jamais été aussi heureux de me rendre au cinéma. Un bonheur qui ne fut pas altéré par la horde d’espagnols avide de popcorn. Parler de bonheur ce n’est même pas suffisant, j’étais excité de retrouver Jesse et Céline et à en même temps triste de me dire que c’était la dernière fois (à moins que dans 9 ans…).

Mon excitation fut agréablement récompensée. Cependant, le format du film est un peu différent des deux précédents opus. Certes, on retrouve des longs travellings dans la voiture ou dans la rue mais l’impression de fluidité dans le temps est moins présente. Je pense que cette perte de fluidité est due au long huit clos de fin. Ne vous méprenez pas, ce huit clos est excellent mais on ne les voit plus vagabonder comme dans Before Sunrise et dans une moindre mesure dans Before Sunset.

Le film commence par un travelling en voiture succulent. On retrouve nos deux amis qui se chamaillent, s’engueulent, s’aiment et rigolent. On retrouve la complicité qui nous a fait tant plaisir dans le passé et on s’abandonne totalement dans leur nouveau, mais pourtant bien connu, monde. Le film prend ensuite un virage un peu moins bon avec une discussion à table entre amis plutôt artificielle bien que parfois amusante. En fait, on se rend compte que l’on ne les a jamais vu ni entendu entourés d’autant de monde. C’est seulement après, lorsqu’ils se promènent tous les deux dans un dédale de rue d’un petit village Grecque, qu’on les retrouve comme on les aime. On réalise alors qu’ils nous pas changé d’une goutte, Céline continue d’être cette écolo-féministe névrosée et Jesse ce macho calme et rationnel.

Mais c’est bien dans la dernière partie du film que le film prend un tournant quelque peu inattendu. Finis les travellings, finis les rires et les chamailleries, on passe à l’engueulade pure et dure dans un huit clos tendu. Si le ton monte ce n’est pas pour perdre en justesse. Au contraire, les dialogues n’ont jamais été aussi bien ficelés et aussi percutants. Cette scène est surement l’une des plus belles de la trilogie, et je n’en dirais pas plus pour vous laisser le bonheur de la découvrir.

Cette trilogie est un bijou. Un bonheur de tous les instants.

4.5/5 

vendredi 28 juin 2013

Before Sunset




Avant d’aller voir le troisième opus de cette trilogie qui d’ores et déjà m’enchante et me fait rêver, je vous fais par de ma critique du second chapitre. L’objectivité est peut être absente de mon article étant donné que je suis tombé fou amoureux de ces deux personnages, de leur histoire, de cette fluidité dans le temps et de tout ce qui les entoure. Si j’ai déjà ressenti un profond attachement pour des personnages de séries télé, je n’ai jamais rien ressenti de tel pour des personnages de film car souvent le temps d’un film n’est pas suffisant.

Si dans Before Sunrise les amoureux passaient 14h ensemble, dans ce deuxième chapitre c’est beaucoup plus court et proche de 5/6h. De ce fait, l’impression de fluidité qui pouvait étonner dans le premier chapitre est ici plus saisissante. On se croirait réellement vivre chaque seconde des 6h juste à côté d’eux (alors que le film ne dure que 70min). Comme dans Before Sunrise, on a cette agréable sensation de marcher à côté d’eux comme des fantômes.  

Ce deuxième volet est parisien. En effet, les deux amoureux d’un jour se retrouvent dans la belle capitale française pour s’abandonner et nous transporter. Si on ne ressent pas le bonheur intense de la découverte que l’on a pu ressentir dans Before Sunrise, on ressent cependant le bonheur complice de les retrouver 9 ans plus tard. Le plaisir est différent mais (presque) aussi bon. On les a quittés sur un gros cliffhanger et les regarder échanger sur ce dernier est du meilleur effet. Maintenant qu’on les connait mieux, on se délecte de chacune de leur phrase comme si l’on écoutait des amis discutés. Ainsi, Certains trouveront le bavardage du début sans intérêt mais moi je l’ai trouvé profondément délectable. Dans le café, les deux  protagonistes parlent de tout et de rien mais c’est cette exposition de point de vue sur les choses les plus simples qui est pour moi le meilleur passage du film.

Si j’aime tant ces petites discussions entre les personnages, c’est qu’à travers elles, on retrouve le caractère de chacun. Bien sûr, ce ne sont plus les deux mêmes petits tourtereaux qui vagabondèrent dans les rues de Vienne, ils ont tous les deux des bagages assez lourdes à porter, cependant, leur caractère bien trempé (surtout celui de Céline) sont restés intactes. Céline (Julie Delpy) reste cette écolo-féministe sulfureuse et caractérielle tandis que Jesse garde un calme olympien et une rationalité déconcertante.

La fin du film s’emballe et dans le bon sens du terme. Les deux personnages commencent à déballer leurs sacs et à sortir les casseroles du placard. La scène dans le taxi est très réussie. On les redécouvre et on en apprend beaucoup sur les 9 années qui viennent de se passer. Enfin, le film se termine sur une très belle note si vous me permettez l’expression avec une merveilleuse chanson de Céline qui revient, pour notre plus grand plaisir, sur l’histoire du premier volet.

4.5/5

Before Sunrise


Before Sunrise est tout bonnement époustouflant. Cependant, avant d’expliquer en quoi ce film est un trait de génie dans le monde cinématographique, revenons sur quelques points techniques qui font de ce film et de ces successeurs des œuvres bien singulières.

Comme vous l’aurez peut être compris, Before Sunrise (1995) est le premier opus d’une trilogie composée de Before Sunset (2004) et Before Midnight (2013). Maintenant, comme vous l’aurez peut être remarqué, les trois volets sont espacés dans le temps de 9 ans. Ceci n’est pas fortuit car l’histoire comptée évolue elle aussi de 9 années, suivant ainsi la transformation biologique des protagonistes. Pour finir, les deux acteurs principaux, Ethan Hawke et Julie Delpy, ont étroitement participé avec Richard Linklater au développement des scénarios, fondés, si on en croit la rumeur sur une idée autobiographique de ce dernier.   

Revenons maintenant au film dont le synopsis n’est pas, à premières vues, des plus exaltant. Jeune américain de passage en Europe, Jesse aborde Céline, étudiante française, dans un train entre Budapest et Vienne. A Vienne, il lui demande de descendre pour l'accompagner dans une visite de la ville pendant les 14 heures qui le séparent du décollage de son avion pour les Etats-Unis. Amusée, peut-être séduite, Céline accepte.  

Before Sunrise est bleufant. Il est beau et léger et reste remarquable de par sa fluidité. La première fluidité qui frappe est celle du langage. Le film est très bavard mais cela n’est, ici, aucunement un reproche. En effet, les dialogues sont parfaitement ficelés et s’enchainent d’une façon presque miraculeuse. Pas un seul mot ou une seule phrase parait mal placés à tel point que même les blancs sont passionnants. Cette fluidité du langage (également corporel) est si bien retranscrite car les acteurs semblent faits pour jouer l’un avec l’autre. A les regarder, on se croirait vraiment en face d’une rencontre amoureuse entre deux inconnus. Ne vous méprenez pas, lorsque je parle de fluidité, je ne parle pas de quelque chose qui paraitrait prédestinée mais de quelque chose qui parait belle et bien réelle.

La deuxième fluidité qui frappe est celle du temps qui passe. Le film ne dure (malheureusement) qu’1h40 tandis que l’histoire se passe sur 14h. Cependant, et c’est là que se trouve la prouesse du film, on a réellement l’impression de les suivre durant tout le temps qu’ils passent ensemble. Cette impression est tout simplement géniale et profondément agréable car on les découvre en même temps qu’ils se découvrent. On apprend à connaitre ces deux personnages hauts en couleurs. Céline (Julie Delpy) est phénoménale car elle est tour à tour espiègle, directe, emportée, vulgaire, triste, poétique, tendre, intellectuelle, enjouée… On les suit comme si on était invisible et on s’attache à eux si bien qu’on ne voit pas le temps passé. On les suit dans la rue, dans le tramway, dans le parc, au bar, partout… et toujours avec cette impression enivrante d’être sur place. Richard Linklater finit d'ailleurs le film brillamment  en nous remontrant tous les endroits VIDES (car à l'aube) où les deux tourtereaux nous ont promené.  

Pour finir, j’ajouterai que le film est rempli de rencontres incroyables qui font de l’histoire un récit fantastique. Je citerai notamment la rencontre avec les trois acteurs de théâtre autrichiens, celle avec la voyante ou encore celle avec le poète sur les quais.  

Pour citer quelqu’un qui se reconnaitra, ce film est l’un des plus beaux films jamais réalisés sur la naissance du sentiment amoureux. Si j’avais un vœu à faire, j’aimerais oublier ce film à chaque fois que je le vois pour pouvoir le re-regarder indéfiniment. 


5/5

Man of steel

Man of steel est globalement mauvais, rarement intéressant et très souvent chiant.

Me voilà installé à Barcelone pour 6 mois. El hombre de acero comme ils aiment le traduire en espagnol fut donc mon premier long métrage en anglais sous-titré espagnol dans la capitale catalane. Pour une première fois, je dois dire que c’était exactement le genre de film abordable. Beaucoup de bastons et des dialogues quasi absents ou alors inconsistants. En somme, tout était fait pour que je comprenne parfaitement le film, mais malheureusement tout n’était pas fait pour que je l’apprécie.

Le début du film sur Krypton est zéro. Cette introduction est (beaucoup ?) trop longue et la SF est mauvaise. Autant la partie SF de Cloud Atlas m’avait bleuffé, autant celle-là m’a cruellement déçu. Les effets spéciaux sont très bons mais c’est la moindre des choses de nos jours. Non, ce que l’on cherche maintenant dans de la SF, c’est de l’imagination et du surprenant. Deux éléments complétement absents de ce premier chapitre.

On arrive ensuite à la partie la plus intéressante du film qui est malheureusement (beaucoup ?) trop courte. De nos jours, les films de super héros ne sont bons que s’ils ont quelque chose de particulier, souvent c’est une vision plus humaine et plus psychologique du héros (je pense ici au troisième opus d’Iron Man). Dans Man of steel, Zack Snyder a bien essayé d’insuffler un peu d’humanité à Superman avec une partie sur l’enfance somme toute acceptable. Malheureusement, cette facette cachée de l’homme d’acier que l’on était venu chercher ne dure pas et on retombe dans une mascarade à deux balles.

Sur la dernière partie, je vais essayer d’être court contrairement à cette dernière (1h30). Il n’y a rien. Si de la baston. Beaucoup de baston. Et, comme dans un jeu vidéo, il y a un boss de fin que le héros défait vaillamment. Aurai-je spoiler ???? Ohhh non flut !!! J’ai donné la fin si peu prévisible. En tout cas vivement le 2 pour qu’il continue de nous surprendre. 


1/5

mardi 11 juin 2013

La cage dorée

Ecœuré par Gatsby et dégouté par Trance, je me suis décidé à retourner au cinéma pour me marrer un coup et pour décompresser une veille de partiel. La cage dorée me semblait être parfaitement ce qu’il me fallait, un film drôle et léger.

Tout est dit, La cage dorée n’a rien d’exceptionnel, ce n’est pas la comédie de l’année, ce n’est qu’un bon petit film, simple et amusant. Le propos n’a rien de très inventif puisque le film consiste grosso modo à suivre une famille d’origine portugaise vivant à Paris. Pour un premier long métrage, Ruben Alves s’en sort de façon plus qu’honorable. En effet, dans ce genre de film où l’humour consiste à jouer sur des clichés (ici ceux du Portugal), il est très difficile de ne pas tomber dans le manichéisme. Or, Ruben Alves nous présente une comédie de bonne facture qui évite, globalement, la démagogie et la simplification.

Outre la bonne gestion du propos, La cage dorée nous donne une idée du déracinement et de ses conséquences et nous apporte une réflexion légère sur l’expression « trop bon trop con ». A cela, et c’est tout de même le but du film, on peut ajouter de vrais bons moments comiques comme la scène du diner entre les deux familles. Enfin, le film jouit d’un casting plutôt bien trouvé avec en tête d’affiche Chantal Lauby qui joue merveilleusement bien la bourgeoise un peu sotte.

Pour résumé, La cage dorée est une comédie simple et bonne. Tout simplement un divertissement de dimanche soirs que l’on regarde en pliant le linge.

3/5