Le nouveau film de Matthew Vaughn n'offrait pas de grandes promesses aux
spectateurs. Il y avait même de quoi s'inquiéter. Un sous-titre rappelant un
mauvais film d’action américain, un Samuel L Jackson en jogging sur l'affiche,
un jeune adolescent rebelle et héroïque dans la bande annonce, aucune
originalité dans le synopsis... Mais c'est justement en sortant de nulle part
que naissent les plus belles surprises.
En effet, le synopsis et la bande annonce ne sont pas de très bonne augure.
Du moins, on ne s’attend à rien d’extraordinaire. Mais, quand on y regarde de
plus près, on s’aperçoit que la nationalité de la production est britannique
et, normalement, notre espoir renait. BRITANNIQUE mes amis !!! Tous
les espoirs sont permis. Ceux qui me connaissent, et ceux qui ont pu lire ma
critique de The Intbetweeners, savent que je suis un
grand admirateur de l’humour british. C’est bien écrit, c’est plus subtil,
c’est grossier sans être grotesque. C’est tout simplement délectable. Et Kingsman
n’échappe pas à la règle.
Là où chez les américains on nous servirait peur et tristesse sur un
plateau d’argent, les anglais préfèrent nous faire rire. Kingsman évite
donc soigneusement le suspense démesuré et excessif ou les moments
mélodramatiques pour ne jamais perdre de vue le rire spontané du spectateur
qu’il cherche à provoquer. Le choix des mots, le choix des lieux, tout est
soigné, élégant et amusant. J’ai beaucoup souri et mes camarades
spectateurs également. De plus, le film regorge de scènes décalées et
déjantées, comme la scène des têtes ou celle du bar avec le gang écossais.
Kingsman reste cependant, avant tout, un film d’action. Mais pas un film
d’action lambda. Loin de là. Les scènes de baston sont magnifiquement bien
filmées avec une alternance entre le ralenti et l’accéléré qui est de très bon
goût. De plus, contrairement aux productions américaines où l’on voit tout
sauter, tout gicler dans tous les sens, en perdant totalement de vue le héros
et son visage (alors remplacé par un cascadeur), Kingsman filme au plus près
l’action et son acteur, donnant une vraie impression de combat et d’immersion.
Sans spoiler, je peux dire qu’on assiste à un combat Tarantinesque dans une
église qui est assurément une des meilleures scènes d’action de ces dernières
années. Une scène pour laquelle on n’ose pas s’imaginer la complexité de la
mise scène.
Pour finir cette critique, je décernerai une mention spéciale aux acteurs
qui sont tous en très grande forme. Que ce soit Colin Firth qui exagère à fond
son côté british, Samuel L. Jackson en PDG multimilliardaire au style de
gangster voulant être un cliché des méchants de James Bond, ou même le jeune
Taron Egerton, un peu écrasé par les poids lourds qui l’entoure, mais très bon.
Les parodies de films d’espionnage, il y en a eu un paquet. Mais Kingsman
ne veut pas être un énième pastiche détournant encore et toujours les mêmes
codes. C’est là que Vaughn fait fort. Kingsman n’est pas une parodie,
mais une parodie de parodie. Le résultat ? Un film totalement fou, absurde,
déjanté, mais à la fois très premier degré.
#mytailorisrich
4/5