Critique premier visionnage:
Searching for Sugar Man raconte l’histoire
vraie d’un chanteur américain au talent immense mais malheureusement jamais
reconnu, mis à part en Afrique du Sud. Ce film retrace la vie de Sixto Diaz
Rodriguez, travailleur pauvre, artiste étonnant, chanteur à la voix et à la
plume Bob Dylienne, qui vivra sa vie humblement, ignorant être adulé à l’autre
bout de la planète.
Ce film est incroyable. Il est à
la fois bouleversant, prenant, émouvant, touchant, poignant, saisissant,
puissant, palpitant, passionnant, captivant, excitant, frappant, troublant,
vibrant, extravagant et transcendant. J’en suis même à cours d’argument. C’est
un film poétique qui vous raconte une histoire extraordinaire et vraie, un film
qui vous transporte et vous tient en haleine.
Vous noterez que je ne parle pas
de documentaire mais bien de film. Rangez au placard l’idée que vous vous
faîtes d’un documentaire car ce long-métrage est plus que ça, c’est un vrai
film qui vous remue les tripes. On pense aller voir un bête documentaire sur la
vie d’un artiste inconnu qui malheureusement aurait mérité de l’être mais on se
retrouve plongé dans une histoire aux mille facettes, mi polar mi docu, qui
vous prend au cœur. Ce FILM possède un scénario inouï et invraisemblable, de
vrais personnages et un montage de très haute qualité. Certaines scènes sont
magnifiques, notamment celles où l’on voit Rodriguez marcher dans la neige en
hiver ou dans la rue en été. Ce sont de très belles séquences où Malik
Bendjelloul (réalisateur suédois, vous ne le saviez pas ? Pourtant ça s’entend !)
capte la démarche mal assurée d’un personnage auquel on s’est attaché.
Courrez voir ce film à la Bande
Originale exceptionnelle et aux images magnifiques. Pour vous convaincre, j’aurais
deux arguments. Premièrement, ma salle de cinéma était pleine. Et si cela ne
vous suffit pas, j’ajouterai que toutes les personnes, sans exception, sont
restées assises jusqu’au bout du générique de fin, se laissant bercer par la
splendide chanson « Sugar Man », surement, comme moi, triste de
quitter la salle et ce beau personnage qu’est Rodriguez.
Ce film est tout simplement un
hymne à ce qu’il y a de beau dans la vie.
Critique second visionnage:
C’est une première sur mon blog,
je décide ici de compléter ma critique après un second visionnage du film. Mais
je ne vais pas la réécrire, je préfère l’actualiser. J’écris donc ici une
extension qui sera d’ailleurs plus un éloge de l’homme plus qu’une critique du
film.
Car le film est incroyable de par
l’histoire insolite et magique qu’il raconte. L’histoire d’un homme honnête et
humble qui vivra une vie simple et sereine au service des autres. L’histoire d’un
homme au talent immense jamais reconnu dans son pays natal, les Etats-Unis, qui
enchainera les durs labeurs dans une grande misère mais qui saura toujours s’élever
au-dessus de la foule grâce à un esprit clairvoyant, lucide et pénétrant.
Rodriguez est-il un saint, un
sage, un prophète, un philosophe, un pionnier ? Certainement ! Mais
ce qu’il est assurément c’est un poète et je dirais même un poète maudit,
longtemps disparu. Toutes les personnes ayant travaillées avec lui le disent,
cet homme avait la plume d’un Dylan et il existait peu de poètes aussi
talentueux à l’époque. S’il avait percé, il aurait très bien pu être l’alter-égo
de Bob et une des plus grandes icones de la musique. Mais aurait-il continué ?
Est-ce qu’il ne se serait pas retiré du star système après y avoir gouté et
compris sa perversion ?
Sans vouloir vous spoiler si vous
ne connaissez pas l’artiste, je peux simplement dire que le film est fait de
moments si émouvant qu’ils vous feront couler une larme, d’autant plus qu’il s’agit
d’un documentaire et donc d’une histoire vraie. L’une des dernières phrases du
film est pleine de sens lorsque l’on parle de Rodriguez, « he is a representant of the human spirit »,
j’ajouterai à cela « dans ce qu’il a
de plus pur et de plus beau ».
Et puis la bande originale est
tout simplement l’une des plus belle bande originale de film puisque constituée
d’une grande partie de ses chansons. Et il faut le dire, en deux albums et 25
chansons, il n’a commis aucun faux pas. Des chansons qui s’écoutent pour la
beauté de leur écriture, il faut donc avoir une certaine connaissance de la
langue anglaise pour en tirer toute l’essence et l’élégance.
Je conclurai cette critique sur
une phrase magnifique dîtes par l’un de ses collègues dans le bâtiment : ”He had this kind of magical quality that all
the genuine poets and artists have: to elevate things. To think above the
mundane, the prosaic. All the bullshit. All the mediocrity that's everywhere.
The artist, the artist is the pioneer”
Rodriguez est la plus belle voix
du peuple que l’on pourrait espérer. C’est un grand homme qui méritait un
grand film. Un artiste à découvrir surtout si ce n'est pas déjà fait !
4.5/5