Si j’avais du établir un top 2014, Whiplash aurait très
certainement figuré dans les premières places.
Des films sur la musique, on peut en citer un paquet.
Entre piano, guitare et violon, on a de quoi faire pour plusieurs décennies,
sans oublier les nombreux biopics. Mais des films sur la batterie, on peut les
compter sur les doigts d’une main. Considéré par beaucoup comme moins
« noble » que le piano ou le violon, la batterie souffre encore d’un
certain anonymat. Ce film réussit à anoblir cet instrument connu mais négligé.
Rien que pour ça, c’est un succès.
Oubliez les biopics identiques avec une trame nauséabonde
et indigeste ou pire les abominables récits d'un héros qui va se découvrir une
vocation dans laquelle il est le meilleur par le plus grand des hasards. Ces
scénarios boiteux où le héros surmonte chaque obstacle grâce à son entourage
présent uniquement pour le valoriser et pousser des acclamations déplacées
histoire de nous montrer combien ce type est extraordinaire. Whiplash, ce n’est
pas ça ! C’est l’histoire d’un affrontement, d’une quête obsessionnelle
pour la perfection. C’est l’histoire d’un duel, d’une relation sadomasochiste
consentie entre un maitre et son élève. Le maitre est dieu, l’élève n’est
rien.
Le maitre est joué par l’excellent J.K Simmons, l’élève
par le jeune Miles Teller. Le premier interprète à la perfection le rôle du
maître méchant, odieux, imperturbable, n’épargnant personne et déversant des
marées d’insultes comme si c’était normal. Malgré tout cela, on se surprend à
l’admirer et c’est l’une des nombreuses qualités du film. Miles Teller pâtie de
la prestation oscarisable de Simmons mais n’a pourtant pas à rougir de son
interprétation. Il joue parfaitement bien le rôle de l’élève transcendé par son
envie de se surpasser.
La réalisation de Damien Chazelle accompagne parfaitement
le scénario. Cette dernière est rythmée, saccadée et vecteur d’une tension tout
à fait appropriée. On peut donc y voir plusieurs enchainements rapides de gros
plans : batterie, baguettes, cymbales, sueur, sang, visages… C’est simple
mais c’est juste.
La fin de ma critique ne sera jamais au niveau de la fin
du film. Et elle ne peut pas l’être tellement le final est magistral. Entre
retournement de situations inattendu et fièvre enivrante, vous n’oublierez pas
de sitôt cette conclusion.
#notmyfuckingtempo
4.5/5
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