L’année 2016 m’apporte pour
l’instant de grandes satisfactions et des expériences cinématographiques
inoubliables. Après la claque qu’était The
Revenant, j’ai tendu l’autre joue pour me prendre celle de Room. Je n’ai jamais ressenti autant
d’émotions devant un film, je suis passé de la haine au bonheur, des larmes de
chagrin aux larmes de joie, de la boule au ventre à un sentiment de légèreté. J’ai
même entendu ma voisine pleurer ! C’était magnifique et j’en garde un
souvenir impérissable.
Pour résumer, et en spoilant le
moins possible, le film raconte l'histoire de Joy, une jeune fille enlevée et
séquestrée par un malade dans sa cabane de jardin. Après deux ans de
captivité, Joy a un enfant, Jack, qui est donc élevé jusqu'à ces cinq ans dans
une seule pièce, d'où le titre du film. Les maladresses étaient nombreuses, le
film aurait pu être insoutenable, excessivement larmoyant, voire même sinistre
et malsain. Mais le résultat est tout autre. Etant donné que la caméra ainsi
que la narration prennent le point de vue de l’enfant, le film est au contraire
porté par une innocence soutenable.
Tout d’abord, le film rayonne
grâce à un casting parfait. Sans maquillage pendant la quasi-intégralité du
film, Brie Larson délivre une interprétation exceptionnelle qui légitime
complètement son oscar de la meilleure actrice. Déjà aperçu dans l’excellent States of Grace, Brie Larson confirme
toutes les bonnes choses que l’on pouvait penser d’elle. Son hyper-sensibilité
naturelle la rend parfaite pour le rôle ! Mais elle est également
accompagnée de Jacob Tremblay, un jeune comédien de 9 ans, qui nous procure
finalement le plus d’émotions. La direction d’acteurs est la grande réussite du
réalisateur irlandais Lenny Abrahamson. Mais la mise en scène du film n’est pas
pour autant bâclée. Lenny Abrahamson déplace sa caméra avec agilité et
caractère. Il nous présente d’abord très bien la pièce dans laquelle sont
enfermés Joy et Jack, parvenant à nous retransmettre une connaissance détaillée
de la chambre. ATTENTION SPOILERS. Puis, lorsqu’ils finissent par sortir de la
pièce, la caméra, qui suit toujours le point de vue de l’enfant, semble perdue
et ne sait plus où faire le point avec autant d’informations à la fois. On
assiste donc à un flou artistique très bien senti avec une caméra qui varie les
zones de netteté à la manière d’un enfant ébloui qui ne sait pas vraiment où
porter son attention.
Room est un chef d’œuvre du
7ème art que tout le monde devrait voir. Il est impossible que le
film vous laisse de marbre où alors votre cœur a été remplacé par une pierre
tombale.
5/5
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