mercredi 1 mai 2013

Stoker

 
Je suis allé voir Stoker plein de bons sentiments, m’apprêtant à l’aimer, mais malheureusement je me suis fait chier. Les 75 minutes sont d’un ennui quasi mortel. On n’a pas peur un seul instant, le suspense est quasi inexistant, bref, c’est vide quoi. La mayonnaise ne prend pas du tout et comparer Stoker à Psychose de Hitchcock est tout simplement une hérésie.  

Les 45 minutes sont proches du néant, c’est simple, il ne se passe quasiment rien. Ce qui est surprenant et presque amusant, c’est qu’on a l’impression que Park Chan-wook s’en rend compte et meuble la vacuité de son scénario par de belles images. En effet, la forme du film est réussie, c’est globalement bien filmé et certaines techniques visuelles sont du meilleur effet (cheveux se transformant en herbe). L'art du cadrage / décadrage, les jeux d'ombres et de lumières, ainsi que le maniement des couleurs sont ici maitrisés à la perfection par Park Chan-wook.  Cependant voilà, la forme ne fait pas tout (cf L’écume des jours). Sans fond, on ne fait pas un film. Seul, le vernis ne sert à rien.

Il film n’a aucun fil conducteur et il est bourré d’incohérences. On passe une heure à chercher vainement un soupçon d’intrigue et quand finalement on arrive au dénouement, on ne peut s’empêcher de le trouver bien fade et proche du déjà-vu. Seules les 5 dernières minutes sont réellement intéressantes et (petits spoilers) la dernière scène sur la route qui revient sur les images du début est un petit bijou. Dommage que l’on est à attendre aussi longtemps pour si peu.

Le casting est cependant assez bon. Si on attend tous la retraite de Nicole Kidman qui semble désormais condamnée à des rôles de pleureuse, on attend avec impatience l’éclosion et l’épanouissement de Mia Wasikowska dont la froideur colle parfaitement au personnage. Matthew Goode est également très bon jouant admirablement le diable incarné caché sous une bonne couche de gentillesse apparente. Malheureusement, si les acteurs sont bons, les relations entre leurs personnages sont trop changeantes et contribuent à produire cet effet de dispersion et de film sans fil conducteur.

Trop de vernis et pas assez de consistance. Dommage, ça aurait pu être génial.

2/5

1 commentaire:

  1. Nous sommes à peu près d'accord, sauf sur Matthew Goode que je trouve mauvais et sans aucun charisme, et qui est pour beaucoup, à mes yeux, dans l'échec du film.

    RépondreSupprimer