Beaucoup
diront que c'est un Miyazaki enfantin, un Miyazaki terre à terre et
donc un Miyazaki de seconde main. Certes le coté fantastique est
nettement moins developpé que dans Le voyage de Chihiro, certes le film n'est pas aussi dur et violent que Princesse Mononoké ou Nausicaa mais
ce n'est aucunement un Miyazaki de seconde main. Le message n'est pas
hautement pacifiste ou écologique comme dans beaucoup de ses oeuvres
mais il est ici sujet à l'évolution humaine et aux transformations
difficiles de l'adolescence. Kiki la petite sorcière nous dévoile à
travers un conte japonais simple mais beau le parcours initiatique d'une
jeune adolescente qui cherche à s'émanciper.
L'histoire
est simple et peut se résumer ainsi : A l'âge de 13 ans les sorcières
doivent quitter leur famille et s'installer pour un an dans une ville
qui n'a pas encore de sorcières. L'année durant, elles devront se
débrouiller seules et faire leurs preuves sans quoi elles ne pourront
pas entamer leur formation de sorcière.
Kiki,
jeune sorcière de 13 ans, part donc s'installer dans une ville près de
la mer du nom de Koriko pour faire ses preuves. Notons tout d'abord que
c'est après un voyage à Stockholm que Miyazaki peindra cette ville de
Koriko. De Paris à Lisbonne en passant par Naples on ressent très
clairement les inspirations européennes de Miyasaki.
Le
film est simple et les rebondissements sont minces mais le charme
opère. Nous suivons Kiki et ses problèmes typiques d'une adolescente
s'émancipant et cherchant sa place dans la société. La pauvre Kiki qui a
toujours vécu dans un petit village doit faire face aux relations plus
impersonnelles de la grande ville, elle doit apprendre à gagner son
argent et à le dépenser correctement et elle doit faire face à une
solitude nouvelle et angoissante. C'est donc des sujets très ancrés dans
la réalité que Mizayaki traite à travers ce film et c'est cette
identification qui nous attache à cette jeune fille.
Au-delà
des problèmes précédemment énoncés, Kiki la petite sorcière traite
surtout du thème de la perte de confiance à laquelle tout le monde peut
être sujet. En effet, face à cette nouvelle vie, Kiki est quelque part
un peu effrayée et elle perd peu à peu confiance en elle, cela se
traduit notamment par la perte de ses pouvoirs magiques (capacité de
communiquer avec son chat, capacité de voler). Elle finira par retrouver
confiance en elle grâce à un épilogue heureux mais le message transmis
par Miyazaki reste intact.
Enfin,
ce long métrage du maitre nipon jouit encore une fois d'une parfaite
palette de couleurs et de paysages qui rendent l'animation belle et
émouvante. De plus, la bande originale de Joe Hisaishi est encore très
juste et envoutante.
Kiki la petite sorcière est un conte pour enfants aux messages pour adultes.
4.5/5
Ce film merveilleux mérite bien les 5 étoiles attribuées. Miyazaki est un génie et cette oeuvre en est une nouvelle preuve. c'est vrai que les adultes et les enfants trouvent leur compte dans ce récit fantastique.
RépondreSupprimerUn grand bravo pour ton blog. Je t'invite à venir sur le blog "La plume et l'image". Mes chroniques paraissent dans la rubrique "Le ciné de Gérard".
A bientôt !