Fatigué
de voir des films plats (mais certes bons) comme A most violent year, j’avais
envie d’un cinéma pop-corn explosif, d’un film de science-fiction à l’ambition
démesurée, à la maitrise partielle, et à la cohérence secondaire. C’est dans
cette optique que je me suis rendu au cinéma pour voir Jupiter Ascending et
j’en suis sorti ravi, comblé même.
Jupiter
Ascending ne se prend pas au sérieux et c’est là tout ce que je demande. Il est
conscient de ses incohérences, conscient de la complexité de son univers,
conscient de ces raccourcis scénaristiques, conscient d’être un blockbuster au
budget de 175 millions de dollars, et il pousse cette connaissance de soi à
l’extrême sans se préoccuper du qu’en dira-t-on. Si Nolan va chercher à
maitriser parfaitement son sujet dans Interstellar, rendant par là même les
incohérences scénaristiques d’autant plus irritantes, les Wachowski préfèrent
ignorer la pseudo-maitrise d’un sujet qui ne peut pas vraiment l’être au profit
d’un enthousiasme communicatif tout à fait délectable. A ce titre, le
spectateur ne devra pas chercher à comprendre comment on peut parcourir ce qui
semble être des centaines de kilomètres avec des boots volantes en quelques
secondes, il ne cherchera pas non plus à comprendre comment un vaisseau ou un
être-humain peut éviter autant d’explosions et de tirs de missiles, et
finalement il ne s’étonnera même pas de voir Mila Kunis porter des coudières
quand elle apprend à surfer dans l’air à plusieurs centaines de mètres du sol
(sachant que toute chute serait mortelle :p).
Personnellement,
je n’ai pas vu le temps passer. J’irais même jusqu’à dire que je suis déçu que
les Wachowski n’aient pas pris plus le temps de développer leur univers. Une
trilogie, avec une mythologie encore plus étoffée, aurait été du meilleur effet.
Car la surabondance de personnages, de détails et de noms n’est pas nuisible au
récit mais aurait gagné à être étayé sur le long terme. De nos jours, la
plupart des blockbusters sont des suites ou des remakes, alors je me réjouis
que certains proposent des scénarios originaux, des fresques intergalactiques
d’envergure, certes imparfaites et aux nombreux raccourcis, mais tout à fait
réjouissantes.
Comme
on pouvait déjà l’observer dans la trilogie Matrix, la force des Wachowski
repose majoritairement sur l’action. Après le succès mitigé de Cloud
Atlas, la fratrie revient donc sur son cœur de métier. On
retrouve des combats spectaculaires et des courses poursuites parfaitement
orchestrées. On en prend plein la gueule et ça fait beaucoup de bien. Les
adeptes des Wachowski retrouveront également les thèmes récurrents de leur
filmographie comme la critique du capitalisme à outrance qui mènerait
inéluctablement à l’autodestruction de notre espèce. Enfin, comme dans Les gardiens de la
galaxie ou Avengers,
on pourra
aussi profiter d’un peu d’humour toujours bien venu. Je pense notamment au
passage sur l’administration intergalactique.
Ce film
est à prendre un peu comme Avatar. Il faut
faire fi des raccourcis grossiers du scénario, faire fi des simplicités
aberrantes du récit, pour s’abandonner dans un univers incroyable, créé de
toute pièce dans l’imaginaire de personnes à l’inventivité débordante.
3.5/5
Je suis d'accord avec cette critique même si pour moi Jupiter Ascending se prend tout de même un peu au sérieux. Bien sur il n'y a pas d'autres choix que d'accepter les lois physiques, technologiques et spatiales mais les thèmes (identiques à ceux de Matrix) et le ton du film restent assez sérieux (malgré quelques pointes d'humour). Pour comparaison le film les Gardiens de la Galaxie joue lui à fond la carte du second degré et le pousse assez loin jusque dans son combat final.
RépondreSupprimerPour moi Jupiter Ascending est un très bon divertissement et surtout une orgie visuelle mais les graphismes ne font pas tout non plus et même si l'univers est très riche, l'histoire en elle-même manque un peu d'originalité. Le duo Tatum/Kunis manque lui clairement de profondeur et ne permet pas à Jupiter Ascending d'en faire une oeuvre majeure du Space Opera.