Bojack Horseman est certainement la meilleure série Netflix. Et ce
n’est pas peu dire quand comme moi on connaît la valeur des autres prétendants,
des très bonnes séries de l’univers Marvel comme Jessica Jones et Daredevil, aux
grosses écuries comme House of cards, Orangeis the new black et Narcos en
passant par les merveilleuses
créations originales que sont Strangerthings, Bloodline ou Master of none (personnellement
mes préférées). Et je suis loin d’atteindre l’exhaustivité tant la constance
dans la qualité des programmes Netflix est impressionnante. Pourtant, Bojack Horseman qui a diffusé sa
troisième saison lors de l’été, date de 2014 et est l’un des shows annonciateurs
du phénomène Netflix.
Tout d’abord, comme l’image en
haut de l’article le laisse supposer, Bojack Horseman est une série d’animation.
Mais elle se démarque de ses nombreux homologues (Simpson, Futurama, Family Guy, American Dad, South Park…) car elle
repose sur un vrai fil narrateur. Ses homologues ont tendance, et c’est la
beauté du genre, à repartir de zéro (ou presque) après chaque épisode, permettant
ainsi aux personnages de partir dans des délires insensés tout en n’attachant
pas d’importance aux conséquences. Et Bojack
Horseman est complètement à l’opposé de ce principe. La série est au
contraire une analyse psychologique du personnage principal, que l’on voit
évoluer, se questionner, douter, pleurer… C’est une série d’animation avec une
intrigue, de vraies conséquences, des arcs narratifs ficelés et des personnages
que l’on découvre petit à petit. C’est une série qu’on pourrait qualifier de
plus sérieuse où l’on ne rigole pas à gorge déployée mais où les blagues
gagnent en subtilité et sont de mieux en mieux amenées à mesure que l’on s'engouffre
dans l’univers de la série qui baigne dans un spleen redoutable.
L’univers de la série, justement,
parlons-en ! Bojack Horseman est basée sur un univers anthropomorphique
loufoque où se mélangent humains et animaux, les animaux ayant un comportant d’humain
tout en gardant certains traits de caractère de leur espèce. Ce procédé crée
des règles de société souvent absurdes et est propice à quelques blagues bien
senties. Le personnage principal, un cheval, est une ancienne vedette de sitcom,
devenue alcoolique avec son éphémère célébrité, qui vit dans une immense villa
sur les auteurs d’Hollywood, qui se laisse vivre dans l’indifférence, la
solitude et une certaine dépression. C’est un mélange de Charlie Harper dans Two and a half men (Mon oncle Charlie) et Hank Moody dans Californication. BoJack y est dépeint comme la parfaite antithèse
du héros, amené par la force de mauvais choix de vie et de sa lâcheté à être
inscrit au rang des méchants. Ce qui aurait pu n'être qu'un anti-héros de plus
prend pourtant une nouvelle dimension après quelques épisodes, le temps que les
scénaristes dégagent les vannes labellisées Seth MacFarlane (même si certaines
sont très bonnes), et transforment une série comique à éléments à dramatiques
en véritable drame jonché de petites touches comiques revigorantes.
La série possède un ton unique,
casse-gueule mais réussi ; mélange improbable d'irrévérence, de loufoque, de
politiquement incorrect, de cynisme et d'amertume. BoJack Horseman n'est pas une série humoristique, elle sait être
drôle quand l'occasion se présente mais le cœur du propos est ailleurs, dans
cette description d'une célébrité déchue, sournoise et égocentrique. La première
saison s'achève sur une note si triste, si juste, que l'on aurait aimé y voir
une forme de point d'orgue à cette courte mais passionnante épopée ; à défaut
d'y voir une métaphore sur l'éphémère de la célébrité, on se consolera en se
disant qu'après la dépression, la peur du rejet et de l'exclusion, la
procrastination, les regrets et la solitude, les scénaristes trouveront bien
d'autre grands maux de la société moderne à aborder pour leur prochaine fournée
(et les saisons 2 et 3 restent bonnes). Enfin, je conclurai en saluant le très
bon casting avec Will Arnett, Gob dans ArrestedDevelopment, pour la voix du personnage principal, Aaron Paul, Jesse dans Breaking Bad, pour la voix de son
acolyte et Alison Brie, Annie dans Community,
pour le troisième personnage principal. Ah oui et j’ai failli oublier, la BO
est excellente ! La chanson de fin donne envie d’enchainer avec le
prochain.
EXCELLENT ! A commencer sans
modération.
5/5
J'ai voulu suivre ton conseil et j'ai essayé. Malheureusement je n'accroche pas du tout, j'ai laissé tomber au bout de quelques épisodes...
RépondreSupprimerJe pense que ce n'est pas pour tout le monde :)
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