Dolan divise. Certains l’adulent.
D’autres le détestent. Je faisais jusque-là partie de la première catégorie,
mais Juste la fin du monde est venu calmer
mes ardeurs. Si le film est loin d’être raté, il n’a pas la magie et la folie
dolanienne qui faisait de Mommy,
notamment, un chef d’œuvre du 7ème art.
Le point fort du film, presque le
seul, est indiscutablement son casting. Ça me fait tout drôle d’écrire cela alors
que je voyais dans ce casting une fausse bonne idée. Moi qui déteste
profondément Marion Cotillard et Léa Seydoux, qui sont probablement les
actrices françaises les plus surcotées du cinéma francophone, je me retrouve
tout penaud. Car il faut le dire, Marion Cotillard est juste extraordinaire.
Pour moi qui n’aie pas vu La Môme, je
trouve qu’elle interprète ici son meilleur rôle. Touchante, rassurante et
douce, elle navigue autour de cette famille dégénérée comme une présence
fantomatique. Son personnage fait partie de ces personnes qui te font te sentir
mieux avec un simple sourire. Vincent Cassel prouve quant à lui qu’il en a
encore sous le capot avec une interprétation faite de tremblements, où la
rudesse se mélange avec une certaine fragilité. Tout le monde est bon, et Dolan
nous démontre encore une fois qu’il maitrise à la perfection la gestion de ses
acteurs.
Cependant voilà, le reste est un
peu faible. Le cinéma de Dolan repose sur le mouvement, l’art de la diversion,
la folie, l’emportement, la frénésie, alors quand Dolan s’attaque à une
adaptation de pièce de théâtre, en vase clos donc, la magie de son cinéma
disparaît peu à peu. En termes de réalisation d’ailleurs, le film est assez
pauvre. S’il joue parfois habilement avec la profondeur de champs, il se
cantonne principalement à répéter le même processus : plan d’ensemble pour
présenter la scène, puis gros plan sur les visages des personnages quand ils
parlent. Et la répétition de ce mécanisme devient vite chiante. Au final, le film
se réduit malheureusement à une juxtaposition de monologues. Chaque personnage
joue sa partition indépendamment des autres et jamais l'intrigue ne progresse
du fait de l'interaction stérile entre les différents membres de la famille.
Si certaines scènes parviennent à
faire tilt (Cotillard parlant de ses enfants, Baye expliquant à Ulliel qu'il
est l'homme de la famille ou la dernière scène du film), le tout est un peu
faiblard, parfois presque ennuyant mais définitivement décevant.
2.5/5
Tu n'as pas vu la môme et tu n'aimes pas Marion Cotillard : Que de mauvais points pour toi :)
RépondreSupprimerJ'ai entendu pas mal de mauvais avis sur ce Dolan, j espere ne pas etre aussi déçue que toi car je fais partie aussi de la premiere catégorie !!
Merci pour ta chronique !!!