samedi 22 août 2015

Gomorra




Actuellement en échange en Norvège, au milieu d’une communauté internationale de tout horizon, je côtoie de nombreux italiens. Féru de nouvelles idées, je leur ai demandé conseil en matière de série. La réponse fut unanime : « watch Gomorra ».  Soucieux de m’intégrer, je me suis exécuté. Et quel bon conseil m’ont-ils donné là !

Gomorra, vous l’aurez donc compris, est une série italienne. Contrairement aux idées reçues, elle n’a aucun lien scénaristique avec le film du même nom réalisé par Matteo Garrone et sorti en 2008, si ce n’est qu’elle s’inspire également du roman éponyme de Roberto Saviano. Elle est même, selon mes amis transalpins, plus proche de la réalité que le long métrage de 2008.

Par extension on appelle trop souvent Mafia l'ensemble des systèmes mafieux d'Italie. Or, c'est une erreur. La mafia sicilienne n'a pas du tout les mêmes modes de fonctionnements que la mafia napolitaine. La série nous présente les rouages et les rivalités de la mafia napolitaine, nommée réellement Camorra. Les événements se déroulent donc à Naples, dans la principale ville du Mezzogiorno, deuxième métropole d’Italie, cette capitale européenne de la corruption. Le synopsis est simple : deux clans de La Camorra, dirigés respectivement par Don Pietro Savastano et Don Salvatore Conte, s'opposent pour avoir la mainmise sur les différents trafics de la ville.

L’une des réussites de la série est clairement sa photographie. Dès les premiers épisodes, Sollima, qui avait déjà adapté Romanzo Criminale en série, dévoile un décor glauque et ultra réaliste de la vie napolitaine. Les images des banlieues délabrées et surpeuplées de Naples sont splendides, sombres et austères, pour un rendu éblouissant. La série se donne même les moyens d’un break en Espagne, avec un épisode à Barcelone, toujours aussi bien filmé.

Certains critiqueront le jeu moyen des acteurs, mais ceux-là je les ignore profondément. Les acteurs ne sont certes pas des pointures du cinéma, peut-être des acteurs télé italiens, mais ils ne déméritent pas du tout. Empreints de sincérité et d’authenticité, ils livrent, tous, une interprétation de qualité. On ressent vraiment une justesse dans les dialogues, un naturel dans le comportement et une fidélité dans le propos. Les personnages et les rouages sont campés avec finesse.

Avec une montée en puissance et en suspense bien amenée, la série ne connait pas de moment de creux. Bien loin des clichés de toutes sortes véhiculés par le cinéma, Gomorra entre en profondeur dans ce système qui gangrène la société italienne. A voir ! En VO bien évidemment ! 

4/5

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire