dimanche 30 août 2015

Dear White People



Comme chacun sait, l’avènement du premier président afro-américain aux Etats-Unis n’a pas fait disparaître les tensions ethniques. Ainsi, à l'heure où les dissensions culturelles et raciales sont toujours bien présentes sur le territoire américain, débarque un petit film indépendant mais grandement nécessaire : "Dear White People". Sur la base d’évènements avérés où des fêtes d’étudiants auraient ouvertement encouragé la ségrégation, ce film né grâce à twitter, chronique la vie universitaire américaine d’aujourd’hui.

Après une bande annonce qui annonçait de la comédie décomplexée, Dear White People tourne en fait vers le genre du jeu avec les images, avec les cliché et les attitudes véhiculées par les médias, dans un ton assez grinçant plus que dans l'hilarité. Très référencé, très américain dans sa problématique (communautés noires et campus de la Ivy league) et finalement très complexe dans sa construction, le film propose une réflexion assez intéressante.

Le réalisateur Justin Simien décide d’arrêter sa caméra sur quatre étudiants afro-américains de l’université de Winchester. De la jeune militante prônant le " Black Power" à celle qui va renier sa culture pour mieux intégrer celle des blancs et devenir "célèbre", ou celui qui subit tout acte discriminatoire (raciale et homophobe) sans agir, chacun gère la situation à sa façon.. Le metteur-en-scène propose un propos intelligent sur cette lutte d'égalité et met, justement, tout le monde sur un même pied d'égalité quant à la satire grinçante. Il n'épargne mais ne juge personne, il préfère nous confronter avec humour et intelligence à ce problème, pour mieux nous faire réfléchir. Mais la vraie question du film est la quête de l'individualité dans ce genre de milieu qui gravite autour de communautés aux images fortes. La couleur de peau est quasiment toujours utilisée à des fins égoïste dans le film, que ce soit par les noirs ou les blancs, en se donnant un genre, en jouant de la persécution ou en étant bêtement raciste. D'un côté on se cherche, de l'autre on se renie, aucun personnage du film n'échappe à cette dualité.

Dear White People est donc un film bien senti, qui tape là où ça fait mal avec le ton qu'il faut. Ce n’est pas un film facile et je comprends qu’il ait été acclamé au festival de Sundance l’année passée.

3.5/5

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