jeudi 20 août 2015

The Imitation Game



A l’instar de Lincoln, The Imitation Game est un film honnête, un biopic correct, une production hollywoodienne lisse et polie, du cinéma convenable et honorable en somme. Comme dans l’œuvre de Spielberg sur l’illustre président américain, malgré le traitement d’un sujet sensible, le long-métrage évite soigneusement de bousculer le spectateur tant dans le fond que sur la forme.

Intrigue bien ficelée, acteurs bien castés, décors bien réalisés, on n’est pas vraiment en droit de se plaindre. Mais bon voilà, le film reste à ce niveau de cinéma que l’on est en droit d’attendre, sans jamais réussir à s’élever vers quelque chose de plus prenant, de plus intéressant, de plus piquant et de plus séduisant. La reconstitution de l’Angleterre de Churchill est belle, parfois même trop. Le décor m’a paru de temps à autre trop clean, laissant un arrière-gout de hangar californien.

L’histoire est touchante, le propos nécessaire, donc le film a déjà ce mérite de populariser un fait historique immanquable. Et puis il y a Benedict Cumberbatch, qui reprend les traits antipathique et odieux, mais pourtant si plaisant, d’un personnage qu’il affectionne particulièrement, pour en avoir déjà interprété une copie conforme dans l’incroyable série Sherlock.

Bien sûr, de nombreux reproches peuvent tout de même être faits à The Imitation Game. Dans le désordre, on pourra regretter le manque d’approfondissement mathématique et historique, le manque de profondeur de certains personnages, le manque de noirceur du propos tenu… Mais bon, dans les basses-fosses d’Hollywood, au milieu des biopics sans goût et sans saveur, The Imitation Game fait figure de divertissement intelligent.  

3/5

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