A l’instar de Lincoln,
The Imitation Game est un film honnête, un biopic correct, une production
hollywoodienne lisse et polie, du cinéma convenable et honorable en somme.
Comme dans l’œuvre de Spielberg sur l’illustre président américain, malgré le
traitement d’un sujet sensible, le long-métrage évite soigneusement de
bousculer le spectateur tant dans le fond que sur la forme.
Intrigue bien ficelée, acteurs
bien castés, décors bien réalisés, on n’est pas vraiment en droit de se
plaindre. Mais bon voilà, le film reste à ce niveau de cinéma que l’on est en
droit d’attendre, sans jamais réussir à s’élever vers quelque chose de plus
prenant, de plus intéressant, de plus piquant et de plus séduisant. La
reconstitution de l’Angleterre de Churchill est belle, parfois même trop. Le
décor m’a paru de temps à autre trop clean, laissant un arrière-gout de hangar
californien.
L’histoire est touchante, le
propos nécessaire, donc le film a déjà ce mérite de populariser un fait
historique immanquable. Et puis il y a Benedict Cumberbatch, qui reprend les
traits antipathique et odieux, mais pourtant si plaisant, d’un personnage qu’il
affectionne particulièrement, pour en avoir déjà interprété une copie conforme
dans l’incroyable série Sherlock.
Bien sûr, de nombreux reproches
peuvent tout de même être faits à The Imitation Game. Dans le désordre, on
pourra regretter le manque d’approfondissement mathématique et historique, le
manque de profondeur de certains personnages, le manque de noirceur du propos
tenu… Mais bon, dans les basses-fosses d’Hollywood, au milieu des biopics sans
goût et sans saveur, The Imitation Game fait figure de divertissement
intelligent.
3/5
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